J'ai suffisamment bouffé de punk rock depuis 1 an et demi pour avoir été tour à tour amusé-étonné-excité,-pogotter-surchargé-lassé-dégoutté-énervé-boire pour persévérer-boire pour oublier-bourré-obnubilé-blasé-toqué-gonflé-émoustillé-déboussolé-renversé-remotivé-indestructible-passionné-et transcendant.

Aujourd’hui le punk, c’est ma miction. Indispensable et casse-couilles trois-quatre fois par jour, et parfois quand même, c’est le meilleur plaisir que puisse vous offrir une vie contribuable. Rappelez vous votre dernier arrêt sur une autoroute, ou ces quelques pas pour s’écarter de la civilisation et vous rapprocher de cet arbre clôturé, Porte de Charenton…

Ma redécouverte récente des Germs avec un confrère, ou de Lydia Lunch lors de recherches sur le No New York furent un réel plaisir intellectuel. Sans déconner, je ne me serais pas senti mieux à la lecture de Nick Tosches ou H. Thompson. Pourtant dès qu’on veut écouter du punk, on se retrouve d’un coup avec cette question sur les bras : punk quoi ? Punk anglais originel 76, ambiance rock’n’roll électrifié à la chaise ou bien post punk moderniste pêchu et frigide ? Proto-punk amerloque avec solos criards bien garage ou punk US borderline débordant sur le hardcore. Il y a moins de choix au tabac du coin…

Et pire encore, quand on veut se renouveler les oreilles, avoir à nouveau quinze ans mais aujourd’hui, qu’on coiffe un casque chez un disquaire quelconque, on est toujours déçu. Pire encore, dans les concerts ressemblant au mieux à une annexe du Fight Club, au pire au vestiaire de l’équipe sport-études rugby puant la testostérone et l’acné. Du coup, lassé d’écumer les bacs dégueulant de nouveautés, j’ai pris l’habitude d’aller exhumer le patrimoine 76-78 de Londres, Manchester et Californie. Il en va de même que pour les coteaux de Graves : il y eut suffisamment de bonnes choses par là pour qu’on puisse s’y nourrir toutes les semaines sans s’en lasser.

De toute façon c’est ça ou monter un groupe moi-même, et même si je ponce encore mon kilo de cordes par an au médiator, je vous garantis que vous ne voulez pas entendre ça.

Je suis un oto-hédoniste. J’arrive à jouir de mon propre boucan. Sûrement pour ça que je n’ai pas pu couper Think des Lovvers une fois qu’il avait commencé. C’était drôle et méchant, onaniste, bourré de petits plans gaulés à autant de groupes qu’il y eut de ‘renouveaux du punk’ depuis 30 ans. Des jeunots anglais tatoués et signés chez Wichita (sic! Le label folk…) qui écument les villes du Royaume comme si l’objectif était d’avoir visité tous les pubs du pays. Un myspace aussi vide que leurs caleçons à la fin du set, n’aide en rien à se remettre. L’impression de revoir pour la première fois ce mec de mon lycée dessinant le logo d’Epitaph sur une table. Le premier Minor Threat dans les oreilles, No Fun At All et les vieux Green Day du début. Puis l’avalanche, Dead Kennedys, Germs, Damned, Buzzcocks, LAMF, tout en une fois.

Thank god il n’y a que 7 titres sur Think EP. Comme ça j’ai pu le remettre deux fois.

http://www.myspace.com/letscommunicate

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages