Cinquante-cinq ans après sa sortie, deux musiciens que rien ne prédisposait à cela redonne des couleurs au film noir « Carnival of souls » grâce à une B.O. bien plus flippante que John Carpenter au réveil. Ca vaut presque tous les zombies (zombies) du monde, et le premier clip est à découvrir ici en exclu, dispo pour tous les humains pas encore contaminés.

A une lettre près, l’acronyme BO aurait pu signifier Bande Orrible. C’est peu dire que l’album-concept composé par Nicolas Courret et David Euverte a de quoi surprendre tant l’exercice du reworking est périlleux, et surtout lorsqu’il s’agit de composer la musique imaginaire d’un film d’horreur initialement sorti en 1962.

Carnival of souls, puisque c’est de cela dont il est ici question, raconte l’histoire de trois jeunes femmes tombant en voiture dans une rivière. Subitement, et comme on disait dans les reportages M6 dans les années 2000, c’est le drame : deux des trois femmes décèdent, et l’unique survivante, en plus de devoir faire sécher ses cheveux sans serviette à proximité, est poursuivie pas des zombies. Pas de bol, le film est un fiasco à sa sortie – le film a été tourné avec un budget de 30.000 dollars – mais acquiert ses titres de noblesse sur le tard, auprès d’une nouvelle génération de gamins fascinés par l’ambiance poisseuse qui s’en dégage.

Invaders

À partir de là, on peut effectivement parler de vie après la mort pour Carnival of souls, et qui plus est grâce à la Bande Originale aujourd’hui composée par les deux compères réunies sous la chapelle Invaders, nom de code de ce projet d’épouvante, pas éprouvant. L’un (Nicolas Courret) s’est fait connaître comme batteur pour Eiffel, Laetitia Shériff ou Fabio Viscogliosi ; l’autre (David Euverte) a fait ses armes avec Dominique A. et Miossec. À priori, rien qui puisse expliquer la musique futuriste qui s’échappe des enceintes ; le tout accompagné d’un brouillard épais dans lequel on croit deviner Zombie Zombie (forcément) et de manière encore plus surprenante l’ombre des Married Monk, eux aussi auteurs d’un projet similaire avec leur album « Elephant People » en 2008. On dit « surprise », mais en fait pas tant que ça. Avoir croisé la route de Viscogliosi (passé par la case Married Monk en 2001) explique peut-être en partie l’ambiance planche tordue qui se dégage de « Carnival of souls ».

Sur plus de treize chansons, signe éminemment porte-malheur, le duo de quadras réussit tout de même un bel exploit. C’est non seulement ce qu’on a entendu de mieux en 2017 au rayon hémoglobine, mais c’est aussi la preuve que pépé Carpenter a fait des petits. Et cette portée-là, elle est horrible.

Invaders // Carnival of Souls // Il Monstro (L’Autre Distribution)
Sortie le 3 février, en concert le même jour au Truskel (Paris) et en ciné-concert à Rennes le 11 février

VISUEL INVADERS

 

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