Une icône vintage en live à deux pas du domicile banlieusard, ça ne se refuse pas. Mais comme avec les chocolats de Noël, la promesse d’un pur instant de délectation tournera à l’indigestion, à force de gourmandise. Retour en quelques mots et en images sur la prestation de Peter Hook & The Light reprenant Joy Division et New Order au Festival des Aventuriers, à Fontenay-sous-Bois.

Invité star du sympathique festival Val-de-Marnais, le célèbre bassiste déboule sur scène à 22h30 passées l’allure pataude et le visage diablement concentré. Les fans de 15 à 65 ans, affichant inéluctablement sur le torse les motifs de la pochette de « Unknown Pleasures », prennent également la chose très au sérieux. Néanmoins ils doivent être assez déçus en découvrant cet immonde et improbable t-shirt Family Guy que leur idole a choisi de porter. Un véritable outrage à la sobriété mancunienne d’antan.

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Abstraction faite de ce détail vestimentaire, il est l’heure d’entamer les festivités avec Ceremony. Si le tube de New Order passe relativement bien, servi par un show de lumières hypnotique, la suite des événements n’infligera qu’une gênante sensation de redite grotesque et sinistre. Accompagné notamment de son fils-sosie Jack (bassiste comme papa), Peter Hook ravive les fantômes de sa jeunesse en plombant chaque pièce de sa discographie d’une vulgarité rock FM. Ça joue fort et up tempo, ça veut en mettre plein la face façon U2, comme s’il fallait encore prouver en 2013 l’importance de Joy Division et New Order. Ego trip fumeux ou vif sentimentalisme proustien, on ne saisit pas trop la démarche du britannique. Mais ce n’est pas nouveau, tout le paradoxe d’une performance revival de cet acabit se tient à la frontière fragile entre célébration sincère et lourdeur mercantile de l’hommage digne d’un énième groupe de tribute.

Love Will Tear Us Apart, Transmission, Isolation, Temptation, Blue Monday… Dans la fosse, sous le flot de décibels confus, le public ingère goulûment le best of les bras en l’air (le droit surtout, comme Hook, en témoignent les présentes photos), les smartphones brandis en étendards. Dans les gradins, les plus sceptiques se tournent les pouces ou tentent de comprendre avec un certain pincement au cœur ce qui cloche. De loin, la machinerie se fait aussi tape-à-l’œil que maladroite, mettant totalement de côté l’essence (et le sens) même des chansons ici à l’honneur. She’s Lost Control, en guise de rappel, interprétée à fond les ballons, enfoncera le clou du désenchantement et de l’absurdité. Cruelle fin de soirée !

12 commentaires

  1. Tu es bête Lazare….bête a bouffer du foin . Peter n’a absolument pas besoin de pognon, il a des droits d’auteurs de malade et plusieurs boites de nuit dans le nord de l’angleterre …pourquoi toujours ce besoin d’être aussi agressif dans tes commentaires ? Tu as besoin de te défouler ? Va faire un squash mec !

  2. Vous en savez absolument rien de la situation financière de Peter Hook, Hallyday et Depardieu possèdent toutes sortes de restos et de droits d’auteurs, ça les empêche pas d’être en grave dèche de pognon et d’être obligé pour rester à flot d’enquiller les films de merde pour l’un, les avances éditoriales et les énièmes tournées d’adieu pour l’autre.

  3. ça va je me porte bien, je peux pas acheter un jet privé pour chacun de mes gosses mais on va dire que je pourrais donner un T-shirt avec la gueule de mon copain Yann à toute l’Angleterre. Bon ça sert à rien puisqu’ils en ont déjà tous un. Non le gros problème c’est que je suis assez mégalo de base et que je vieillis.

    1. Wesh Pete? ça boume?

      Et puis j’ai aussi toujours eu l’impression malgré une indéniable image de bonhommie que t’étais quand même super loin d’obtenir un prix nobel dans ta vie. Mais peut-être que je me trompe, hein?

      Fais un bécot à Barney de ma part.

      Guitou

  4. Apparemment ce serait plus pour se faire rembourser les dépenses liés à sa collection d’anus artificiels plaqués or, depuis son terrible accident avec le motoculteur il s’est trouvé une nouvelle passion qui lui coûte cher.

  5. Déjà , qualifier Peter Hook d’icône est inapproprié ; Ian Curtis oui , Peter Hook définitivement non; personne n’en a jamais rien eu à foutre de ce mec en tant qu’individu.
    Ian Curtis incarnait Joy Division , Peter Hook en a été membre puis il a formé New Order avec qui il a fait quelques bonnes choses. End of story.
    Ensuite , il fallait être aveugle ou bien sourd ou surtout très mal renseigné pour aller voir ça.
    En effet , le bonhomme et son groupe de baloche avaient déjà livré une prestation grotesque et pathétique au Trabendo il y a deux ans .
    La démarche de les faire rejouer traduit surtout le goût de chiottes des organisateurs doublé de la volonté de faire des entrées en capitalisant sur le fantôme de Ian Curtis et sur les cohortes d’abrutis qui espèrent on ne sait quoi 25 ans plus tard en allant voir et écouter une reformation sans les membres originaux (bon d’accord vous vexez pas , moi aussi je suis déjà tombé dans le panneau plus d’une fois !).

    Celà me rappelle que la seule satisfaction qu’eurent une majorité de spectateurs lors du concert du Trabendo fut de découvrir en 1ère partie les excellents parisiens de Frustration , sur lesquels veillait véritablement ce soir-là l’aura de Ian Curtis.

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