Usurpateurs ! Un kilt et une cornemuse n'auraient pas fait passer ces new-yorkais pour plus écossais que ne le réussit cet album. The Pains Of Being Pure At Heart déclare sa fl

Usurpateurs ! Un kilt et une cornemuse n’auraient pas fait passer ces new-yorkais pour plus écossais que ne le réussit cet album. The Pains Of Being Pure At Heart déclare sa flamme à l’Ecosse sans flemme aucune dans un hommage courageux au trésor national : la twee pop de Glasgow. Le groupe revendique sur son site les influences des Pastels et de Teenage Fanclub, parmi les super anti-héros de la fin des années 80. Seul écart : ils invoquent la mémoire des passables (et irlandais) My Bloody Valentine alors qu’on jurerait qu’ils ont pris en otage Jesus And Mary Chain sur l’intégralité du disque.

Mais pour être honnête, j’avais donné mon cœur à The Pains Of Being Pure At Heart avant même de les avoir entendus. Un groupe conscient que toute la sensibilité de la twee pop ne se résume pas en moins de sept mots, ça fait fondre. En se baptisant d’un nom si long, ils embrassent l’anti-carriérisme de leurs modèles. Car TPOBPAH (non, vraiment ça ne fonctionnera  pas) ne risque pas d’être annoncé sur les ondes. Comme d’autres adeptes du revival twee/noisy pop (Crystal Stilts pour citer les meilleurs), en s’invitant parmi la descendance des Soup Dragons, Teenage Fanclub, Shop Assistants etc… ils s’assurent de se trouver une place à l’ombre. Une ombre où se cachent d’inquiétants fanatiques. En enquêtant j’ai trouvé sur Flickr des photos dignes du plus grand des stalking. Stephen Pastel (des Pastels bien sur, devenu depuis humble disquaire) est immortalisé sur des clichés pris dans le reflet d’un rétroviseur alors qu’il entre et démarre sa propre voiture. Mais avant d’envoyer ce photographe timbré sur la potence au nom de la santé mentale, je vous recommande d’écouter l’album Sittin Pretty des Pastels.  Vous lui accorderiez le pardon.

La fascinante scène de Glasgow a été trop facilement résumée à la compilation C86 du NME. Mais il existe plus à découvrir. The Pains Of Being Pure At Heart a choisi The Field Mice pour s’offrir un pastiche des plus grands. Le titre This Love Is Fucking Right, a été ouvertement emprunté à ce groupe de Sarah Records, né au bord de la Tamise, mais dont l’âme planait plus au Nord, à Glasgow.

Sur cette quasi reprise et comme sur tout le disque, The Pains Of Being Pure At Heart fait fuser son amateurisme. Imperfections adorables à en avoir mal, du moins cela me provoquerait une petite mort si mon cœur n’était déjà obsédé par les Pastels et les Vaselines (de Glasgow aussi bien sur). Car désormais je ne peux faire abstraction du fait que ces Américains. à trop cirer les pompes des Scots, les pompent abusivement. Parlant chaussures, dans la grande tradition shoegazing, ils ne quittent pas les leurs des yeux. Protégés derrière un bouclier de guitares saturées et de la réverb, le micro est maintenu à distance de la bouche car ils sont trop timide pour le bouffer comme le feraient les Strokes. Leurs paroles d’un sentimentalisme peu viril sont dites avec le plus de détachement, souvent à deux voix, mixtes et imberbes qui s’emboitent idéalement. Tout en eux diffuse le messag  non moi je touche pas à ça avant mes dix-huit ans (Young Adult Friction, A Teenager In Love).

A des années lumières de la jeunesse trash salie dans les rave parties, ces twee poppers immaculés et vierges sont décidément plus proches de Jesus et Marie que d’un Valentin sanguinaire.

http://www.myspace.com/thepainsofbeingpureatheart

 

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