Parce que l’Austin Psych Fes, organisé par les types des Black Angels depuis trois ans, me donne envie de prendre l’avion et parce que ce sont des programmateurs (et pas des producteurs avec sous le bras des groupes en six pack, ahem…) offrant un line-up cohérent, on y découvre des choses intéressantes. Parmi elles, le premier E.P de Travis Caine et Katherine Kin, aka Von Haze.

Immanquablement, il y a toujours les suiveurs qui compensent leur condition en s’efforçant de trouver une pépite au milieu des albums post-percée pitchfork pour preuve de leur bonne foi, et ceux qui s’extasient dès les premières notes du first E.P from another Brooklyn duo pour se rendre compte quelques mois plus tard que le groupe qui a tant suscité l’émotion n’arrive pas à la cheville de et ne laisse plus derrière les oreilles qu’une vague sensation de s’être fait avoir.
Très vite, on passe sur la pochette évoquant James Madio dans The Basketball Diaries, en noir sur fond violet/mauve, grassement marqué à l’eye-liner qui dégouline; résumant un peu la tonalité du disque. Et autant le dire d’emblée pour calmer ses ardeurs : sur les sept chansons de la première sortie du groupe de Brooklyn, les cinq dernières sont à marquer fast-forward au fer rouge. Tout simplement parce qu’avec elles, mon intimité se sent violée par l’évident attrait du groupe pour des popsongs un peu darkteenage n’ayant encore jamais échangé ses fluides corporels à l’intérieur d’un orifice humide. Sad Girls, c’est un peu les Horrors, Outside The Night, un peu The XX à cause de l’ambiance duet à la bougie avant la sieste.

Après tout ça, et ça ne va pas vraiment de soi, il faut bien avouer que l’écoute répétée de Get Me Alone puis Sooner Or Later me fait dire que j’aime bien Von Haze ; un groupe que j’aurais bien qualifié comme étant le Cercueil de Brooklyn si ces deux titres n’avaient pas eu de suite. Parce qu’ils m’évoquent de pénibles retour chez soi à passer sous les néons glauques des kebabs après une nuit d’abus, sans que cela dérange vraiment une fois rentré de rester planté devant l’écran de télé grésillant en noir et blanc. Une basse qui drone doucement, des voix qui s’évaporent dans un léger écho, une guitare qui s’élève dans le fond en même temps que le soleil, quand les yeux fatigués on constate les différences de longueur d’ondes des rayons qui donnent au ciel une couleur allant du rouge au violet. On y revient, de la même manière que ces deux titres sont aussi répétitifs que jouissifs pour ceux qui aiment à danser au ralenti.

VON HAZE // VON HAZE E.P. // Hippos in Tanks
http://www.myspace.com/vonhazerocks

3 commentaires

  1. Diantre. Carton plein. Après Indian Jewelry qui m’a littéralement retourné le cerveau, deuxième bonne pioche. Clairement aussi étrange que du Cercueil vu du caniveau, well done.

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