J’ai bien cru que je m’étais fait avoir.

J’ai bien cru que je m’étais fait avoir. Que l’aisance dans laquelle j’avais d’abord écouté Something Ends Here était responsable de m’avoir fait aimer ce disque. A part mon voisin qui ronflait et celle qui jacassait derrière, seuls les sièges en velours rouge de ce cinéma me manquaient.

Parfois, il faut choisir le bon moment pour remettre le couvert. Toujours attendre d’avoir digéré ou d’avoir repris son souffle. Là, pendant la deuxième écoute, il avait fallu que je sois affairé à chercher la bonne position sur ma chaise en plastique bleue, coincé entre l’envie de me mettre à l’aise et celle de sortir tout de suite acheter un vrai fauteuil. Un truc dans lequel m’enfoncer pour en avoir à nouveau envie, dans de meilleures conditions;  retrouver, par n’importe quel moyen, la sensation de la toute première fois, du velours sous mes fesses.

Comme quand, lors du deuxième rendez-vous, il s’agit de faire l’amour après être venu trop vite, j’avais décidé de sortir couvert et de remettre mon Sennheiser sur les oreilles. Du velours sur mes fesses.

On pouvait bien fanfaronner derrière, ça m’était égal.

Tout comme le sentiment fait toujours la différence quand vient le moment de se défroquer, Major Deluxe met à l’ordre du jour les subtilités qu’on ne peut entendre qu’au casque et qui procurent un plaisir toujours plus grand à chaque écoute. Sans tapiner trop longtemps, les cordes se mêlent aux claviers par derrière la voix grave du mac de Major Deluxe. Celui qui compose, écrit et dirige le groupe, produisant assez de perles pour enfiler à la suite Air, Burgalat et Bacharach. Fusionnant sans transpirer d’aucune honte la pop classieuse, le folk urbain amoureux et les trompettes d’un western langoureux. Mieux qu’un Tellier vulgaire, Major Deluxe produit en un même objet un condensé d’affection auditive.

Aucune ombre ne flotte sur cet album toujours à mi-chemin entre une ballade champêtre main dans la main et un lit douillet, avec Chet pour masquer les gémissements. A croire que le groupe a tout compris à la notion de beauté, à l’orchestration d’une pop sophistiquée pour distribuer les rôles de la partie.

« T’en fais pas, j’irai doucement ».

Un clin d’œil en filigrane et l’auditoire se retrouve les jambes en l’air, comme du velours sur mes fesses.

MAJOR DELUXE // Something Ends Here // Top5 Rec.

http://www.myspace.com/majordeluxe

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages