C’est en ces temps d’agitation pré-révolutionnaire qu’arrive à point nommé la compile Ramdam #4 de Rock à la Casbah pour, au choix, envoyer valser avec insouciance une situation de chaos insupportable ou préparer tranquillou sa propre révolution dans son coin, une bière à la main au bord du barbecue.

On ne se refait pas : voilà qu’arrive l’été et son cortège d’évènements sportifs tapageurs et nous, petit peuple du rock’n’roll, n’aurions pas le droit de dire merde à toute cette chienlit en envoyant quelques hits garage à la face du monde.

Un monde qu’on aimerait meilleur, et où les Parisiens psychés d’Os Noctàmbulos, descendants direct des Seeds, viendraient nous secouer au son de The Circle Ain’t Broken pour nous rappeler que tout part en couille mais qu’il reste encore de l’espoir.

Un monde où les Nantais de Al Von Stramm et leur garage-pop super mélodique viendraient nous réveiller au son de leur hymne unificatrice Hey Come On pour nous dire de bouger nos booties car on mérite ce que l’on veut et ce pourquoi l’on se bat.

Ou pourquoi pas un le changement c’est maintenant avec Delacave dans une ambiance post-punk synthétique en enfilant nos Uniform with no brain de combat pour mettre à mal le système en place. Mais attention à ne pas se faire griller par la patrouille du Wild Raccoon et ses castors juniors dézingués qui pourraient contrarier nos plans avec le blues explosif de Break All Ties.

Et encore, ça c’est la partition du bon flic, à moins que ce soit les fils spirituels d’une union entre White Denim et Bass Drum of Death, les Bad Cop from Nashville, qui viennent nous mettre à l’amende avec leur power-pop survitaminée de bûcherons sous speed. Et ça peut conduire loin tout ça, jusqu’au bureau de Don Glow, l’homme furieux qui singe Kurt Cobain quand il n’est pas content et peut administrer une simple peine de sûreté comme une grosse Fever in Brains, celle qui secoue la caboche, remue les tripes et met à mal toute contestation possible en un riff de guitare.

Les Cats Never Sleep veillent au grain et il ne pourra rien nous arriver tant que ceux-là dresseront des barricades protectrices avec leurs chansons bucoliques à la Magic&Naked (dont certains membres font partie) comme Sofia, qui apaisera nos nuits d’angoisse. Puis, c’est au sommet des falaises bretonnes peuplées de bonnets rouges qu’on pourra s’évader pleinement avec les déjantés Sapin et leur garage-folk celtisant qui nous rappelle le sens de la lutte, le cul posé sur une bécane au milieu des menhirs autour d’un jukebox jouant For My Girl.

Et c’est reparti comme en 40. La douce voix de la chanteuse de The Bonnie Situations nous redonne du baume au cœur pour faire table rase du passé et repartir en équilibre sur une planche de surf, bien loin du lac Léman et de sa bourgeoisie endormie. La révolution ça se fait pas en dix minutes et on a toujours besoin de quelques bras cassés pour se défendre, alors on fait appel au service de sécurité musclé de Head On qui vient gronder sa rage de Primates in a Zoo en plein cœur du Parc Humain, comme dirait tonton Sloterdijk.

Mais la foule, ça rend maboule ma bonne dame, alors on préfère prendre les sentiers isolés du poète Santiago, Jésus psyché de chez Gonzaï Records, qui mènent aux citées perdues de l’amour universel. De toute façon, tout se terminera en Italie dans une gondole à Venise, voir Rome et mourir avant que Capri soit fini et que WOW et son rock romantique se charge de la BO de cette instant fugace avec une ultima canzone à la Alex Rossi qui nous transporte directement au-dessus d’Il Mondo. Après ça, on ne pourra pas dire qu’on ne l’a pas faite, cette révolution. Et on pourra au moins se souvenir que les merguez étaient bien grillées.

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