Photo Magdalena Wosinska
C’est à dire chiant et fadasse.

Putain, 20 ans. Alors que la grande majorité des groupes se sont déjà cassés la gueule depuis bien longtemps, le groupe de rock psychédélique américain formé en 1998 revient avec un neuvième album studio solide et frais. D’ordinaire, ceux qui en arrivent là ont déjà tout vu, tout lu, tout vécu et tout fait. Ils rabâchent les mêmes réponses aux mêmes questions à chaque nouvelle sortie, se tapent plus ou moins les mêmes concerts et, pour certains, sortent plus ou moins les mêmes albums à trois ans d’intervalle. C’est le cas de nombreux groupes. Mais pas Dead Meadow.

Plus nerveux que plupart de ses prédécesseurs, « The Nothing They Need » montre que le groupe en a encore sous le capot. Ils musclent leur jeu. Apportent des nouveautés. Et réussissent l’exercice périlleux de se renouveler tout en gardant leur ligne de conduite. Manœuvre que seuls les plus doués et déterminés arrivent à réaliser sans perdre la moitié de leurs fans. Les Américains apportent leur pierre à l’édifice au rock psychédélique, psyché au sens qui ouvre l’âme et l’esprit. Leur tactique : balancer des riffs bien gras à la Black Sabbath sur un tempo lent et des couches de fuzz presque chimériques. Comprendre : il y a assez de moments déjantés pour faire plaisir aux fans de longues dates et un groove maîtrisé qui fait bouger la tête des collègues d’à côté, plus habitués aux Arctic Monkeys qu’à 13th Floor Elevators.

Compact (8 morceaux), « The Nothing They Need » a été conçu par le groupe sans l’aide de personne. C’est peut-être ça, la clé de la réussite pour Dead Meadow ? L’autre théorie, c’est qu’ils apprennent des erreurs des autres. Dans un entretien accordé à un webzine, le chanteur et guitariste Jason Simon, raconte : « À l’époque, Radiohead est passé de ‘The Bends’ à ‘OK Computer’ et ils m’ont un peu perdu. J’avais l’impression avec ‘OK Computer’ d’écouter le genre de truc que t’entends en faisait la queue au distributeur de billet. Je n’ai pas envie que çà nous arrive. » Bon, même si l’album traine un chouïa vers la fin, on ne peut que saluer le boulot réalisé sur ce dernier disque. Surtout après 20 ans de carrière.

L’album de Dead Meadow « The Nothing They Need » est disponible depuis le 03 mars sur Xemu Records.
Crédit photo : Magdalena Wosinska

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