Un nom qui claque, une pochette qui tue, un disque où le The Edge de U2 croisera la route de Trans Am et de Kraftwerk dans sa plus mauvaise période… Hey, mais qu’est-ce qu’on attend pour passer au paragraphe suivant ?

Groupe américain végétarien ayant découvert le vocoder et l’intégrale de John Carpenter sur Youtube échange débuts honteux dans le post-rock contre notoriété internationale avec groupies baisables sans capote, merci de transmettre vos propositions à notre manager trentenaire gros et fan de Joe Satriani, qui transmettra.

Histoire du rock américain post-moderne, 35e chapitre. Faut bien être honnête avec toi, cher lecteur : si la pochette de « Rehumanizer II » n’était pas directement entrée à la première position des plus belles pochettes de disque de l’an 2015, nous ne serions certainement pas là pour en parler. C’en est même à se demander si Philippe Druillet et toute l’équipe de Metal Hurlant ne devraient pas faire un procès aux natifs d’Athens pour plagiat et contrefaçon tant le nouvel album de Maserati mérite le détour ne serait-ce que pour le coup d’œil, à la manière des putes qu’on voit en vitrine. Passé le rinçage des globes dans une époque où 99,99 % des pochettes de disque semblent confectionnés par des repris de justice ou ton cousin triso muni d’un BEP Photoshop, reste dans ce « Rehumanizer II » de quoi badigeonner, allez, au moins trois paragraphes.

1. L’histoire du groupe : on ne dira jamais à quel point Wikipedia s’avère utile pour s’improviser expert sur un groupe qu’on ne connaissait pas encore cinq minutes avant. Maserati, formé en 2000 à Athens (Georgie), est un groupe d’obédience post-rock (traduire par : musique instrumentale chiante faite pour des ados attardés retrouvant dans les lentes montées aériennes de guitaristes mal peignés la poussée d’adrénaline des films pornos qu’ils n’osent plus regarder depuis qu’ils ont fêté leur 35 ans) ayant publié plusieurs disques que nous n’écouterons jamais, faute de temps, et ne listerons pas ici, faute d’envie.

2. Le drame (dit l’incident « What the Fuchs ») : après avoir publié plusieurs disques que nous n’écouterons jamais, faute de temps, et ne listerons pas ici, faute d’envie, Maserati est endeuillé en 2009 par la mort de son batteur, Jerry Fuchs, décédé après avoir sauté d’une cage d’ascenseur en panne alors que – le mec avait vraiment pas de bol – l’un de ses vêtements se coinça (source ABC) dans « quelque chose » (nous n’en saurons pas plus). Fuchs avait beau être, ce soir là, à une fête privée de charité destinée aux enfants pauvres d’Inde, c’est tout de même assez stupide pour monter directement sur le podium des morts les plus connes derrière celle de DJ Medhi tombé du haut de sa mezzanine. Passons.

3. L’énigme « Rehumanizer II » : difficile de savoir si Maserati, galvaudé par la mort inopinée de son batteur pas chanceux (pléonasme), s’est ensuite décidé à fourbir les armes pour virer sa cutie. De post-rock, la musique passe avec ce nouvel album au space rock (pas d’ascenseur dans l’espace, Dieu merci) avec, on le devine, l’envie de réhumaniser un genre robotique quelque peu désincarné. Les écoutes successives de l’objet tendent à montrer, statistiques à l’appui (76,7 %), que l’essai est plutôt réussi dès lors que l’auditeur prend soin de mettre un mouchoir sur les politesses d’usage. Difficile d’imaginer meilleure (ou pire) métaphore que le John Carpenter d’Assault rencontrant le The Edge période « War » dans un magasin de guitare de seconde zone. Indéniablement, nous voilà au rayon shredders avec des mecs capables de jouer le générique de Mario Bros en version math rock (bruit des pièces comprises) tout en se coupant les ongles. Une certaine idée du futur techniciste où la musique se joue parfois au kilomètre (c’est un peu long) mais peut à défaut d’être purement géniale s’accrocher au mur (la pochette, putain !). Clairement, un album à recommander aux lecteurs de Guitar Part, et qui comme aurait dit Ayrton Senna, doit d’abord s’écouter au casque. Comme quoi, de la formule 1 à la Maserati et d’un ascenseur en panne au mur en béton vu d’un peu trop près, les histoires de bagnole donnent parfois des accidents improbables.

Maserati // Rehumanizer II // Temporary Residence
https://maserati.bandcamp.com/album/rehumanizer

4 commentaires

  1. J’ai une question : Le premier paragraphe en italique, est-ce : 1.L’oeuvre du groupe (dans ce cas, je l’imagine écrit au stabilo boss sur un morceau de pq et scotché sur le disque promotionnel). 2. L’introduction du journaliste (dans ce cas, pourquoi cet acharnement sur les petites filles en rut et les handicapés, deux minorités contenues dans la seule appellation de « groupie ») ? J’espère vraiment que c’est 1.

    1. Fan de Kosmische musik, détourne-toi de ce produit dont l’artwork est plus réussi que la musique et file mettre la main sur la réédition de Head-Visions by Bernd Kistenmacher. Dans la foulée, pour enrichir ta culture (éléctron)ique, découvre ce fabuleux label, Grautag et empresse-toi d’acquérir un disque de Pharoah Chromium.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages