Des mois qu’il attendait d’être joué, et il fallait bien se résoudre à le placer, quel que soit le prétexte : "Shhh Peaceful" de Miles Davis, extrait du sublime et inégalé "In a Silent Way" (1969), effectivement en rupture totale avec le jazz qui se pratiquait alors. C’est sans aucun doute le dernier album de Miles totalement hors cadre d’une époque où le jazz était centré sur la colère, le bruit, l’agit-prop free d’une scène au trois quarts auto-complaisante…

Depuis sa sortie, « In a Silent Way » a été affublé de toute sorte de qualificatifs : serin, aquatique, hypnotique, pluvieux, nocturne, auroral, etc. Ce serait oublier qu’il s’en dégage, dans le sens noble du terme, une immense tristesse, comme une blessure d’âme qui jamais ne se referme. C’est également à cette époque qu’on peut voir le producteur Teo Macero se surpasser en tant que réalisateur. Coupures, montage, injection de pistes différentes – une technique qu’il développera par la suite sur tous les albums précédant le naufrage du trompettiste, au mitan des seventies. Il faut l’écouter pour le croire, ce dernier sursaut de génie d’un musicien hier hyper inventif qui, comme beaucoup d’autres, laissera son âme et ses couilles au vestiaire, le souffle coupé.

Radio Gonzaï #26 : La Rupture (part 2) by Gonzai

3 commentaires

  1. Très belle émission : sympa, intéressante et très classe. Bravo les gars et merci de m’avoir fait passer un super moment ce matin.

  2. Quoi,vous avez osé dire du mal de Chick Corea?
    Pour Shortner,je suis d’accord:ce type n’aurais jamais du toucher à un synthétiseur(la plupart des types qui ont débuté dans les années 60 ou 70 non plus d’ailleurs)
    Je préfère ignorer l’énormité et continuer à profiter de la qualité de vos émissions.
    Quitte à me prendre une volée de cailloux,je ressort ma formule magique: »Peter Hammill.. »

    Ps:j’avais dit des cailloux,pas des parpaings!

  3. Oui oui je maintiens mon propos n’importe quel album de Return to forever peut me faire vomir dans l’instant, c’est chimique et surtout insupportable. Avec le triple live d’ Emerson Lake and Palmer ce groupe justifie l’existence du tribunal Brigitte Lahaie qui traite, comme chacun sait, des crimes musicaux contre l’humanité

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