Au rayon nostalgie, D.A.F. reste un bon produit d’appel. En témoigne non seulement le fantastique coffret mausolée publié voilà 1 an par Groenland Records, mais cela vaut aussi pour « The Paris Tapes », disque furieusement solo de Robert Görl à paraître pour le Disquaire day.

On a souvent reproché à DAF son esthétique cuir-PD-nazi, certes palpable (sic) tout au long de sa carrière chaotique, on a aussi beaucoup jasé sur cette relation d’amour-haine entre Robert Görl et Gabi Delgado, parfait alliage entre des Menthos et du Coca Cola (« Nous ne sommes pas amis » dixit une récente interview dans la presse allemande), on a moins dit, en revanche, à quel point leurs escapades respectives s’étaient dilué dans des recoins auxquels on n’aurait pas pensé ; tels des miettes de chips coincés dans le bourrelet d’une décennie bien grasse – oui, on parle des années 80.

 

Ainsi en est-il de « The Paris Tapes », espèce de non-disque composé par Görl près de la Capitale française après s’être fait expulsé d’un peu partout. Après avoir exhumé à peu près tout ce que la discographie de DAF comptait de choses publiables, voici peut-être le dernier document véritablement excitant et putain, comme on dit dans le secteur de la boucherie chevaline, c’est pas la moitié d’un steak.

Composé de dix morceaux nommés chronologiquement Part 1, Part 2, etc, « The Paris Tapes » est le récit de L’Homme au masque de fer époque boites à rythmes ou, pour résumer, la version synthétique de ce qu’aurait du être l’exil de Napoléon sur l’Ile d’Elbe s’il avait disposé d’un Roland TB-303. Concrètement, pour les non-praticiens, ce disque d’inédits retrouvés « comme par hasard » relate la fuite de Görl dans un appartement miteux de Levallois, seul avec ses démons, prophétisant (blague réservée aux joueurs de synthé) sans le savoir les génériques des eighties tel que celui de Un flic dans la mafia. C’est à mi-chemin entre un best of des attentes téléphoniques de PME spécialisées dans le trombone corporate et la méthode audio de sevrage des pire toxicos du métro de La Chapelle vers 1985 (s’ils sont encore en vie, ils se reconnaitront).

Trente-cinq ans après, cette échappée pas belle de Görl est telle un jouet encore sous blister ; il a conservé toute sa superbe, inutilisé qu’il fut pendant ces longues années à refroidir lentement. Aucune parole, pas de cris, mais de simples et longues envolées synthétiques à classer quelque part du côté de chez Carter Tutti Void / Chris & Cosey. C’est évidemment idéal pour passer en fond sonore de vos weekends sous Xanax à espérer revoir un jour le monde avec le grain VHS de votre adolescence, réelle ou fantasmée. Et c’est aussi la preuve qu’être au fond du trou s’avère parfois un bon placement sur le long terme : sous le cuir de DAF, le frisson.

Robert Görl // The Paris Tapes // Sortie le 21 avril chez Groenland Records

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3 commentaires

  1. youps, on m’a refusé ma xxx2credxxx pour l’achat de 2 billets Pyramid, & pas possible d’acceder @ la boutique pour l’estardy…??… Help Desk …?

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