Epidémie de réincarnations dans l'actualité. Snoop Doggy Dogg a lâché le rap après avoir vu la lumière, quelque part en Jamaïque ou plus probablement dans sa tête. Touché par la grâce de Bob Marley, il faudra désormais l'appeler Snoop Lion. Un peu plus au nord, la même histoire. Voici quatre jeunes gens avec l'avenir devant eux et voilà-t-il pas que subrepticement Joy Division, The Cure et les B52's décident de se réincarner en eux. Résultat, Holograms, avec des gros morceaux de rock, de punk, de post et de wave dedans. Pour le new par contre, faudra repasser.

J’imagine que vous pensez comme moi : c’est quoi cette idée, Bob, de te réincarner en un fumeur de shit de 40 ans qui fait du reggae ? T’avais pas envie de découvrir de nouveaux horizons mec ? Bob qui fait du reggae, je connais. Bob qui se réincarnerait en joueur de cornemuse, là je tends l’oreille. Pareil pour toi Ian Curtis. Tu tiens vraiment à te retaper une seconde fois la tournée des clubs merdiques d’Europe du nord à faire l’épileptique énervé ? Pourquoi tu t’es pas réincarné en Snoop Dog, hein? T’aurais fait un peu de cold rap à LA. Et quand à toi Robert, je ne te parle même pas, t’es même pas mort. A moins que tout ceci ne soit une affaire d’usurpations…

Examinons l’objet du délit. Les premières notes de Monolith. Un riff de guitare sale sur une batterie tribale, bientôt rejoint par des hululements de chouette. Un décalque du titre Cold de l’album « Pornography », et encore sans synthétiseur. La faute de goût impardonnable. Sans compter que les gars d’Holograms sont jeunes, pleins de sève; il leur faut doubler le tempo comme de jeunes chiens fous. C’est pas Bob qui me ferait un coup pareil. Au final ça peut te gâcher une sieste avec des accélérations intempestives et c’est trop mou pour une fête, même en temporisant auprès des invités avec des « mais si attendez, c’est là, bientôt, ça va démarrer, c’est super vous verrez, l’album du mois Pitchfork. »

Chasing my mind commence un peu mieux, avec un synthé. Là évidemment, ça swing and shout, même si c’est Boys don’t cry sans le côté laid back. Ca reste à peu près aussi convainquant qu’un concert de Tupac en hologramme. Ensuite ABC city. Vous imaginez les B52’s sans gonzesses ? Pas franchement léger. Holograms relève plus du gang de supporters que du club des jeunes filles en fleurs, du rot qui pue que de la jupe qui twiste. Pour emballer faudra attendre le quart d’heure américain.

Voilà, le premier disque d’Holograms ressemble un peu tout à ça. Ca ressemble à tout, ça ne ressemble à rien et c’est épuisant. Pénible comme des gamins qui jouent au basket dans une cour d’immeuble, tout juste bon à énerver le chat. En fin de compte,  « Holograms » a tout de l’album que Cure s’est abstenu de faire.

Holograms // « Holograms » // Captured Tracks
http://capturedtracks.com/artists/holograms/ 

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