Pete Townsend aujourd'hui est devenu un type un peu à côté de la plaque. En 1972 c'était déjà le début de la fin. Pourtant la version symphonique (bien supérieure à la B.O du film de

Pete Townsend aujourd’hui est devenu un type un peu à côté de la plaque. En 1972 c’était déjà le début de la fin. Pourtant la version symphonique (bien supérieure à la B.O du film de Ken Russel) de Tommy, projet pharaonique de Lou Reizner dans sa boursouflure même, est un délice où la crème se mêle à la chantilly avec un peu de fudge foundu.

Richard Harris, l’interprète immortel du Mac Arthur Park de Jimmy Webb, fait office de narrateur, il est accompagné par un casting représentant une sorte de who’s who du rock et de la pop des 70’s : Maggie Bell, Sandy Denny, Steve Winwood, Rod Stewart, Richie Havens et Ringo Starr se succèdent au sein d’une histoire d’idiot savant aveugle. La réédition CD de ce disque oublié, caché derrière le film et  l’album original des Who, est une véritable œuvre d’art. Bien sûr, on peut gloser sur le too much, trop de dessins à l’aérographe, trop de pompe, trop de prétention, trop de stars. D’autres émettent des doutes face au mariage entre musique classique et pop. Calmons ces inquiétudes, les Who (même en 72) ne sont pas Deep Purple avec leur indigeste « concerto for group and orchestra ». Tommy version opératique est la raison pour laquelle le format opéra rock est à la fois grandiose et condamné à la chute. Mais certaines chutes sont plus attirantes que des sommets.

En 1972, le rock pensait encore dans sa naïveté adolescente se hisser à des hauteurs jamais atteintes, mais près le revival post punk/early 80’s qui commence à dater, si on réhabilitait l’opera rock?

The Who // Tommy by London Symphony Orchestra // Rhino (WEA)

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