Quand on se sent léger et heureux de vivre, il faut passer le premier album de Big Star. Si l'humeur tourne au mélancolique, le deuxième. Et puis, quand on touche le fond, il y a le troisième disqu

Quand on se sent léger et heureux de vivre, il faut passer le premier album de Big Star. Si l’humeur tourne au mélancolique, le deuxième. Et puis, quand on touche le fond, il y a le troisième disque, Sister lovers, ce grand huit qui ne connaît que la descente. Nous voilà parés.

Et quand Alex Chilton meurt ?

Ah…D’abord, on évite de penser à sa première écoute de Big Star quand le ciel pop s’était mis à briller comme jamais depuis la découverte des Beatles. De tels chocs, il n’y en aura plus, c’est évident. Il est ensuite préférable de ne pas ressasser cette nuit passée à conduire dans un Lyon désert, en écoutant Like flies on Sherbert. Amateurs de statistiques, sachez que 15 écoutes de Flies on Sherbert = 5 traversées aller-retour de Lugdunum + 3 bouteilles de Veuve Cliquot. La poésie des mathématiques, hein…

Il est également plus prudent de ne pas s’attarder sur ce festival des Inrockuptibles où Alex Chilton était venu jouer des classiques populaires américains, dans la lignée de son fantastique album Clichés. Le public avait ironisé à voix haute, réclamant le groupe d’après. Le lien noué avec les disques s’était resserré d’un ou deux tours à l’écoute des ces veaux parqués à la Cigale. « Tu vois, ça n’ira pas très loin cette histoire d’Inrockuptibles. En tout cas, ca ne fera pas un mouvement, un vrai. Ils s’appuient sur des beaufs. Tu peux faire un mouvement, une mode rock avec des snobs, de ouvriers, des ploucs, des ratés, des branchés mais pas avec des beaufs qui parlent mal à Alex Chilton.» Cyril n’était jamais avare d’une théorie.

Je n’étais pas en reste, faut dire : « au milieu des années 90, on a vu apparaître des types se définissant comme des amateurs de rock mais sans aucune fascination pour les Etats-Unis et les sixties anglaises. Ils s’en cognaient complètement, au nom de la modernité ou de je ne sais trop quoi. Ces types ont porté le trip hop, Bjork ou Radiohead tout en haut. Pour les débusquer, il suffit de leur passer Big Star. Généralement, ils détestent ». Alex Chilton, l’anti-mode, le type qui composait de la pop à Memphis était le « bullshit detector », indispensable pour trier minutieusement le bon grain de l’ivraie, les nôtres des autres.

Enfin, il faut prendre garde à ne pas se lancer dans un hommage de trop. Parce que le plus sincère, le plus classe, le plus pop a été écrit de son vivant par les Replacements. Il fallait le faire, ils n’hésitèrent pas une seule seconde. A eux de s’y coller, donc :

If he was from Venus, would he feed us with a spoon? 
/ If he was from Mars, then that’d be cool
 / Standing right on campus, would he stamp us in a file?
 / Hangin’ down in Memphis all the while

/ And children by the million sing for Alex Chilton / 
When he comes ’round
They sing, « I’m in love / 
What’s that song?
 / Yeah, I’m in love, with that song » (…)

 I never travel far Without a little big star

 / Runnin’ ’round the house, Mickey Mouse and tarot cards / 
Falling asleep with a flop pop video on
 / And if he was from Venus, would he meet us on the moon?
 / If he died in Memphis, then that’d be cool, babe

 » If he died in Memphis, then that’d be cool, babe ». Manqué. Alex Chilton est mort la semaine dernière, à la Nouvelle Orléans.



29 commentaires

  1. je crois cher taulier que Jc nous parle de la petite animation des rééditions legacy
    (peut être faut-il rappeler la politique de gonzaï sur la question)
    et JC je pense que tu dois parler du papier sur hendrix de ma pomme, c’est ça ?
    Donc pour te répondre, le pb aurait été d’être laudatif, là il y aurait eu un soucis. En l’occurrence j’ai écouté et j’ai écrit sans savoir ce que les autres rédacteurs de gonzaï pensent de cet album et Bstr ne m’influence en aucun cas.
    Ici Le ton n’est pas uniforme, il n’y a pas un polit buro du bon gout qui me dit ce qu’il convient de défendre. Sur gonzaï on écrit en toute indépendance, pas d’affaires de thune et de complaisance.

    franchement, je comprends que tu poses la question mais crois moi (ou non), le site est très loin d’avoir vendu son âme au diable

  2. Je pense que JC parle de la publicité pour les disques Legacy et plus particulièrement celui de Hendrix.

    Bon on s’en fout, parlons d’Alex Chilton.
    Est-ce que, comme moi, vous êtes fascinés par l’album LIKE FLIES ON SHERBERT?
    Est-ce que vous le considérez comme un summum du chaos même pas organisé et pris sur le vif ?
    Est-ce que vous paieriez cher pour voir des images de son enregistrement ?
    Eh bien ne cherchez plus, voici quarante minutes comme si vous étiez une mouche sur le mur du Studio Ardent à Memphis :
    http://whistletaste.blogspot.com/2010/04/last-post-about-alex-honest.html

    Et vous verrez que si l’album donne l’impression d’avoir été enregistré dans des conditions chaotiques et peu professionnelles, la réalité est cent fois pire.

  3. merci WhistleTaste! pour le lien..
    putain internet c’est qd même dingue!
    Qu’elle mine d’or…
    hey pensez pas que c’est wilco qd même les vrais successeurs de cette zik?

  4. JC,

    Concernant la pub Hendrix, je suis aussi sidéré, et je vais t’expliquer pourquoi.

    Dans la grande presse écrite, à l’intérieur ds journaux que tu lis tous les mois, la majorité des publicités donnent droit à des publi-rédactionnels, des articles complaisants avec l’annonceur qui attend une bonne critique contre le chèque qu’il signe gentiment.

    Chez Gonzaï, on défonce certains des partenaires qui sont affichés dans nos pubs, parce que certains rédacteurs estiment que c’est de la merde, le disent, et que leur rédac’ chef leur dit « fonce mec, on s’en fout de la pub, écris ce que tu veux ». Pas la peine de préciser qu’aucune pub n’est payée, qu’on ne s’enrichit pas avec ça.

    Maintenant tu vas relire les deux derniers paragraphes de ce commentaire et me dire ce que tu préfères: Te faire lubrifier le cerveau tous les mois avec des publi-rédactionnels ou tolérer qu’une équipe puisse défoncer ses propres pubs. Choisis ton camp, camarade. Tu m’as tout l’air de ne pas aimer le capitalisme.

  5. Etant un poil plus responsable des pub ici que d’autres, je peux affirmer la main sur le coeur ne jamais m’être sali en les foutant en ligne.
    Que ceux qui bavent sur Santana et Hendrix essayent d’en faire jaillir pareil son sur leur mesa-boogie et si le résultat ne leur convient pas, ils peuvent venir déposer le CD dans ma poubelle.
    Quant à ceux qui crient sans même savoir ce qu’il se passe mais qui aiment bien se serrer aux autres dans des manifs perdues d’avance, vous remarquerez qu’il y a aussi Hifiklub et James Chance au même endroit, et que s’ils génèrent le moindre pognon (à ses éditeurs) je serais ravi et n’aurais même pas à me laver les pognes en rentrant chez moi. Na.

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