Pour comprendre l'origine d'Eggs d'Oh No Ono, j'ai d'abord formulé deux théories sur la période de pondaison.

La première est qu'Oh No Ono espérait encore figurer au g

Pour comprendre l’origine d’Eggs d’Oh No Ono, j’ai d’abord formulé deux théories sur la période de pondaison.

La première est qu’Oh No Ono espérait encore figurer au générique d’Alice de Tim Burton en faisant chanter le lapin du pays des merveilles. Même en se piquant dans une piscine de ballons d’hélium, Andrew Van Wyngarden de MGMT n’aurait pas mieux fait le lapin haut-perché. Pourtant l’échec est cuisant puisque Avril Lavigne aura l’honneur de synchroniser la destruction de nos pupilles devant un écran 3D avec celle de nos oreilles. Ma seconde théorie est que ce quintet danois, dont c’est le second album, a voulu passer de l’autre côté du miroir pour rafler les prochain NRJ Music Awards. Tout cela devant un Dove Attia en larmes, comprenant enfin à quoi pourrait ressembler un véritable Opéra Rock. Opéra-Rock : ces deux mots accolés me feront toujours frémir. Chaque fois qu’on a voulu associer ces deux grands genres musicaux, le ridicule s’en est mêlé, des Pet Shop Boys à Phantom Of The Paradise. Et ce n’est pas un titre comme Wolfgang Amadeus Phoenix qui changera la donne.

Dès la sortie en 2007 du premier album de Oh No Ono, Yes , Gonzai parlait d’excellent mauvais goût. Entre temps, le musée des horreurs des années 80 a été pillé en repoussant les limites du kitsch, approuvées par la sphère indé comme par la mainstream (Empire Of The Sun, Animal Collective, Lady Gaga). Oh No Ono, qui se complaisait dans son premier opus à entremêler les câbles rouillés de claviers vintage s’offre désormais une mini opérette. En introduction, c’est Eleanor Speaks qui vient faire une énième référence au petit groupe de Liverpool, à qui ils ont aussi emprunté un titre d’une chanson pour eux-mêmes se baptiser. La comparaison avec le White Album sera vite faite puisque dès qu’un titre à la structure bordélique fait son apparition on le met en cause. Mais comme sur Swim, c’est finalement plus au projet Smile de Brian Wilson et Van Dyke Parks qu’à un White Album disparate que nous font penser toutes leurs harmonies fantasques. Comme Parenthetical Girls de la sphère Xiu Xiu ou The Knife version 2010, ils misent sur une sophistication déroutante, qui serait pour le coup irritante s’il n’y avait pour l’aérer quelques titres pop bien enlevés. Et puisque Oh No Ono marche habilement sur les œufs, ils glissent Helplessly Young et Miss Miss Moss dans leur étrange album. Mélange des arrangements gayfriendly de Mika et de l’insouciance de Supergrass quand ils récitaient I Should Coco, en 1995, ces deux titres semblent avoir la volonté de faire passer la pilule. Et elle passe bien malgré l’incohérence totale des références que je viens de faire. Car effectivement, ce que vient de pondre Oh No Ono, c’est un disque d’Alien.

Oh No Ono // Eggs // The Leaf Label (Differ-ant)
http://www.myspace.com/ohnoono

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