J’en ai savaté des punks, la vache. Sans rire à un moment, je croyais que c’en était fait, que c’était tout foutu. Il en sortait de partout.

Au début ç’avait été deux, trois ga

 

J’en ai savaté des punks, la vache. Sans rire à un moment, je croyais que c’en était fait, que c’était tout foutu. Il en sortait de partout.

Au début ç’avait été deux, trois gars qui crachaient sur Yes, le Floyd et les solo de batterie de Bonzo. Avec mon groupe, on avait fritté pas mal des gars tous secs en jeans troués et maillots déchirés lors d’un concert prévu à Saint Etienne qu’a pas eu lieu parce que justement, José mon bassiste, a avalé un tesson de verre ce soir là. Nan, pas pendant la baston. Après. En picolant le fond d’une bouteille de Beaujolais que le punk baladait avec lui. Elle était fendue, il l’avait pas vu. C’est pour ça que depuis, pour la table, je dis toujours à ma femme de m’acheter QUE du Carré de Vignes. Ou du La Villageoise à la rigueur. Un truc en brique, ou en plastique, merde, soyons modernes !

Oasis 2008, ou la travers�e du d�sertEt puis après c’est devenu des ponks en couleurs. Machins fluo en plastoc, ou avec des petits trucs qui brillent dessus. Et les cheveux courts ! Avec de la gomina partout tout le temps. N’importe quoi. Eux, c’est à l’époque où j’avais quitté Paris pour Montbéliard que j’en ai bastonné (vous pouvez vérifier, l’incident est connu dans la presse locale comme « La nuit de verre de Courcelles-lès-Montbéliard » Non mais). On avait dégotté une maison de disque là-bas qui voulait nous faire faire une tournée en Angleterre. A nous les petites Anglaises ! Putain je les lâchais plus. Je vivais quasiment chez eux. D’ailleurs, souvent je montre des photos de Jean-Philippe Woog – notre imprésario, et le frère de Gérard qui s’occupait de Polnareff – à mon fils Brandon (qui a récemment demandé à m’emprunter Machine Head. Enfin ! Pas trop tôt. J’étais ému. J’ai refusé et je l’ai claqué parce qu’on ne touche pas à ma collec’ de vinyles, mais n’empêche, ça m’a fait quelque chose). Souvent je lui dis « ça c’est un mec bien ».

L’Angleterre ? C’était nul bien sûr. A l’époque, ils écoutaient tous Depeche Mode et U2. J’y suis jamais retourné. Mais en 1992, Guy-Michel a enfin cru que nos ennemis d’antan avaient changé leur fusil d’épaule. Deux frangins de Manchester redoraient le cuir des blousons du rock and roll d’antan. Punaise, ça, ça faisait chaud au cœur. Des gamins qui connaissaient tout le répertoire de John et Paul et Ringo et Georges. Qui tenaient une guitare dans le bon sens, qui savaient faire des vrais accords avec leurs doigts et respecter le 4/4. Jouer du piano quand il faut emballer les nénettes. Et tenir la bière, putain.

Dig out your soulSans déconner, pour un peu je serais monté les serrer dans mes bras. Mais bon, à l’époque j’avais les traites du pavillon de Enghein-Les Bains à payer et Brandon faisait sa varicelle. Alors j’ai juste acheté les disques, les uns après les autres. Le premier simple s’appelait Cigarettes & Alcohol. Ils posaient avec un drapeau britannique et tout le monde croyait qu’ils étaient de droite alors que pas du tout. Ils s’en foutaient. C’était le vrai retour du rock. J’étais un homme comblé. Je leur ai même fait parvenir mon CV, et une photo de Guy-Michel en concert au circuit Carole en 78 (le jour de l’inauguration par Yves Mourousi !).

J’étais prêt à tout.

Ils ont jamais répondu.

C’est pas plus mal.

J’ai appris depuis qu’ils prenaient de la coco, enregistraient avec des ordinateurs, et ce genre de bêtises. Je croyais qu’ils étaient morts puisque j’avais trouvé leur compilation des plus grands titres Stop The Clock chez Joseph Gibert. Et ben non, ils sortent un nouvel album. Noel Gallagher (un prénom pareil, ce gosse doit venir de l’assistance publique, non ?) dit qu’il sera plus «groovy» (un terme qu’utilise Brandon à la maison mais que je cerne toujours pas) et qu’il y avait un titre emprunté à Gerry Halliwell. La rouquine qui dansait en gros slip avec les Spice Girls. Faut vraiment être tombé bas. Pourtant, au printemps, Noel m’avait re-plu. Il avait tapé du poing sur la table en gueulant qu’on pouvait pas laissé un rappeur venir chanter dans un vrai festival de rock comme Glastonbury (j’y suis jamais allé mais T-Rex et Traffic y ont joué). Bon sang, cette fois-là j’ai cru que le garçon était débarrassé de cette vilaine drogue. Et ben non, deux mois après, paf, il dit qu’il l’aime bien quand même. Et l’autre de rajouter qu’il lui en veut pas.

Bah merde alors. Ça valait vraiment pas le coup d’aller s’enfermer à Abbey Road pendant 4 mois.

Au fait, le prochain album des frères bouffeurs de tessons s’appelle Dig out your soul et du côté d’Enghien-les-Bains je crois que tout le monde s’en fout.

www.myspace.com/oasis

 

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