Parlant d'une bande de tarlouzes plumées jusqu'au rectum, les avis su

Parlant d’une bande de tarlouzes plumées jusqu’au rectum, les avis sur Of Montreal, forcément divergent (sic). Pour respecter le droit de parole, et parce qu’ici nous attachons de l’importance aux choses profondes (re-sic), Umberto libre SA version d’Of Montreal. Du goudron, des plumes? La réponse ci-dessous. 

Procédons méthodiquement. Eteindre le joint. Fermer facebook. Installer quelque chose de mélancolique. Envelopper la mélopée, revivre le moment.

Maintenant je crois qu’on peut commencer. Of Montreal à Lille, j’y étais. L’arrivée dans l’Aeronef? Ce fut un bonheur. Si vous voulez savoir, j’ai grandi quelque part où peu de choses brillent, sauf peut etre les nuages. Un centre commercial à l’aube, au crépuscule, n’importe quand. Un escalier métallique qui résone à chaque foulée, à chaque bouffée. L’accueil. Le sourire absent. Les nouveaux escaliers, les loges. W., Jarmusch des temps modernes, et de chien.


Who screamed for Ice Cream ?

Ceux qui ont crié pour de la glace, ils sont adossés au mur d’un couloir trop étroit pour être vrai. Normaux. Tristement normaux, à rayures rouges et vertes. Pas de Tom Waits, pas de Benigni. Oubliez tout ça.

Of Montreal est né dans la bourgade d’Athens, Géorgie, Etats-Unis d’amérique. Le sud-Est américain, à la rontière de la Floride. Les jours y sont jaunes et hypodermiques, les nuits bleu clair, derrière les néons rouges qui clignotent dans une intolérable quiétude. Si vous poussez la porte, vous y verrez un homme à tête de loup vous jauger du regard de ses ray-Ban. L’homme porte un chapeau, noir, un costume de soirée, une lucky Strike. Sa voix racle les récifs de l’Atlantique Nord à chaque syllabe. Dehors, un vieil homme sirote sa bud sur le trottoir, assis sur ses fesses, les yeux titubants. A ses côtés une cadillac et ses reflets.

Oh et puis ne comptez pas sur moi pour vous narrer mon entrevue avec Mr Barnes. Je vous respecte suffisament pour daigner vous offrir du rêve, du faux, du qui allume une étincelle dans les yeux. Non, ce fut un moment charmant, peuplé de questions plus inutiles encore que les réponses. Non, Mr Barnes est quelqu’un de bien. Il prononce les mots avec suffisament de panache pour ^tre crédible. Suffisament de modestie pour être plausible. Je l’observais, entre deux palpitements hormonaux, fébrile comme une bête traquée par le stress. Et quand même je m’amusais. Il n’y arrivera pas. Il est venu pour un concert et il n’y arrivera pas. Pas ce disque.

En entrant dans la salle, évidemment, je fanfaronnais. Qu’ils le jouent, leur disque puzzlesque! Arcbouté sur mes talons, prêt à mettre mes zygomatiques en branle, j’ai attendu le massacre. Il n’est pas venu.

Enfin si. Une créature à figure rouge s’est fait dévorer le pubis par un tigre en queue de pie blanche. Un cochon s’est fait jeter par-terre aussi. Pendant ce temps-là la musique résonait, glissante, imperturbable, perturbée. Un soap opera. Soap pour savon, opera pour les costumes ridicules. Of Montreal frappe, il est vrai, en dessous de la ceinture, mais a écrit là un album digne d’intérêt, ne serait-ce que pour la beauté du geste, pour le panache. Imaginez qu’on arme un crochet du droit pour vous décocher un coup de pied dans les valseuses : vous aurez compris Skeletal Lamping, et vous serez devenu sado-masochiste.

Un disque capable de me faire dire : Of Montreal a changé le regard vitreux que je porte sur MTV.

Oui, les couleurs sont vives et abîment parfois la rétine à en donner la migraine pour une bonne demi-journée. Oui, David Bowie est plus beau en blond. Cependant, et c’est triste à dire tellement ça ressemble à une rockuption d’agent, la musique d’Of Montreal a quelque chose de jouissif. La deuxième minute de « Women’s Studies Victims », au hasard, parmi d’autres minutes trop éphémères, convaincra les plus faibles d’entre vous. Je parle de vous, là, au fond, avec le sweat à capuche.

Oui, c’est triste à dire : le gonzo se pratique plus volontiers dans le cadre d’un exercice de haine ou de répugnance détachée. L’objectivité-subjective, la première personne revendiquée, le porte-cigarette entre les dents ? Je vous montre : J’ai vu Of Montreal et j’ai adoré ça.

http://www.myspace.com/ofmontreal

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages