Portrait d’un songwriter encore méconnu, fervent défenseur de sa ville natale Manchester et de l’identité anglaise, mais pas n’importe laquelle.
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« Je ne suis pas du tout connu, nulle part », avance d’emblée Nev Cottee, au volant de sa voiture quelque part près de Manchester, sa ville natale. Enfin presque. Nev est né à Oldham, une banlieue pas loin. Il vit désormais au centre-ville, dans l’ancien appartement de Noel Gallagher. « Je l’ai revu en novembre dernier, quand il est revenu à l’appart avec une équipe de tournage pour un documentaire. Ça reste un bon pote, mais il mène la grande vie à Londres maintenant, moi je reste fidèle à Manchester », continue Nev, qui, adolescent, ne s’imaginait pas habiter en plein cœur de la ville. Pour lui, jeune banlieusard, Manchester, c’était la ville où il allait voir des concerts, où il sortait en boite, mais où personne dans on entourage n’habitait. « On avait genre 15 ans et c’était l’époque de l’ecstasy, de l’Hacienda et nous, on était quand même plus rock, on écoutait plutôt les Happy Mondays ou les Stones Roses. On allait à l’Hacienda juste pour se foutre de la gueule des mecs qui dansaient et on restait au bar à boire des bières en parlant des Beatles ou de T-Rex » raconte le Mancunien avec son accent si typique de la région.


En 2017, l’Anglais a sorti son troisième album « Broken Flowers » qu’il a commencé très loin de Manchester, en Inde. Là-bas, il installe un petit studio chez un ami et se lance dans la conception des premières chansons. Sa routine ? Réveil à l’aube, vers six heures du matin et direction la plage pour se réveiller, suivi d’une journée à composer jusqu’à quinze ou seize heures. « C’était un rythme très sain. Ce train de vie a eu un impact sur la manière de concevoir les chansons. Je suis resté en Inde trois mois et être à l’étranger m’a aussi permis de prendre conscience de beaucoup de choses sur moi-même », confesse Nev. Pourtant, « Broken Flowers » reste un disque très anglais, dans les paroles et de par la nature de son créateur, fier de son identité. En somme, celle d’un gars du nord de l’Angleterre qui essaie encore de comprendre ce que « être anglais » signifie réellement.

« Je fais un peu de ci et de ça, tu vois ? »

Sa quête le mène à réfléchir sur lui-même et sur ses convictions. Il nuance : « Par contre, je ne suis pas nationaliste. Ce côté Brexit, anti-immigration, ça va à l’encontre de mes valeurs et on est tous en colère contre cette idéologie. » Nev est simplement un homme qui aime sa ville, le nord et tout ce qui va avec : les pubs, les concerts et la culture. Ne lui parlez pas de la météo, car il se barre tous les hivers en Espagne, à Majorque, loin de l’atmosphère hivernale déprimante. Dès le retour des « beaux jours », Nev se fait une joie de rentrer, surtout pour les concerts; il habite à deux pas des meilleures salles de la ville : « Hier soir, j’étais au concert de ce groupe français, The Limiñanas, tu connais ? ».


« Broken Flowers » marquera-t-il le début d’un nouveau souffle pour sa carrière ? Difficile de répondre. Pour lui, la musique est un besoin. Il assure que c’est la seule chose à laquelle il est bon. Ce qu’il fait le reste du temps ? Réponse vague : « Je fais un peu de ci et de ça, tu vois ? ». Pas trop non. Il n’en dira pas plus, a part que sa nouvelle passion est de se balader dans la campagne, dans le Yorkshire. Un rythme de vie qui tranche avec une jeunesse à cent à l’heure. Après avoir été roadie, il veut faire de la musique mais n’arrive à trouver les bonnes personnes. Il galère. Et finit par rejoindre Proud Mary en 1997, un groupe de Oldham qui signe sur le label Sour Mash de Noel Gallagher. « On avait 25 ans et on passait notre temps à boire des coups et à faire des concerts tout en voyageant dans un van. C’était le bon temps, pas de gueule de bois et une vie mouvementée ». Parmi ses meilleurs souvenirs : une première partie de Neil Young à Dublin, des rencontres avec de grands artistes comme Paul Weller ou Ryan Adams, « des mecs humbles et très simples. » Lui, 25 ans, ne savait pas trop quoi leur dire. En même temps, que dire à Neil Young qu’il n’aurait pas déjà entendu milles fois ?

Le fan de Manchester United, qui laisse pour le moment le club rival de City avoir ses moments de gloire, garde un pied dans le passé sans pour autant oublier le futur. Il sera à Paris le 18 mai pour son premier concert en France. Puis à Madrid et Stockholm aussi. Il avance. Et garde en tête un conseil du jeune Liam Gallagher, quand celui-ci devait avoir 18 ou 19 ans. « On parlait beaucoup et il a ce côté branleur, le genre de mec qui se fout de tout. Mais en vrai, il est très censé. Il m’a dit dès le début qu’il fallait rester soi-même et ne pas essayer d’être quelqu’un d’autre. On voulait tous être comme les Rolling Stones ou les Beatles mais lui disait :‘‘je reste moi-même.’’» Plus facile à dire qu’à faire.

L’album « Broken Flowers » de Nev Cottee est disponible depuis 2017 et le chanteur sera en concert à Paris le 18 mai à FGO Barbara (Paris)

1 commentaire

  1. une gueule @ la John Cale ? eurk sinon, si les disquaires le disent ????? ou est le Rapport, pas de disquaires, va sur bandcamp du mainstream…..

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