Pendant que Metronomy s’invitait dans nos soirées érotiques avec une musique propice à créer d’humides et excitants souvenirs, NZCA/Lines, piloté par le londonien Michael Lovett (demi-frère d’un ancien membre de Metronomy), préparait une bande son inspirée par les bas nylons et les talons aiguilles. Le genre de musique suffisamment explicite pour qu’elle ne se résume qu’à quelques lignes au fin fond d’un magazine.

Il y a quelques temps le destin avait choisi de placer sur ma route une fille aussi mystérieuse que les lignes de Nazca. Grande et mince, une allure, un regard félin et des yeux qui changent de couleur selon la luminosité, passant d’un éclatant gris perle à un vert d’eau pailleté d’or. Ses lèvres ont le goût velouté du fruit défendu que je suis prêt à cueillir. Perdu dans sa flamboyante chevelure, sentant ses expirations de plaisir au creux de mon oreille, elle laisse mes mains se balader sur son corps, caressant sa divine poitrine et ses fines jambes. Les halètements épileptiques et les claquements de langue entremêlés de Compass point raisonnent comme un appel à explorer le royaume interdit. Les synthés apparaissent et disparaissent dans l’instant sur des rythmes syncopés, tour de magie lingual sur ses lèvres humides, tandis que la voix de fausset se démultiplie pour former de mélodieuses nappes vocales. Metronomy est passé par là, les effluves de la riviera anglaise sont là mais à défaut d’en avoir le paysage on en a la carte postale.

La tête entre ses cuisses, l’élégante louve gémit au rythme sec et cotonneux imprimé par la batterie d’Okinawa channels, véritable moment de pop érotique aqueuse et velouté, un hit en puissance, entre le RnB d’Aalyiah et une toile impressionniste auquel un dandy anglais aurait ajouté une pointe de sensibilité et de raffinement. Alors que les violons s’élèvent une dernière fois, les papillons se posent sur ma muse bourgeonnante, électrisée par cette musique pop électronique qui se souvient avec tendresse de son glorieux passé. J’effleure le voile soyeux de sa peau pendant qu’elle mord mon cou de jeune homme imberbe avec passion. Son magnétisme me fait perdre le nord. Le dos cambré je frissonne et gémis, m’abandonnant à elle, libérant sans pudeur l’animal qui est en moi. Nos deux corps se joignent pour ne faire plus qu’un. Le temps devient alors une notion abstraite, le passé n’existe plus et le futur se conjugue au présent ; perdus entre ces murs seul demeure l’instant, insaisissable comme ces empreintes électroniques latentes d’où jaillissent des mélodies étincelantes, des étoiles perdues dans la noirceur absolue. Car NZCA/Lines est d’abord l’histoire d’une esthétique. La volonté de jouer avec subtilité une musique souvent mal dégrossie par la plupart des groupes sur le marché, parfaitement mise en valeur ici par une production fine et soignée.

« Take me to Nazca » susurre t-elle dans le prolongement d’un souffle chaud, les bras pendus à mon cou comme pour ne pas sombrer sous les va-et-vient des hanches, des vagues s’échouant irrémédiablement sur les plages immaculées de son île. L’atmosphère est moite, l’ambiance feutrée, les notes s’entrechoquent ainsi que des perles de verre dans une main gantée tandis que les claviers lascifs se dilatent d’extase. Base64 love… hhhHH… hhh….hhhHHh…h. ..hhhHHHh… . N’importe quand, n’importe où, mais avec toi. Perdus dans les profondeurs et dans la lumière bleue des néons, le corps basculé en arrière, perlé de sueur, poitrine en avant, elle s’offre entière à moi, fébrile sous les arpèges mélancoliques et les vrombissements félins de Moonlit car chase qui exhalent mes désirs les plus inavouables. Alors que son pubis est encore chaud je me lance dans un dernier assaut, l’embrasse à en perdre haleine avant de mordre avec fougue son cou vierge si délicat; elle me griffe le dos, crie et je la vois vaciller dans un dernier élan, les yeux révulsés d’un plaisir foudroyant aussi intense que soudain. Un éclair déchirant une nuit d’été. Puis, dans un dernier moment d’impesanteur, elle porte le calice à ses lèvres et je cesse toute résistance. Je dépose les armes sur Patrol late back, à bout de souffle, avant de m’étendre à côté d’elle, m’imposant une vie d’ascète dont la seule drogue serait l’odeur de sa transpiration. Ne pas m’allumer de cigarette, simplement la caresser tendrement avant d’être finalement déséquilibré par les dernières secousses d’une musique synthétique sensible qui a prouvé que dans les tréfonds de ses circuits battait un cœur avec une âme.

NZCA/Lines // Nazca Lines // Alter K (Module)
http://nzca-lines.com/ 

7 commentaires

  1. Ouch, tout là-dedans (de la mèche du gars à sa musique en passant par ta prose) m’indispose. Je comprends que les gars de Metronomy l’ai viré (bon, c’est peut-être pas ce qui s’est passé mais bref). L’esthétique chochotte du gars est à chier. Ca me donne envie d’en appeler à la police du bon goût alors que d’habitude je déteste ça.

    Sylvain
    http://www.parlhot.com

  2. Ah nan, j’y arrive pas du tout (c’est pas mal foutu hein, mélodiquement) mais j’ai l’impression qu’un trentenaire pédophile attifé en collégien essaie de détourner ma petite fille de son droit chemin !

  3. mais il était pas dans Metronomy du tout!!! 🙂 Le disque a été mixé par Charlie Alex March et arrangé par Ash Workman. Okinawa Channels est effectivement le titre le plus fort et ambitieux je trouve. Un des « tubes » de ce début d’année si ça veut encore dire quelque chose « tube »

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