Une race en extinction…

Il est désormais bien lointain le temps de The Boys, éphémère groupe mods des eighties emmené par un jeune blondinet du

Une race en extinction…

Il est désormais bien lointain le temps de The Boys, éphémère groupe mods des eighties emmené par un jeune blondinet du nom de Steve Cradock. Une première partie du grand Steve Mariott, et le voici missionnaire à vie du sacro saint rock anglais. La suite, les frenchy la connaisse plus ou moins : Ocean Colour Scene, le dernier grand rêve britannique, et les accompagnements aveuglés au sein du clan papal Weller.

Ressortir P.P. Arnold de l’enfer en 1995, et aujourd’hui ce premier album solo. L’aboutissement de 20 années de dur labeur où celui-ci, qui a dorénavant un peu moins de cheveux mais qui déniche les foulards les plus classes du moment, est devenu un guitariste hors pair. Surement la réponse anglaise à Nels Cline.

En séance d’hypnose dans la maison de campagne de Weller.

Retraite au vert entouré de son mentor qui sent le vent tourner. C’est le moment de transmettre l’héritage. Le grand test pour Cradock. Vas-y mec, enregistre le ton putain d’album solo ! Alors celui qu’on peut à présent appeler le grand Steve s’enferme, enregistre tous les instruments et accouche de 10 titres d’une grande magie. La lignée George Harrison ne peut pas être plus nette. Légèreté folk à l’anglaise, pop spontanée et mélancolique. Un album « inspiré de vie et d’amour » comme en a si bien dit Weller.

Le bon goût est roi.

Ouverture du disque sur Something Better, une reprise bien sentie de la paire Gerry Goffin, Barry Man, la petite valse de Marianne Faithfull dans le Rock’n’roll Circus. Une beauté. The Apple lance véritablement le ton de l’album et ça sonne comme du grand McCartney. Running Away résonne comme du pure Weller chanté à la Weller avec ce refrain britpop qui te prend au trip.

Fooking.

Sur You paint your picture les acoustiques douze cordes s’entremêlent amoureusement. Puis arrive le tube de l’album : On and on, comme échappé d’une session d’All Thing Must Pass. Le genre de ballades pop qui te fait regarder au loin, l’air à la fois sérieux, intouchable et rêveur. The clothes they stood up in est encore un tour de folie pop en mode jazzy. Très bien écrite entre touche psyché et poudre folk.

Arrive Still trying ma préférée, orgue/piano, qui rappelle les moments les plus pop des Specials, voir certains cookies rock steady. Le genre de truc à chanter en chœur. It’s transcendental offre une couleur plus moderne comme on peut l’entendre sur les derniers albums d’Ocean Colour Scene injustement boudé par le pays de Cali. Ask the sound, la touche mystique ou Monsieur Cradock se révèle seul au grand piano : I lost my songs just idle prose. Tout est dit le grand Steve va reprendre sa vie entre OCS et Paul Weller, ses deux amours et Beware of falling rocks relance en beauté cet esprit fraternel « It takes my hands as it comes »

La dernière plage intervient comme la fin d’un rêve où tous les bons moments se percutent une dernière fois avant le trou noir et le retour à la réalité à l’image de l’esprit du disque. Une parenthèse euphorisante. Quelques petites tournées acoustiques en solitaire pour soutenir The Kundalini Target dans l’Angleterre du bon goût, et le missionaire Cradock a déjà repris le chemin de son ordre.

Steve Cradock / The Kundalini Target / Moseley Shoals Records

www.myspace.com/stevecradockthekundalinitarget

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages