Dès les premières secondes de distorsion, je m'étais précipitée sur ma chaîne hi-fi pour retirer le cd et

Dès les premières secondes de distorsion, je m’étais précipitée sur ma chaîne hi-fi pour retirer le cd et souffler dessus. Puis je l’avais remis en place et envisagé la possibilité que mon exemplaire avait un défaut de fabrication. C’était le titre Reverence des Jesus & Mary Chain, sur l’album Honey’s Dead.  Si j’avais eu l’opportunité de faire une compilation shoegaze, sûr que j’aurais mis ce titre d’entrée.

De fins conseillers m’avaient suggéré The Jesus And Mary Chain alors que je devenais fan du Velvet Underground. J’ignorais encore que Nico était déjà enterrée, je m’imaginais encore moins qu’elle était partie à jamais en pédalant à vélo. Mon initiation au shoegazing date. Je pense même que je faisais encore du VTT dans les bois à cette époque-là. Aujourd’hui j’ai un certificat auto attribué de fan du shoegazing. Et alors que récemment je passais You Trip Me Up lors d’un mix dans un bar que personne à la rédaction ici n’approuve, un type m’a demandé si je voulais du mal au public et si j’avais un problème avec la vie. A ce stade j’ai un peu envie de dire LOL, si vous me le permettez.

Désormais je suis assez familière de ce genre qui valorise les pédales (d’effet), enterre les voix six pieds sous terre et réhabilite les humbles nerds qui fixent leurs chaussures. Voilà. Je peux maintenant me permettre de discuter un peu de la compilation Sci-Fi-Lo-Fi du nommé Rob Da Bank, dédiée au Shoegazing .

J’aurais donc commencé avec Reverence. Mais Rob Da Bank, qui a surement lui aussi ses raisons, a ouvert sa compilation avec Just Like Honey, des frères Reid aussi.  Et c’est à la sélection de ce Rob Da Bank qu’il faut donner du crédit. En plus d’avoir un nom qui claque, il a 26,56 fois plus d’amis que moi sur myspace. Accessoirement, il est aussi DJ sur la sacro-sainte BBC (Radio 1, pour être plus précise, que vous pouvez aisément capter si vous habitez près de Cherbourg. Sinon, pas la peine de déménager dans cette ville pleine de marins ivres, en streaming ça marche aussi). Ce n’est pas la première fois qu’il compile, il a déjà frappé avec des sélections pour Fabric, label d’un club londonien ainsi nommé, c’était alors de l’électro). La sélection shoegaze s’étend ici de 1985 à 2007. Je tique un peu sur le 2007 parce que j’aurais bien ajouté Crystal Stilts en 2009 pour actualiser vraiment le tout. Mais les derniers de la famille shoegaze pour cette fois, ce sont les divins Dean & Britta et Maps.

En regardant le listing, je louche un peu, on fait toujours ça quand on croit s’y connaître et qu’on est persuadé de pouvoir faire mieux que les autres. Ride, évident. Slowdive, évident. Lush, encore heureux qu’ils n’aient pas été oubliés. Puis on trouve des noms qu’on n’aurait pas pensé voir là, comme Dinosaur Jr ou M83. Ils ne sont pas anglais et pas tout à fait dans la vague shoegaze mais ils en sont un pendant qu’il est juste de dénoncer. Pareil pour l’ambient allemand Ulrich Schnauss. Et après l’écoute des morceaux choisis pour prouver la filiation de ces artistes, on a envie de les ranger aussi du côté de l’évident. L’évident n’a aucune connotation négative selon moi, pour être claire. Si Da Bank n’est pas John Peel, il tente une ou deux prises de risques parmi des évidences (un dj, en gros). Il faut que je prévienne quand même que cette compile est super osée. Dessus ne figure pas…. My Bloody Valentine. Et je ne veux même pas savoir si c’est volontaire ou si c’est parce qu’il n’a pas pu avoir les droits  car j’ai jamais pu sentir My Bloody Valentine.Et qu’on parle de shoegazing en faisant abstraction de leur bouillie de cordes, ça c’est historique.

SCI FI LO FI Vol.3 // Shoegazing 1985-2007 // PIAS

 

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