Vous l’avez peut être déjà croisé dans le grenier d’un oncle cool, dans une brocante ou posé vos mains dessus tard le soir dans la chambre d’un pote zicos : le Casiotone, qu’on croyait être un jouet, était en fait un synthétiseur qui depuis la fin des années 70 a révolutionné la production musicale, des enfants des 80’s à Kevin Parker… Portrait chinois d'un instrument qui a bouleversé le monde de la lo-Fi.

En 1979, la marque Casio, lassé des calculettes, tient à s’introduire dans le marché des instruments de musique. Le nouveau monde, la musique synthétique. Toshio Kashio, l’un des frères créateurs de la marque fasciné par Thomas Edison, est musicien amateur. Pendant que les grands du marché musical, tels que Mr. Moog, inventent des synthés modulaires, lui a l’idée de mettre en vente un synthé de poche avec une dizaine de sons intégrés, ce qui colle parfaitement avec l’idée mainstream qui prime depuis : créer partout, tout le temps…

A la base, les premières gammes de Casiotone, tel que le Casiotone 201, ne sont pas destinées au marché professionnel mais plus à une utilisation naïve. Il est simple à jouer sans apprentissage particulier. Considéré comme jouet, il est le premier synthétiseur à banque de sons intégrés. Ce qui place la société Casio au premier plan dans la ré-interprétation de la musique.

A partir de 1985, les synthétiseurs Casio s’étoffent un peu, on y trouve notamment des boites à rythmes et des samples synthétiques ultra cools. Des sons d’orgues, violons, célesta, xylophone, harpsichord et autres… carrément cheap, qui suffisent amplement à soutenir une guitare ou une basse sur une drum machine.

Ces sons offrent aux artistes une nouvelle palette avec laquelle composer. La gamme MT, et notamment le Casiotone MT 100, est vendu par la marque comme un objet révolutionnaire, l’outil du one-man band.

Au début des eighties, Sly and Robbie introduisent du Casiotone et des drum machines dans leur productions dance hall, c’est le fondement du Ragga. En 1985, Wayne Smith numérise ses patterns musicaux jamaïcains, les « riddims », avec son hymne Under Me Sleng Teng en troquant le bois chaud des instruments afro-caribéens pour le plastique hermétique des synthétiseurs japonais.

Il deviendra un objet prisé et symbolique des producteurs et musiciens notamment dans le Garage. Parce qu’il est petit, cheap, et qu’il il emmerde les productions de grands studios intouchables, le Casiotone était parfait pour la révolution du DIY.

Put

Pas besoin de grand chose pour un son qui déchire. Peu à peu, il s’impose comme le synthé parfait pour introduire des sonorités d’enregistrements faits maison tout en ajoutant une touche référencée qui défonce. On peut le l’apercevoir dans les mains de grosses pointures d’aujourd’hui comme Kevin Parker (Tame Impala) dans l’album « Lonerism », Hot Chip ou encore Cheveu..

Mais c’est dans cette vidéo d’Enter Sandman de Métallica avec les Roots au Jimmy Fallon Show qu’il est le plus cool…

Le Casiotone en fait, c’est le petit gars blanc en bas, et qui a finalement bien grandi.

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