Natasha serait-elle l’Iggy pop française ou l’iguane serait-il le pendant mondial de l’ex-chanteuse d’AS Dragon ? Admettons que les clichés ont souvent brouillé l’image de la chan

Natasha serait-elle l’Iggy pop française ou l’iguane serait-il le pendant mondial de l’ex-chanteuse d’AS Dragon ? Admettons que les clichés ont souvent brouillé l’image de la chanteuse. Des photos torse cuir, la bandoulière un peu nue, l’air un peu ailleurs. Merci Jean-Baptiste Mondino.

Natasha serait-elle l’Iggy pop française ou l’iguane serait-il le pendant mondial de l’ex-chanteuse d’AS Dragon ? Admettons que les clichés ont souvent brouillé l’image de la chanteuse. Des photos torse cuir, la bandoulière un peu nue, l’air un peu ailleurs. Merci Jean-Baptiste Mondino.

Sortie des modes, loin des sunlights, Natasha reste tout de même un sacré character. Ex-chanteuse d’un groupe prématurément prometteur, bête de scène et de vie, son regard en dit souvent plus long que les questions de l’intervieweur.

Alors que son ancien groupe cherche encore un chanteur de substitution, que deux des musiciens sont partis monter un projet parallèle (Control Club), Natasha turbine. De nouvelles compositions, un nouveau band (Benjamin Lebeau, de The Film / The Shoes) et un rendez-vous décroché chez elle pour discuter des projets.

Après un petit café délicieux, et une visite de sa charmante demeure familiale, Charles et moi même, ainsi que Fiston, notre photographe, nous prenons place dans la chambre près de sa réverb’. «Emmène moi, où tu voudras, mais chez moi». Certaines choses finissent toujours par changer.

Charles Von Strychnine : La musique à l’adolescence, tu as commencé comment ?

Natasha : J’ai commencé avec la Soul et le jazz, le blues essentiellement. Les premiers disques avec mon père c’était Bob Dylan -ouais Bob Dylan !- les Doors, la bossa Brésilienne. Le premier disque que j’ai acheté , je me demande si ce n’était pas BreakMachine, en 83. Début 80 quoi….

Jean Guimaraes : C’était l’électro Boogaloow qui te plaisait ? Cybotron de Juan Atkins (clear) ?

N : Le début du Break quoi !

C : Pour toi c’était important le côté Break ?

N : A fond ! (Natasha nous retrouve sa compile et nous fait écouter quelques titres)
Tout ca c’est «à cause» de mes sœurs aînées, qui étaient vachement New Wave. Je me foutais un peu de leur gueule faut dire. Je crois avoir été très marquée par la période 1980-1983.

C : Je trouve que ça se retrouve vachement chez toi. Donc tu as commencé comme ça ?

N : A la même période j’ai commencé la danse. On dansait vraiment comme des folles. Là dessus je découvre le Hip Hop avec Sugarhill Gang, Dr Dre et tout. Arrivée de la Soul puis du Rock seventies et enfin beaucoup de jazz. En fin de compte, ma culture Rock s’est faite beaucoup plus tard, surtout avec les AS Dragon. Et notamment le batteur (Hervé Bouétard, NDR), qui m’a fait découvrir pleins de groupe de folie. Des choses très précises, des références hyper pointues.

J : Et la rencontre avec Bertrand Burgalat ?

N : C’est un sacré personnage ! Ce mec a la classe, ses références sont profondes, respect. Tu sais d’où ça vient Tricatel?

J : …

C: L’aile ou la Cuisse, de Zidi , Monsieur Tricatel, l’industriel…

N : Ouais voilà. Il a son esthétique au final Bertrand. AS dragon a son identité de départ, qui a évolué avec le temps, lorsque les membres se sont rejoints. Mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus flagrant : Bertrand a toujours poussé le groupe vers un côté Soul, un truc à la Motown. Je crois que c’est son fantasme. C’est paradoxal mais je suis sur que au fond de lui, il méprise la pop ! (Rires)

J : Parlant de Tricatel on peut faire un parallèle avec les Shades. Des mômes à qui on a donné une gratte et un ampli, des textes ou pas d’ailleurs, tu en penses quoi de cette génération ?

N : Je trouve que ce sont des gens hyper intéressants, singuliers, leur démarche est saine, agréable je trouve. Ce sont des jeunes qui sont là et qui créent. Après, le groupe en tant que tel, disons, que je les perçois en tant qu’individualités. L’identité du groupe, où elle va, je n’en sais rien. Entre ce que tu projettes et ce que tu es réellement, il y a souvent un fossé. Par exemple je n’ai jamais vu en Burgalat une Rock star, c’est plutôt le Burt Bacharach français. Mais il est a fond dans la pop maintenant.

J: Comme tu dis, les Shades sont très sains, mais le Rock, pour moi c’est un peu l’envie de casser quelque chose quoi !… (Nous parlons drogues pendant un moment…)…et puis pour moi le rock c’est continuer de courir, sortir de scène, ne pas s’arrêter, partir en vrille jusqu’à ce qu’il y ait un bras qui te tombe ! Je trouve que l’on ne retrouve pas ça chez les babyrockers…

N : Enfin ?! Moi je ne suis pas comme ça ! J’ai pas envie de perdre un bras ! (Rires) Le fait de se défoncer la gueule, faire n’importe quoi aujourd’hui, ce côté Rockstar, etc…Ca ne tient plus. La réalité des choses est tout autre, c’est beaucoup plus complexe que ça. Chaque personnalité a ses force contraires. Le discours “ouais faut se défoncer la gueule”, c’est déplorable…Tu vois Pete Doherty, c’est déprimant…

J : Oui mais si tu n’es pas capable d’être là sur scène, tu perds ton intention non ? Quand on est une icône, on est là pour transmettre, même Jim Morrison, ce mec il finit dans un état piteux, non..

Natasha VS Charles V.N : Nous sommes de toute façon dans une surexploitation globale, une image cliché. Ce sont eux les premières victimes, je suis triste pour eux.

J : Chez toi, tes textes sont très cools, gentils, tu as ce côté punk, cette énergie, mais je ne te vois pas cracer sur les gens , tu confirmes ?

N : Oui. De toute les manières je ne tomberai pas dans l’excès, ça me fait chier de penser que je ne pourrai plus boire un verre de vin, plus jamais fumer une cigarette. La drogue on en fait pas un mode de vie.

J : Natasha, tu es en Studio en ce moment non?

N : Oui on prépare quelque chose. Ca vient rapidement. Et puis il y a la scène. J’adore la scène, chaque scène est meilleure que la précédente. Sur les derniers concerts, j’ai l’impression de carburer mills fois plus qu’au début ! Je ne me lasse jamais du public, qu’ils soient deux ou mille. Lorsque je suis en représentation, je donne de ma personne.

C : Tu viens de la Danse, maintenant la musique. Alors le Cinéma, c’est quelque chose qui t’influence non?

N : Dans mes textes c’est certain, j’aime l’image que peut procurer ce que je chante. J’ai commencé par le cinéma hollywoodien, principalement, Cronenberg. J’aime beaucoup. Lynch bien entendu. Lorsque j’écris, les images viennent de la musique. C’est l’adéquation entre les mots et la musique qui donne l’image. J’aime l’écriture dans sa forme brève, j’ai toujours écrit des petites phrases, des maximes, dans un coin, sur un carnet. Entre la poésie et l’idée. Je cherche souvent à me mettre dans une position inconfortable, me retrouver face à mes idées sans y être soumise.

J : Une mise en danger ?

N : Un manque de sommeil, une angoisse, il faut que tu arrives à un paroxysme avant que cela sorte, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, mais ça passe par là, par à-coups.

C: Et la scène? Tu condenses tout? Que ce soit au niveau de l’écriture ou de la musique ? Tu es en forme avant de monter sur scène, tu gères?


N : Ca m’arrive d’être en super forme oui (Rires) . Et puis dès que j’approche de la scène vient cette sensation, c’est terrible. Mais dès que j’y suis, que je suis dedans, là je me mets en danger. J’aime beaucoup me mettre au bord, voir ce qu’il se passe derrière. Comme lorsque je faisais de la danse. J’ai fait un truc avec un Belge où les danseurs tombaient de 4 mètres ! Tu courrais et tu te jetais à terre pour rouler sur 25 mètres. Il y avait cet exercice…Tu tournais pendant 10 minutes, tu t’arrêtais, tu te mettais sur une jambe et il fallait sortir un truc , complètement improvisé. Essaye de tenir 10 minutes en tournant sur une jambe… tu vas comprendre…Lorsque tu es dans un stade d’épuisement, tes barrières tombent, tu te livres, c’est très excitant, tu libères des choses intéressantes. Après le risque dans l’excès c’est effectivement d’arriver a ne plus rien ressortir, l’absence de sensation. Ca on ne le veut pas !

C : On parle souvent de toi en comparaison avec Iggy Pop, énergie sur scène… Il t’a marqué?

N : C’est évident qu’Iggy Pop reste incontournable, j’avais lu une interview de lui où on lui demandait quel autre chanteur il aurait aimé être : Il avait répondu qu’il aurait adoré être Nina Simone, à se toucher les mamelons tout en chantant sur quatre octaves. J’avais trouvé ça génial. Après…je ne veux surtout pas me comparer a Iggy Pop, mais j’adore ce qu’il fait. Ce type possède une énergie très pure et toujours aussi authentique, on se demande comment il fait à son âge.

C : Existe-t-il des choses auxquelles tu n’as pas encore touché et que tu aimerais faire? Le cinéma par exemple…

N : Oui bien sûr, le cinéma c’est quelque chose.

C : Et le Rap ? On parlait de hip hop tout à l’heure…

N : Ca c’est encore autre chose, bien sûr il y a des idées : chanter en anglais par exemple. Mais en France je me vois mal chanter uniquement en anglais. En revanche, si je me retrouve en Angleterre, ce sera avec grand plaisir. Vous voulez pas venir me voir en studio le week-end prochain?

Photos par Fiston

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