Loin de Paris et des stéréotypes sur le chanteur dépressif écrasant ses regrets sur des bouts de trottoir du siècle passé, le Suisse Régis livre un agréable deuxième album de « cold variété », empli de petites musiques tristes à siffler en dansant confiné dans son salon.

C’est l’éternelle oubliée : quand il est question de pop francophone, la Suisse semble comme bâillonnée dans une remorque, loin derrière la France, la Belgique et pire même, derrière le Canada. L’idée n’est pas ici de redorer le blouson d’un pays dont on aura bien du mal à lister plus de cinq chanteurs pertinents (et non : Stephan Eicher ne compte pas), mais au moins de le sortir lentement du ghetto dans lequel il est peu à peu tombé, comme le prénom dont il est ici question.

Tiens, Régis et Suisse, ça rime. C’est drôle comme un sketch des Nuls. Ce sera d’ailleurs la seule fois que cela sera le cas dans cet article, puisque le Genevois responsable de cet « Enfer c’est nous » n’a visiblement pas mis beaucoup d’émojis dans ses chansons sartriennes. Pour dire vrai, les paroles sont ici un peu secondaires ; pas de grande réflexion sur le conflit syrien ou les raisons de la pandémie Covid-19 ; tout au plus des pensées secondaires sur le spleen et le mal-être d’une vie européenne en 2020. Certains diront que c’est déjà pas mal, d’autres que c’est une espèce de « variétoche synthétique pour les débutants ». Ce qui rend « L’enfer c’est nous » sympathique, ce sont surtout tous ces moments où Régis s’immisce sans complexe dans l’électronique pour en extirper une sève dansante, comme plus tôt cet année Hervé ; preuve que les prénoms ridicules ont la côte. Le titre Jeune fille et plus encore Dieu font alors office de bonne file d’attente ver le club imaginaire où le Suisse souhaite nous embarquer, loin des quatre clefs Télérama.

Avec Daniel Darc et son « Crève Cœur » dans le rétroviseur, Régis livre donc un album qui, sans être exceptionnel à s’en taper le cul par terre, retient l’attention. Enfant de Suicide et de Bashung, ce frêle Ovni francophone laisse transpirer un réel talent pour ce qui devrait devenir la norme tout au long de cette décennie : une pop francophone de dancefloor pour gens pour Xanax. On l’encourage à déprimer encore un peu plus afin que son prochain disque puisse s’imposer plus lourdement dans toutes les disco-pharmacies.

Régis // L’enfer c’est nous // Cheptel Records
https://cheptelrecords.bandcamp.com/album/chptl-046-lenfer-cest-nous-2

1 commentaire

  1. Resté in pisse en zuizze a ton festnaze avec artistes pointus du trou de ton cul lu sur leur farcebrouk par un meneur de lenteur a descendre les + stcharbés, artistes pointus festival pointu, rien qque çà, petit dindon!

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