©Camille Bokhobza

Le premier disque de Pleasure Principle, nouveau groupe monté par le batteur de Bryan’s Magic Tears, vient tout juste de sortir de l’usine de pressage et a atterri sur la table de Gonzaï. Écoute en exclu un peu plus bas.

On est face à une très bonne surprise que personne n’attendait. Batteur depuis ses 15 printemps, Paul Speedy Ramon (Bryan’s Magic Tears, Secte du Futur, Marietta) en bricolait en solo des tubes dans sa piaule. Il a des choses à dire, des chansons à chanter et des messages à faire passer. Alors quand il comprend qu’il peut enregistrer tout seul chez lui sans rien demander à personne, il se met à composer et à façonner des morceaux de manière intensive. Avec des bribes de compositions à droite à gauche, et sans trop savoir où il va et comment y aller, Paul oscille entre plusieurs styles et commence, mine de rien, à avoir des chansons qui prennent forme. Une tournure qui ressemble à « du krautrock synthétique, du dancehall lo-fi, de la Manchester sound enregistrée avec des jouets, du rock à la Velvet et du Memphis rap pour enfant ». Un joyeux bordel qui, peut-être inconsciemment (ou faussement inconscient), débouche sur un disque ultra ordonné et consistant.

©Camille Bokhobza

Vendu comme un « best-of des années 2015 à 2018 » avec les morceaux qui tiennent le mieux la route, le premier album de Pleasure Principle, composé donc de Paul, d’Adam Karakos (Villejuif Underground), de Guillaume Rottier (Rendez-Vous), de Nikolaj Boursniev (Quetzal Snakes) et de Milia Colombani arrive à point nommé, comme pour annoncer la fin d’une décennie et le début d’une nouvelle page à écrire. C’est le micro-label Megaterra (vous savez celui qui veut aider les migrants) qui a sorti en premier les chansons de Paul, avant que Born Bad ne prenne le relais, embauche Olivier Demeaux (Cheveu) pour lustrer les meilleurs morceaux et envoie ces rythmes répétitifs et ces mélodies saccadées à l’usine. Au-delà d’être un énième projet solo, Pleasure Principle vient piocher dans le reggae et la musique du Ghana et du Congo pour amener des petites touches exotiques et tente d’offrir une musique qui ne baigne pas dans les années 80 ou 90.

C’est pourquoi durant tout l’album, les atmosphères viennent s’entrechoquer. Elles se bousculent sans jamais que l’une prenne le pas sur l’autre. Dernier Homme ou The Pleasure Principle se mêlent à La Jungle ou Mariposa (la dernière chantée en italien par Paula de J.C. Satan et Succhiamo) et, clairement, ça fonctionne. La preuve juste en dessous.

L’album de Pleasure Principle sort le 15 novembre sur Born Bad.

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