La Mverte, c’est Alexandre Berly. Après plusieurs années à trainer dans les limbes pileuses des backrooms de l’underground, le producteur électronique vient de publier son premier album « The Inner Out » chez Her Majesty’s Ship, et il est à la musique ce que Dyson est aux aspirateurs : le must de la technologie dans un monde qui sent la poussière.

Au départ, ça fait l’effet d’un cocktail anesthésiant. Vous venez de vous réveiller dans votre lit, par miracle, sans trop savoir où vous êtes, ni dans quelle décennie vous venez d’atterrir. La seule chose dont vous vous souveniez, c’est de la musique que le DJ passait hier soir, quelque chose comme un mélange entre Vox Low, Il est Vilaine et un vieux maxi de Fad Gadget. Vous ne savez pas trop si vous devez immédiatement faire votre coming out homosexuel ou simplement vomir toutes vos tripes sur votre tapis suédois Göldeboah. Le seul truc clair, c’est que vous venez d’écouter « The Inner Out », que vous avez la bouche pâteuse et que la seule chose qui vous revienne, hormis votre repas de la veille, c’est que La Mverte vient de sortir son album de la pvberté et que c’est une grosse tverie.

Comme nous, vous voulez maintenant en savoir un peu plus, sans trop vous casser la nénette. Lisez cette interview réalisée par mail, à l’arrache, à 6H58 du matin, puis retournez vous coucher.

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Salut la Mverte. T’es où là, à l’instant présent, pour répondre à cette interview réalisée par mail ? 

Dans un train pour Genève, à contre-sens.

Bon, comme « The Inner Out » est ton premier album, on peut dire que c’est le meilleur, non ? Tu es d’accord avec ça ? 

J’aime bien l’idée de voir l’album comme une photographie musicale à un instant T. On peut dire qu’une photo est réussie si elle est nette, bien cadrée et bien tirée, alors oui, je suis assez d’accord pour celle-ci. Et même si je suis passablement mauvais photographe, je la trouve malgré tout plutôt bien montée, pour une première.

Souvent quand on est un journaliste raté on écrit des chroniques où l’on dit « ce disque c’est comme si machin avait rencontré machin ». Bon, facilite moi la tâche parce que je suis crevé là, on doit dire quoi pour toi ? 

Il n’y a pas de recette type, ça varie en fonction du contenu du réfrigérateur. Mais aujourd’hui, je dirais Gabi Delgado (moitié de D.A.F, Ndr), Alain Pacadis et Don Quichotte. Ne pas oublier d’assaisonner, puis remuer.

Ce disque, musicalement, sent le sale (c’est un compliment) c’est quoi le truc le plus dégueu que tu ai eu à faire pendant le recording

Mettre les mains dedans, sans hésiter.

Hormis toi bien sûr, tu connais d’autres gens bien et talentueux qui ont enregistré à – dixit la bio – « la très select Red Bull Music Academy » ?

Lorsque j’ai participé à celle de Tokyo, j’ai notamment rencontré Michael Rother de Neu! et Marco Passarani – donc déjà dans les conférenciers, il y en a eu des sympas. Dans les « alumnis » – que je connaisse ou pas – on peut tout de même trouver Marie Davidson, Alejandro Paz, Larry Gus, Courtesy, Zebra Katz, ou Space Dimension Controller.

La Mverte… sérieux, c’est pas trop relou cette histoire de nom ? 

Avec le temps, les gens ont l’air de s’en accommoder. Le principal problème, ce sont les coquilles dans les liens et sur les flyers, mais bon, les correcteurs automatiques semblent avoir leurs limites…

Avoir découvert Celluloïd, musicalement, ça a été un déclic ? 

Complètement. Avec la découverte quasi simultanée des Disques du Crépuscule, j’ai notamment découvert une multitude de très bons disques, qui ont fait mon début de culture musicale, mais aussi la notion d’éclectisme (plus ou moins) exigeant.

La Mverte ce sont des codes graphiques clairs et reconnaissables. Toi tu portes la moustache et le perfecto. C’est venu d’où ? 

Je ne sais pas trop, à vrai dire. La moustache, cela doit bien faire 10 ans que je la porte, il me semble, et je crois que maintenant, je me sentirais un peu à poil si me je la rasais. Mais peut être que je prendrai un virage nudiste dans quelques années, qui sait ? Pour le perfecto, outre le renvoi à certains codes et une esthétique d’un temps passé évidente, c’est aussi et surtout une histoire de goût.

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Si tu dois faire danser les gens ou vendre des disques, tu choisis quoi ?

Faire danser les gens donc, sans hésitation (à l’ère du streaming, ce serait un peu naïf de verser dans la seconde option).

Admettons : un millionnaire débarque demain dans ton jardin (oui, tu as un jardin) et te propose d’enregistrer ton deuxième album avec la Dream Team de ton choix. Tu prends qui ? Et pour faire quoi ? 

En préambule, Elon Musk, qui, après avoir monté son business de voyage spatial planétaire, aura pour lubie de monter une clinique pour ressusciter les morts. A partir de là, et comme nous serons devenus copains, je lui demanderai à l’envie, de ramener le producteur Conny Plank, Frank Tovey de Fad Gadget et Robert Moog pour nous faire des synthés sur mesure. J’inviterais aussi Daniel Miller (ça lui ferait surement plaisir de revoir Frank).

Il te reste 3 minutes 30 à vivre (ouais je sais, c’est moche) tu écoutes quoi ?

Patrick Hernandez, Born to be Alive.

De 1 à 10, note cette interview

9 moins 2 pour le retard, donc 7.

La Mverte // The Inner Out // HMS
En concert le 20 octobre à la Maroquinerie (Gonzaï Night) avec Casse Gueule et Matias Aguayo

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