Désormais signée sur le label parisien Third Coming Records, la Secte revient du Futur avec un terrassant troisième album bourré de tubes hallucinatoires dans l’optique de convertir par la force, si nécessaire, les quelques mécréants qui n’auraient pas encore adhéré à leurs cultes. L’ancien monde, lui prépare sa chute.

La musique des bas-fonds français ne s’est sans doute jamais aussi bien portée. C’est par ce constat étonnamment positif que ce papier débute, et cela contraste avec la gueule de bois que se prend le monde actuellement. Les membres de La Secte du Futur, eux, sont des revenants ; ils viennent remettre les pendules à l’heure, avec héroïsme, et se propulsent directement sur les plus hautes cimes d’un petit coeur meurtri et mélancolique. Le mien.

Mars 2018, L’Horloge de l’Apocalypse affiche 23h58. Dans un autre monde, une faille spatio-temporelle vient de se creuser entre l’Antiquité et le 31ième siècle. De passé et de futur il en est plus que jamais question dans ce « Wounded Princes » qui vient clôturer une trilogie entamée en 2012. Après l’excellent « Greetings From Youth »qui, déjà, commençait à sérieusement s’affranchir des étiquettes que l’on voulait bien leur apposer (garage, laser-pop…), c’est maintenant l’heure de l’ultime chant du cygne – prions mes frères pour que ce ne soit pas le cas.

Dans ma réalité, Wounded Princes, c’est l’histoire d’une semi-abdication, celle de la jeunesse face au temps qui passe, des amours perdues, de la haine fécondée par la violence que nous inflige le réel, et qui finit par se muer petit à petit en résignation.

Dans le fantasme, c’est l’histoire d’une jeunesse brisée, consciente d’elle-même et de sa condition éphémère, qui se relèverait triomphante après une perche de plusieurs milliers d’années passée à affronter des titans et autres monstres marins dans les rêveries d’un Jules Verne sous acides. Le romancier aurait fini par troquer le récit contre la recherche effrénée de la formule du convecteur temporel, projetant sur la Lune les premiers colons qui s’efforceront d’ériger des arènes greco-romaines à la hauteur des performances scéniques du groupe – ces Damnés condamnés à évoluer au sein d’un paysage lunaire post-apocalyptique fait de Colisées et de héros statufiés tombés au combat.

En réalité : ce sont onze comètes formant un tout d’une cohérence affolante. Un disque sur lequel il faut revenir afin d’appréhender pleinement la densité du boulot accompli. On pourrait y déceler des échos de Wire, Slowdive, Atlas Sounds et bien d’autres, mais ce petit jeu apparait au final tout à fait vain, tant la proposition dans le cas présent s’avère unique. Les influences Black Metal/Heavy metal du groupe n’ont jamais été autant mises en avant, autant que leur habituel songwriting pop (transcendé pour l’occasion), le Lo-Fi bricolé perdure mais cohabite avec une production plus ample. Des synthés provenant d’une dimension parallèle se mêlent à de radieux choeurs éthérés. Les balades crève-coeurs se métamorphosent en hymnes guerrières et inversement. En gros, la Secte parvient à faire copuler dans une formidable fête païenne Eddy d’Iron Maiden, le spectre de Karen Carpenter et… des baleines – tour de force. Sur certaines pistes, ça ne ressemble pour ainsi dire à rien de connu.

Avec « Wounded Princes », La Secte Du Futur adresse un ultime baroud d’honneur à la face du monde adulte et dresse sans nul doute le plus flamboyant portrait de la jeunesse de 2018. Un disque à l’heure1, donc, pour paraphraser un autre damné* des cieux.

PS 1 : Mars 2020, le disque s’est écoulé à 300 exemplaires et n’a jamais connu de réédition. Le Peuple,lui, n’était sans doute pas encore prêt; l’Horloge de l’Apocalypse, quant à elle, vient d’afficher minuit. Le monde vient de sombrer. Reset All Memories.

PS 2 : Il serait criminel de ne pas glisser un mot sur la pochette, la plus convaincante vue depuis des temps immémoriaux. Icône peinte à l’huile par le gourou de la secte, représentant un enfant prince guerrier transpercé d’une flèche dans le coeur renvoyant de la plus belle et innocente des façons au titre du disque.

La Secte du Futur // Wounded Princes // Third Coming Records
https://lasectedufutur.bandcamp.com/album/wounded-princes

1 Serge Daney : Critique du Bon, la brute et le truand dans les pages TV de Libération.

15 commentaires

  1. Melting pot, alors, toutes ces ‘influences’ que je n’entend « guerre », la Jeunesse foutue?

    l’hr en +?, y sniffent des camemberts ? allons, revenez sur terre, surtout qu’ils sont assis pour les ‘photos promos’ sur ce qu’y c fait 2 mieux, votre LIBERTé!

  2. encore un groupe frenchy en plastique a 2 françs six sous ,punaise Gonzai c’est devenu votre fond commerce tous ses groupes lénifiants frenchy. La Secte du Futur c’est des suceurs de roue de chez suceurs de roue

    1. J’aimerais bien entendre ce que tu fais musicalement nesta12. Parce que débiner à peu près tous les autres et foutre ses petits liens youtube sur un blog, ça va 5 minutes mais ça pisse pas bien loin. Bisous

        1. Pas forcément. Mais vomir systématiquement sur tout le monde quand on est incapable de produire quoi que ce soit (pas même une phrase dans un français à peu près correct), c’est un peu facile. Bien à vous.

          1. tjrs les vieilles attaques d’arriere garde sur mes déficiences en orthographe ,c’est lassant ,et t’inquiete depuis le mulot de la pissotière,je ne sort pas du trop du cul du monde ,depuis 1988 j’ai fais quelque truc dans la musique ,entre autre de la radio ,organisation de concert et depuis 2011 un label , à ma bien modeste echelle j’ai apporté ma petite pierre à l’edifice

            1. Mille excuses ! Dans votre immense contribution au patrimoine musical mondial qui vous autorise clairement à débiner tout le monde et à être aussi aigri cher Nesta, n’avez-vous pas oublié une fête de la musique en 1992 à Montoy-Flanville ou un concert mémorable à la fête de votre lycée ? Love.

              1. contrition mondiale my ass et non majoritairement je soutiens via mon blog etc de centaines d’artistes par an ,mais comme d’habitude on retiens plus mes coup de gueules que mes coup de coeurs

                1. Ici en tout cas mon cher Nestor, vos coups de coeur sont plutôt rares. Que venez-vous donc perdre votre temps en des lieux qui vous exaspèrent à ce point ? Restez donc chez vous, ça fera des vacances à tout le monde. A commencer par vous. Amitiés.

  3. Whaarrrgh, nesta12 merci pour la perche!!!

    Je voulais justement partager avec vous ma géniale invention venue droit-tout-du-turfu (dtdt):
    L’#include/?php (j’ai même intégré les fautes d’orthographe sur ma V0.1).

    Alors, c’est un truc pour générer des commentaires balèzes-top-vénèrs sur des sites/magazines qui parlent de la musique.
    Les mots entre sont variables et les « // » invariables.

    Exemple:

    « /Encore un groupe/ » , , « /c’est devenu/ » . « /c’est/ » .

    Et paf, un commentaire cybervénèr pour égayer votre page!!

    Tout ça est-hackable évidemment!

    Au revoir!

    PS: Pas de remise en question de mes talents de codeur SVP, suis un pro TPPT

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