Pour la quatrième année non consécutive, les farouches équipes des labels Humanist et SK Records fusionnent en un festival explorateur de contrées musicales mystiques. Musiques électroniques, folkloriques, improvisées, jouées et chantées se déploieront dans tout Paris et quelques endroits de Lyon, encore tenus secrets. Du trio France qui, armé de leur vielle à roue amplifiée, se lancera à la poursuite du son continu; au japonais Hakobune, designer sonore extrêmement – mais alors extrêmement – chill, en passant par la pop d’outre-tombe de Terror Bird, le HSK Festival promet de fêter l’arrivée de la saison chaude avec un joyeux défrichage sonique.
Je me lancerais volontiers dans l’énumération édulcorée du reste des invités mais je ne connais pas 70% de la programmation et de toute façon ça serait extrêmement long et fastidieux pour vous comme pour moi. Quoiqu’il en soit, avec une sélection aussi transgenre que celle-ci, vous aurez vite compris que le HSK Festival, c’est plus une affaire de découvertes que d’élitisme snob. Les principaux intéressés le disent eux-mêmes : « On n’a pas envie de faire un truc de spécialistes. On a plein de potes qui écoutent pas de musique indé, et on a envie que ça les intéresse aussi. 90% des artistes, les gens vont pas connaître, mais même nous on les connaît pas tous ».
DIY jusqu’au bout de la barbe, les deux collectifs artisans de ce festival ont tout de même un peu de bouteille lorsqu’il s’agit de débroussailler la musique alternative. SK Records, « réseau de distribution coopératif » lancé à Villeurbanne en ’98, figure parmi les activistes de la scène punk lyonnaise, pressant les disques de singes aussi farceurs que Sheik Anorak – d’ailleurs à l’affiche du festival – Rature, Chapelle 59, TV Buddahs et Clara Clara. Actifs depuis 2008, les types d’Humanist ne revendiquent pas tout à fait le même « activisme artistique », mais aspirent eux aussi à la liberté d’être et de créer : « SK, ils sont encore plus DIY que nous, dans les squats auto gérés, des trucs comme ça. Nous on a ce côté un peu plus infusion tisane ». Tisane ?!
Évidemment la liberté de créer n’étant pas synonyme de flouze, l’équation pognon du festival est quasi nulle, mais ils ont pris le parti de s’en foutre : « ce qu’on peut offrir n’a pas de valeur commerciale ». Et pan ! Dans tes dents, les Eurocks. N’aspirant à d’autre rétribution que la reconnaissance critique, eux ne s’embarrassent pas de budget ni de subventions : « On fait comme on veut, la preuve c’est que l’année dernière on n’a rien fait du tout ». Des fois que l’envie leur reprendrait de rester les doigts de pieds en éventail en 2015, cette année sera donc l’occasion ultime d’approfondir ses connaissances en oriental noise, free folk, garage chill et autre genre mutant de l’avant-garde de France et de Navarre.
Du 11 au 21 juin, entre Paris et Lyon
http://www.hskfestival.com/