Et si aujourd’hui, Jésus apprenait qu’il s’était gouré de père, qu’en fait cette crapule de Lucifer avait fait un enfant dans le dos à la Marie baisée entre un âne et un boeuf qui en auraient profité pour faire une sex tape ? Qu’est-ce qu’il ferait le barbu ? Fort à parier qu’il claquerait la porte de sa chambre de colère et qu’il brancherait son ampli direct sur 11 pour cracher sa haine de l’amour gnan gnan et de la politique de la joue tendue.

Bienvenu chez J.C. Satan, un groupe garage lo-fi prophétique qui descend direct à la cave, là où la reverb est abyssale et les bouteilles de Graves à température idéale. Loin des poncifs du néo-sixties, J.C. Satan, moitié homme moitié femme, 100 % démoniaque, dégaine sa messe pour le temps présent et déboise les Landes à coups de disto.

Basé entre Turin et Bordeaux (la seule Jérusalem rock française qui ne se lamente pas sur son passé glorieux), le divin bâtard a, pour prêcher sa mauvaise parole de l’International sonique, signé un pacte de sang chez l’excellent Slovenly Records qui édite son premier évangile à l’artwork impeccable. Macéré comme une bonne soupe de tête de bouc fumante, J.C. Satan déballe un album  au savoir-faire primal sidérant, servi par une production au poil de la Bête. On attaque sournoisement avec de bonnes mélodies pop crados bien ficelées qui n’ont rien à envier au meilleur de The o sees (Odyssey of love). Your place fait état du malaise de se réveiller défoncé avec un connard dans le même pieu alors qu’Itaca dit fuck à L’Illiade et l’Odyssée au milieu de cet ancien testament. Mais c’est quoi ce bordel ?

Pour le moment le trip était limite cotonneux, un peu malsain, on fume un spliff avec la grosse barre au crâne et l’haleine de poney, ça tangue un peu , les yeux mi clos, la fatigue aidant. Mais après Morning after love, qui comme son titre l’indique est une ode à l’extase post-coïtale, on  pousse les potards et le vice qui entraîne cette poussée de sève d’un corps exhalant de speed, possédé par un dieu gueulard et massacreur. Merde alors, les suppôts de Satan ont enclenché la fuzz 666 et les cymbales jaillissent dans le rouge entre des voix gueulardes, distordues. Là, on sait qu’ils ne vont plus nous lâcher, no mercy for the believers, on va tous crever dans une déflagrante bacchanale.

On s’achève avec Endless Fall et Lick my feet, qui fleurent bons les menottes et les genoux rouges de s’être fait prendre en levrette sur le plancher rugueux par des cerbères, la bave aux commissures des babines. En bonus, le salaud transformé en archange Gabriel finit par ce délester de Loin de moi, une chansonnette naïve – en français dans le texte limite cul cul la praline – histoire de nous faire oublier les affres du royaume d’Hadès et piéger à nouveau nos âmes torturées avides de pureté.

Oyé Oyé jeunes gens, Belzébuth, Sa Majesté des mouches est de retour, cette fois-ci il a pris la forme d’un groupe de garage, alors répétons tous ensemble :  gloire à J.C. Satan.

J.C. Satan // Sick of Love // Born Bad (Slovenly)
http://www.myspace.com/jeanclaudesatan

9 commentaires

  1. oui et puis de toute façon il joue que dans des trucs biens donc si on veut en citer d’autres on peut dire : hoodlum, meatards, bagarre, the fatals hahaha

  2. mais la touze chez gonzaï c’est quand tu veux, on a même une baignoire qui nous sert de backroom dans nos beaux locaux
    plus sérieusement, on va se rebouger le cul pour monter des lives dans la capitale, donc faudrait voir à ramener vos fesses qu’on puisse s’échanger les god ceintures, backstage hein on est pas des bêtes non plus

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