Amis lecteurs, le rock touche sa bille dans ce pays, merci de vous en soucier. A la faveur de la période d’insouciance créative traversant la scène garage hexagonale, de jeunes groupes retournent les petites salles et nos oreilles à coups de riffs catchy et de pédales de fuzz ravageuses. Madcaps est l'un d'entre eux, il tue sa mère et déterre Paul McCartney par la même occasion. Sortie du disque chez Howling Banana et prochainement tube de l'été. Hugh.

Strange Hands, Volage, Os Noctambulos, Travel Check, les Guillotines, Sapin, Kaviar Special, Regal et autres comparses en culotte courte sont autant de noms titillant les oreilles averties des nostalgiques de l’âge d’or des sixties comme les lessives qui lavent plus blanc que blanc s’offrent au caddie de la mère Michu. Mais tout cela a déjà été dit et le propre de la redondance est de ne pas laisser tomber son joujou dans le piège de l’oubli. Alors qu’est-ce qui fait la différence chez ces rennais de Madcaps menés tambour battant sur les chemins du succès d’estime par Thomas Dahyot (ex-Spadassins, groupe aussi incroyable qu’hors d’activité) ?

Un début de réponse se cache derrière leur superbe capacité à restituer ce qui s’est fait de meilleur sans tomber dans le cliché, à prendre les chemins sinueux de la pop baroque et sunshine des 60’s pour y dénicher une essence mise au service du mouvement. De véritables hits pleins du soleil des Beach Boys, des dérapages mélodiques des Fab Four, de la richesse des échos et des basses des Zombies ou de la gouaille des Kinks.

Chez Madcaps, on retrouve la patte de Paul Rannaud de Volage dans le mix avec les envolées rock’n’roll de High School Trouble Maker rappelant Not Enuff du même groupe, l’essence même de la pop californienne des 60’s et ses congas dans Melody Maker évoquant autant Love que les Byrds ou dans 8000 Miles From Home dans un mode plus surf-rock. D’aucuns diront qu’on vogue en plein revival, mais c’est ici modernisé par une production artisanale et dynamique au service d’un combo plein de spontanéité et empreint d’une élégance racée. On ne peut manquer de souligner la proximité avec leurs potes de label Volage mais avec une petite folie supplémentaire insufflée par l’air de cette terre de rock’n’roll qu’est la Bretagne sans doute.

Alors vous me direz, c’est clair que le mec qui a écrit ça est en train d’enfiler des perles et qu’il ne faut pas avoir fait Polytechnique pour capter qu’il fait toujours réchauffer la même tambouille dans notre gamelle de lecteurs érudits, esthètes du style, à l’affût de la prochaine pépite capable de détraquer la platine. Vous me direz aussi qu’on en a vu d’autres, des types aux franges improbables croulant sous les modèles les plus vintage de Fender, miaulant dans leurs micros des paroles aussi insignifiantes – mais certainement plus croustillantes que celles du jour de votre première communion-  sur des mélodies diablement efficaces. Vous me direz enfin que tous ces mecs font la même chose et que, pas besoin de creuser pour déterrer le cadavre de Paul McCartney ou Ray Davies parce qu’après tout, ils sont toujours en vie ces cons, alors ça va pas chercher bien loin. Et ressentent-ils le besoin d’investir tout leur pognon sur de petites formations via des plateformes de crowdfunding en se prenant pour des pionniers de la grande aventure du XXIe siècle ?

Nul ne le saura. Ce qu’il faut retenir, c’est que ces Madcaps sont promus à un grand avenir. Dans ce papier. Rideau sur leur musique.

Madcaps // 8000 Miles From Home // Howling Banana Records/Beast Records
https://howlinbananarecords.bandcamp.com/album/the-madcaps-2

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3 commentaires

  1. et ce soir, ils passent à la Mécanique Ondulatoire pour la modique somme de 6€. Ne pouvant pas y aller à contre-coeur , est-ce que qn pourra y aller, histoire de nous faire un compte-rendu détaillé et de nous dire s’ils sont bien promus à un grand avenir? merci d’avance

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