Les périodes de fêtes et les anniversaires sont toujours doccasion d'injecter un peu de botox dans les chairs putréfiées de vieilles gloires d’antan, histoire de faire gonfler le chiffre d’affaires de majors déjà bouffies et obèses. On réédite donc le coffret officiel de luxe du Velvet Underground pour fêter leurs 40e anniversaires avec la banane de Warhol pour étendard. L’histoire d’une œuvre d’art devenue un simple logo, sorte d’accomplissement pour le publicitaire artiste.

Dans cette chronique, je ne reviendrai pas sur le Velvet Underground mais plutôt sur un groupe nommé The Subsonics qui fait revivre l’esprit des New-Yorkais dans un anonymat angoissant et qui vient de sortir un septième LP sur le label Slovenly Records. Plus de vingt ans que ce trio d’Atlanta arpente les scènes américaines et européennes sans jamais trouver la lumière qu’ils méritent. Histoire d’époque, de nouveautés les Subsonics sont reconnus par leurs paires comme étant un groupe qui ravive la flamme punk new-yorkaise marquée par le CBGB, les Ramones, Télévision et le début du Velvet underground. Qualifié de meilleur groupe de rock garage d’Atlanta par Fellow Geogians des Black Lips, les Subsonics peinent à exister au-delà d’un cercle d’initier. L’éternelle litanie des losers se poursuit, les convaincus prêchent des convaincus et l’histoire bafouille à petits pas en oubliant sur le bas-côté une flopée de groupes qui aurait dû être emblématiques et qui resteront des héros méconnus.

« In The Black Spot » arrive après sept ans de silence et débarque estampillé par Matt Verta Rey (guitariste classieux des Speedball Babies), engagé comme producteur de l’album et mais aussi comme guitariste invité. L’emprunte de l’icône est forte, voire omniprésente, le son des Subsonics est quant à lui résolument rock’n’roll et vintage comme en témoignent les titres She’s not dead Yet ou Too Damaged. La première écoute des titres tels que Lime Lime laisse pantois tant la proximité avec le Velvet est flagrante. Et puis au fil des titres on voit se dessiner une œuvre plus rugueuse et moins artiy avec Peanuts qui flirte avec le meilleurs du garage sixties ou Haywire, plus power punk que jamais. Hormis Lime lime et Hight Priest of nothing, The Subsonics sont plus qu’une pâle copie de la clique à Lou Reed, il convoque les esprits de Bo Diddley et des Cramps sur cet album, sorte de condensé fragile et sans prétention de rock’n’roll garage sous tension. La voix de Clay Reed (comme c’est bizarre) nasale et haut perchée est certes moins magnétique et dangereuse que celle de Lou mais elle garde cette fragilité abimée.
Ce n’est pas vraiment une surprise de voir le label Slovenly records, nouvel eldorado du punk garage, à l’initiative de cette résurrection. Sous la houlette de Bazooka Joen, Slovenly n ous livre depuis trois ans le meilleur avec Shannon and he clams, Thee oops, Acid Baby Jésus, et aussi la distribution américaine des Magnetix et JC Satan. Aussi rassurant que le Label Rouge sur un poulet, la marque Slovenly s’impose comme une garantie de qualité.

The Subsonics // In the Black Spot // Slovenly Records
http://slovenly.bandcamp.com/album/subsonics-in-the-black-spot-lp

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