A sa manière, c'est dire à dire sans, le dernier numéro[1] du mensuel Rock & Folk donnait ce mois-ci une belle vision de ce qu'est devenu le r

A sa manière, c’est dire à dire sans, le dernier numéro[1] du mensuel Rock & Folk donnait ce mois-ci une belle vision de ce qu’est devenu le rock en France depuis qu’il est tenu par des pigistes à jabots et autres comtes de la noblesse endimanchée.

Avant de revenir en détail sur l’éclosion du nouveau phénomène (Service) signé chez Pan European Recording, petite virée sur l’autoroute de l’écriture conventionnelle bordée pourtant de bonnes intentions. A la fin, on apprendra sans surprise qu’à force de faire du stop pour avancer, la vieille garde du rock à la française évite désormais soigneusement de regarder droit devant.

Page 1. Tout commence sur la couverture du magazine, mettant à l’honneur Dr Feelgood, un groupe de pub-rockeurs fort apprécié par le comptoir des PMU, Shane MacGowan (son cardiologue acquiesce) et la poignée croissante de grabataires qui peuplent notre pays et prolongent mai 68 en militant, à l’inverse des Stones, pour la retraite à 60 ans. Plus que l’envie de refléter les goûts d’un lectorat vieillissant [2], Philippe Manœuvre, à défaut d’avoir du goût, rend ici hommage à son mentor, Marc Zermati. Passionné par Wilko Johnson[3], fondateur de l’Open Market et homme de toutes les missions rock depuis la fin des sixties, Zermati reste à Phil Man ce que le thermomètre est à la fièvre : Une douloureuse nécessité. Qui ne cesse de rappeler sa présence, ombre planante, sur tous les choix éditoriaux du dur à cuire depuis, peu ou prou, quinze ans. Ne pas s’étonner donc, de l’édito memoriam à Zermat’, qui sent ici tout autant la haute fidélité[4] que l’excès de zèle au maestro.

Page 15. Publicité Photo pleine page pour les Dead Weather et leur nouvel album Sea of Cowards, très attendu par l’amicale des boulistes de Cherbourg.

Page 26. On apprend que Malcolm McLaren était « le dernier des grands excentriques ». Un page plus loin, dans un style avouons-le très enlevé et parfois lumineux, plein feux sur Gush, « quelque part entre les Beach Boys et Jacksons (…) assimilant le meilleur de The Band, McCartney et Stevie Wonder ». Comme le résume fort bien le comique Thomas Vandenberghe dans son papier à peau d’oriflammes, « Gush chante en anglais et le fait bien ». On repose le journal dix secondes, un scooter passe et deux décolletés virevoltent comme du pollen, on replonge : « C’est vrai qu’une carrière à la Phoenix, ça nous fait un peu rêver ».  J’ai un peu envie de mourir, mais continuons.

Page 39. On lit avec attention que The Soft Pack fut très courtisé à l’occasion de son passage à Paris, de quoi donner envie d’une « rencontre avec la section rythmique de The Soft Pack, soit David Lantzman, bassiste, et Brian Hill, batteur volubile ». En français décodé, l’histoire retiendra surtout que 1. Pas de bol Eric Delsart, le chanteur n’était pas dispo pour l’interview. 2. Papoter avec une section rythmique, c’est excitant comme une cystite dans un slip en laine et 3. Qu’on tue encore des arbres pour presque trois fois rien. Deux pages avant, c’était l’interview de Camille Bazbaz, sosie des deux Carlos (le terroriste, le chanteur) avec le rock en oasis. Question de R&F à Bazbaz : « Faut-il être un virtuose pour tenter l’expérience en musique ? En trente ans de musique, je connais 7 accords (réflexion intense)… Non, cinq ! En fait, les musiciens m’emmerdent ». Nous aussi, triste acceptation de sa propre défaite.

Page 46. Story de Jeff Beck, dans ses plus beaux effets. Foulard en soie, permanente et couleur, l’ex Yarbirds affirme, vaille que vaille, que son truc « c’est le rockabilly ». Mué par les voix du St Esprit en disciple de Jacques Dessange, le pro des pédales rock désormais dans la semoule.

Page 50. Un très beau premier publi-rédactionnel pour les motos qui font vroum vroum sur fond de frottement de mains.

Page 65. Cette fois, c’est sûr, MGMT veut « changer le monde ».

Page 66. Magnifique encart promotionnel pour l’exposition de clichés des Stones -en partenariat avec R&F-, avec en supplément, un bonjour de la Société Générale qui rappelle qu’avec la carte So Music on peut acheter deux albums de Mick & Keith pour le prix d’un seul. Ou l’inverse. C’est jamais très clair, ces encarts promotionnels.

Page 79. Disque du mois : Hole. Entre attaques sournoises à Lady Gaga, phrases de haute volée (« le disque est à la hauteur de ses ambitions ») et namedropping de chansons pour montrer qu’on est aussi à la hauteur des bustiers, Busty prouve qu’elle est bien l’héritière de Philippe Garnier, Virginie Despentes et Saint Macloud.

Page 86. C’est l’explosion, le feu d’artifices, le summum, chaque mot devient un orgasme et chaque consonne une goute de sperme qui éclabousse le papier satiné. Sur le (presque bon, j’avoue) album de Camélia Jordana : « Une nouvelle génération incluant BB Brunes, Julien Doré, Arnaud Fleurant-Didier, Orelsan, Phoenix, Shades, Turzi, Zak Laughed, Mustang et Camélia Jordana piaffe d’impatience de prendre sa place. Il est temps ». Perdus sur une ile déserte, on donne environ 10 minutes aux groupes cités pour ressusciter le cannibalisme. « Ce soir, la tribu est réunifiée, que le meilleur gagne ».

Plus loin viendront, sans qu’on n’y fasse attention, un papier rétro-culte sur les débuts flambant du Zippo, des mauvaises nouvelles (Dennis Hopper crève d’un cancer), une autre chronique des marchands du temple (This is it en DVD, qui « plantent les deux yeux de Bambi dans ceux du spectateur », dixit Soligny. C’est toujours ça de moins pour les enfants), jusqu’à la page 132, last exit to Rock’n’roll, consacrée aux propos du Doctor Z et ses conseils pour rester fringuant dans un monde sans cowboys. Sous couvert d’un manifeste à l’usage des jeunes générations, le mystérieux inconnu dont le nom commence par Z narre une histoire de 1982 entremêlant les Clash, un A/R New-York Paris et quelques noms ensevelis par la poussière. Pendant ce temps, on se remémore de vieilles couvertures R&F pas si lointaines, de Kiss à Airbourne en passant par Dutronc et Hendrix ; non, décidément, il est peu probable que ces couvertures soient payées par de grands annonceurs au goût sûr. Oxymore.

Après tant de chroniques cousues main, de broderies à l’effigie de Jean-Foutre et autres baragouinages sur le devenir du rock’n’roll quand on a plus de 40 ans, la logique aurait voulu qu’on trouve en page 133 (une page qui n’existe pas, of course) quelques mots sur un groupe d’aujourd’hui, bluffant et inconnu des lecteurs, donnant envie de cotiser encore de longues années avec les rides un peu mouillées. Ces groupes passés à la trappe, on pourrait en citer des dizaines (Kill for Total Peace, Koudlam, Hifiklub, Cerceuil, Cheveu, Paris, Dondolo, etc), mais aujourd’hui, c’est l’aventure de Service et de ces quatre garçons experts-comptables à mocassins servant le rock avec plus de bravoure que les minets à perfecto du 11ième arrondissement de Paris. Signé sur Pan European Recordings, l’un de ces rares labels français[5] à entreprendre autre chose que le macramé avec ses dix doigts, le groupe parisien se définit lui-même comme « the best band that ever existed. (…) Every track is a hit, each concert is an historical event, as important as the ww2 victory. the record industry is in a deep crisis. it will not last a long time with the first release of this rock’n’roll band ». Cynique et pas forcément faux (donc à moitié vrai), le discours de Service contraste avec celui des autres rockeurs faussement modestes et pourtant dénués de talent. Si l’histoire fera sans doute deux lignes dans les journaux, Service s’écoute comme une réponse raisonnable à la crise avec des concerts bien cotés en bourse, du rythme en monnaie d’échange et une poignée de chansons passionnantes parce qu’encore reléguées à l’état d’embryon. Résumons: Un look corporate à dévaler la Défense aux heures de pointe avec Can en trame de fond, toujours pas de premier album annoncé et peu de copinage avec le dur à cuire, ça promet une belle garde à vue chez la police du bon goût du premier magazine national de Rock’n’roll.

Dans l’excellente interview accordée par Marc Edouard Nabe à Philippe Manœuvre, on trouve le même mois une phrase qui pourrait résumer à elle seule l’histoire contemporaine du journal : « Le rock est un sous-genre ». Pas étonnant donc, d’y trouver désormais des sous-fifres, des gens capables de mouiller le maillot le dimanche entre 22 et 23H avec une clope au bec avec un bio du groupe calée sous le cendrier à demi-plein. On n’est de toute façon plus à ça près, dans un monde qui voit tout de loin, mais cette presse pour nababs est désormais aussi visionnaire qu’une paire de couilles en guise de Ray-Ban, portées bas du front pour lustrer le capot d’un genre qui n’existe plus. J’arrête ici, cet article se transforme lentement en lettre type du courrier des lecteurs. Et grâce à la tribune des Pork-critics, pas sûr qu’ils atteignent la retraite en ayant compris quelque chose au nouveau siècle.

http://www.myspace.com/daservice


[1] N°513, parution avril 2010. Que les retardataires se rassurent, chaque numéro de R&F reproduit, tel une photocopieuse du siècle dernier, les mêmes inepties tous les mois sur à peu près tous les sujets. Tous les exemples cités dans cet article peuvent donc être aisément être remplacé par d’autres noms occultes, sur le retour ou à l’inverse surmédiatisés et encensés à grands coups de langues lèche-chéquiers.

[2] Note aux néophytes : Dr Feelgood a commencé sa carrière en 1975 puis siroté lentement sa notoriété jusqu’en 1985, soit dix ans d’une carrière à vous pousser vers les alcooliques anonymes au bout du premier accord.

[3] Au point de mépriser son homologue contemporain, Wilco, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, note to myself.

[4] L’une des incontestables qualités de Philippe Manœuvre. Bertrand Burgalat et bien d’autres délaissés peuvent en attester sans qu’on y voit rien à redire, bien au contraire.

[5] On citera en vrac : Born Bad, Tricatel, Asphalt Duchess, Bonus Tracks, etc…

29 commentaires

  1. C’est vrai aussi Bester. Ca se tient. Je sais que, pour ma part, j’ai un attachement affectif à R&F, à une histoire mais ce n’est pas très argumenté. Cela fait des lustres que je n’ai pas découvret un groupe grâce à R&F, j’admets. Et puis, certaines « nouvelles plumes » sont… pfff. Finalement, R&F a un peu la place de Mojo en Angleterre (la place hein, je ne fais pas de comparaison sur les papiers.)

  2. Assez d’accord même si j’aime bien Rock&Folk, j’ai l’impression qu’ils passent à coté de tous les bons trucs. Par exemple, Boris (Wata !!) auraient mérité 1000 couvertures alors que je sais même pas s’ils ont mentionné le groupe une seule fois.

  3. Facile Bester cette attaque.
    Toi même bossant dans un gros mag qui a aussi des défauts (rien n’est parfait), tu as des contraintes, moins de liberté que chez toi sur Gonzai. C’est le business.

  4. Rien n’est parfait, je te l’accorde.
    Mais si tu lis mes chroniques dans ce « gros mag », tu constateras que mes sujets de prédilection sont les mêmes qu’ici, quoique plus courts. Question de format. Je n’ai vraiment pas à me plaindre, à ce niveau.

  5. pour faire avancer le débat : manoeuvre me file la chaire de poule, il fait vraiment flipper, des que je le vois a la télé je l’éteins pour que mes enfants n’ai pas a entendre sa voix. j’ai peur. j ai du mal a dormir. pourquoi il est pas en prison? voila c’était juste pour apporter un peu de lumière dans cette discussion.

  6. t’as eu une couv quand meme nan?, et un autre gros truc si je me rappele, je sais meme ou t’habites et je fais tes poubelles ahaha

  7. Peikaji,

    Tu sais, je t’aime bien, mais je refuse de rentrer dans ce débat là, ça reviendrait à me justifier et donc, de façon malhonnête, à laisser penser que je vaux mieux que les autres. Ce qui, tu le comprendras, est absolument prétentieux et en plus totalement faux. Je ne vaux pas mieux, pas pire, ce n’est pas le propos du papier (du moins, je n’espère pas)

    Et la couv’ dont tu parles, en l’occurrence, c’était Rocancourt (si on parle de celle là), un sujet qui me tenait à coeur et qui ne sera pas réédité en best-of dans 20 ans (encore que si, peut-être, s’il arnaque d’autres personnes d’ici la…)

  8. no soucy man, je veux pas de débats non plus, j’y ai vu une petite descente en flèche de tes confreres sans ton style habituel.
    allez on se claque une bise.

  9. Si R&F ne soutient pas Tellier, Koudlam ou Turzi, bref tous ces branleurs fun, cool, « décalé » et branché, c’est parce que c’est de la merde et que tous les autres titres de presse se branlent dessus en permanence.

  10. Avec Nabe, Manoeuvre a peut-être voulu tenter le coup de la grosse polémique qui rend le journal un peu plus chaud qu’à l’accoutumée. C’est pour ça qu’il était si poli, si accueillant: Nabe est une opportunité pour faire parler d’un r’n’f devenu amorphe. Jamais un journal n’intéresse autant que lorsqu’il attaque les goûts de ses propres lecteurs. Quand Ungemuth avait tiré dans les ailes un peu lourdes des vieux condors, de l’encre avait coulé.

  11. Il y a plusieurs choses pour moi rédhibitoires à la lecture de R & F : le mauvais goût absolu de ses « patrons », l’absence de ligne éditoriale (ce n’est plus de l’éclectisme, c’est du remplissage et du racolage actif de tous les lectorats potentiels), la qualité très pauvre de l’écriture, le manque total de fond et de réflexion (« qu’est-ce qu’être rock ? » me semble être une question digne d’un Pif Gadget millésime 75), le copinage (ce que Bester appelle gentiment « fidélité »), la laideur de la maquette et de l’iconographie.

    R & F a les mêmes tares que la presse musicale française dans son ensemble : il court après des clichés démodés depuis l’adolescence de ma grand-mère (1913-2007), et n’a pas compris que c’est dans le grand écart avec l’Internet et la correction de tous les défauts que je mentionne ci-dessus que résiderait son salut (je ne parle pas de l’aspect financier, mais de la vague idée de faire « oeuvre », même dans la modestie d’un magazine – sinon, autant cachetonner sur M6 à temps complet): quel intérêt d’y lire des notules pompées sur le web mollement étirées par des pigistes aux plumes incertaines (pour être poli) ? Qui prétendrait avoir découvert quoi/qui que ce soit de valable dans ce journal depuis, pfff, 25 ou 30 ans ?

    Quant à Nabe, je l’ai trouvé bien plus diplomate avec le rock qu’il y a 20 ans(son nom seul m’a fait feuilleter le dernier numéro – sans l’acheter, hein, c’est comme chez le dentiste, on ne va quand même pas payer pour des revues dont on retire toute la sève en 5 minutes à peine …)

  12. Les meilleurs critiques (ou du moins les seuls possibles) de Rock’n’Folk en demeurent les lecteurs, à vous de vous positionner…

  13. R&F et Manœuvre ont tjrs ignorés, Pan euorpean, le seul label intéressant du moment, mais s’obstinent à parler de vieux truc d’arrière gardes sans intérêt.

    A part le phénomène bidon des bébés rockers (Nasst, BB brunes), comment se fait-il qu’un journal, se présentant comme « rock », ait pu faire le choix de ne pas parler de Juan Trip, Aqua Nebula Oscilator, Turzi & Koudlam ??

    J’ai de la sympathie pour Manœuvre, mais on a quand même l’impression qu’il vient d’enchainer tous les mauvais choix depuis 10/15 ans …(?) : Préférer défendre les petits bourgeois merdeux du Gibus, plutôt que les nihilistes psychés du point FMR ou du cleub, n’est pas excusable.

  14. A la décharge de R’n’F : ils ont bel et bien parlé de Turzi, d’ailleurs il est même cité dans cet article ici même.
    Et le deuxième album d’Aqua Nebulla Oscillator a été chroniqué en bonne et due forme dans un article signé Philippe Thieyre, qui commençait par parler de Pan European Recordings dans son ensemble, où étaient cités les noms de Juan Trip, de Kill For Total Peace, et bizarrement des Chicros qui sont pourtant sur un autre label.

    Et quant aux « bébés rockeurs », bien que je n’aime pas leur musique, je respecte néanmoins R’n’F pour avoir continué à les défendre jusqu’au bout, là où d’autres journaux se sont branlés comme eux sur cet épiphénomène au tout début, pour mieux leur cracher dessus dès les sorties d’albums.

    R’n’F pourrait être un très bon canard, il faudrait commencer par virer les merdeux comme Busty et Chapus, et laisser plus de place à Farkas, Thiellement, Ungemuth, Almira, et même Soligny qui de temps en temps arrive encore à être brillant.

  15. Cher Bester,

    quatre petits trucs qui me viennent en lisant ton article :

    1/ Ce qui fait le charme et la singularité de Philippe Manoeuvre ce sont précisément ses défauts, sa subjectivité, son côté lycéen, le fait qu’il se détermine de façon viscérale, avec mauvaise foi souvent, mais toujours en se demandant simplement si il aime, non si ça fait bien d’aimer. C’est pour ça qu’il m’a défendu alors que ça n’avait rien de gratifiant à l’époque, c’est pour ça qu’il a aussi fait l’apologie de Môtley Crüe, c’est pour ça qu’il ne va pas embrayer sur certains trucs, et alors c’est pas grave puisque d’autres s’en chargent alors que pour Little Bob Story ça se bouscule moins.

    2/ Rock & Folk a fait sa couverture sur des groupes qui n’avaient même pas de maison de disques en France, il y a une étanchéité totale entre la rédaction et les annonceurs, tu sais que c’est assez rare. Le canard a sûrement d’autres défauts mais dans son rapport avec la pub on ne peut pas faire plus réglo. Et contrairement à d’autres supports d’apparence plus janséniste ce ne sont pas les labels qui doivent acquitter les droits Sacem des compilations du journal.

    3/ Maintenant en tant que lecteur : la seule échelle d’évaluation pour moi c’est le temps qu’on passe à lire un journal. R&F est avec Technikart le mensuel où je trouve le plus de trucs qui m’intéressent, et que je n’ai pas lus ailleurs. Il y a des numéros plus ou moins bons, en fonction du moral du rédac-chef, des mecs qui m’énervent aussi mais il n’y a que là qu’on peut trouver des papiers comme ceux de Reijasse. Et crois-en mon expérience c’est plus rafraîchissant de passer un moment avec des seniors comme Eudeline, Thoury (Juke Box), Zermati, Palmer ou feu Dister qu’avec certains petits vieux de la critique 25-45 ans.

    4/ Doctor Feelgood : ah malheureux ce groupe est sublime; moi aussi à l’époque (il y a 32 ans…) je n’avais pas envie de m’y intéresser parce que l’intitulé « pub-rock » me paraissait moins prometteur que les étiquettes « rock progressif » ou « musique planante » mais si on admet que le rock n’est pas toujours le prolongement du Sacre du Printemps et que son intérêt peut se situer ailleurs, alors Doctor Feelgood c’est vraiment la quintessence de la beauté. Wilko Johnson le guitariste? Mais il était magnifique! Je te conseille le DVD où ils reviennent jouer dans leur bled de Canvey Island c’est à tomber, tiens en voilà un bout : http://www.youtube.com/watch?v=AFcgVJjzwao
    Evidemment sur Youtube à 4 images secondes on perd l’essentiel du jeu de dingue de W.J. mais ça donne une idée.

  16. Monsieur Burgalat,

    je comprends ce que Bester a voulu dire :

    le rock n’a rien a faire à la télévision…il ne faut pas se lancer comme Phil Man l’a fait dans une espèce de prosélytisme pour propager le rock dans les familles. Le rock, s’il est trop pluriel, devient ridicule et perd son sens. L’entité qu’est devenu Rock’n’Folk, c’est un peu ça, voyez?

    Ensuite, Bester, si tu tiens réellement à ce que Service ait sa chronique, adresse-toi au courrier des lecteurs…

    Soyons sérieux, j’ai longtemps considéré ce magazine comme une Bible, et je le lisais de A à Z, mais cette page de Bester n’a fait que confirmé ce que je pensais:il faudrait recentrer l’étendue des chroniques sur ce qui se passe ici…les articles prendraient de l’importance et les musiciens français confiance en eux.

    En même temps Dr Feelgood, c’est du beurre, du beurre chaud qui emplit doucement le salon…c’est trop bon, on peut pas cracher dessus.
    Le débat n’a pas de fin.

  17. Cher Bertrand,

    Une fois n’est pas coutume, je vais fermer ma gueule suite à ton commentaire, plein de justesse. Je pense aussi que c’est un débat sans fin, qu’on pourrait en parler pendant des heures parce que c’est un thème qui nous passionne tous ici, comme tous les vieux briscards (Zermati, etc) qui, je te le confirme, sont plus intéressants que la jeune garde. On attendrait, peut-être à tort, qu’ils s’intéressent à la nouveauté.

    A l’automne 2015, je me pencherai plus précisément sur Feelgood. Merci du conseil en tout cas, merci de ta contribution à cet article.

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