Après huit ans d’existence sur Internet et trois au format papier, Gonzaï annonce enfin le passage de son magazine bimestriel en kiosque au prix satanique de 6,66 € et avec une couverture qui devrait faire un tabac. Plutôt qu’un long message corporate pour vous convaincre de filer l’acheter fissa, voici l’occasion d’un petit retour en arrière sur ce en quoi nous croyons.

Si vous nous lisez sur papier depuis plus de trois ans, il ne vous aura pas échappé que nous ne sommes pas de grands professionnels du marketing. Le papier que vous êtes en train de lire devrait d’ailleurs être en ligne depuis déjà plusieurs jours, mais à chaque fois qu’il faut passer à l’acte pour parler de soi, j’ai comme un léger mouvement de recul. Peut-être est-ce parce que nous étions trop occupés à peaufiner ce crucial passage en kiosque en retapant dix fois les mêmes chiffres sur la calculatrice, peut-être était-ce parce que j’ai perdu trop de temps à envoyer des mails d’auto-promo à des médias « grand public » qui de toute façon n’en ont rien à carrer, peut-être encore est-ce enfin parce qu’un média qui parle de lui avec l’horrible posture du chevalier blanc du journalisme, c’est aussi vain que d’attendre autre chose de l’Express qu’un supplément sur l’immobilier ou la franc-maçonnerie.

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Nous allons donc le dire avec des mots simples : après déjà 8 ans (eh oui) d’existence dans sa version web, Gonzaï s’est décidé fin 2012, à l’approche de la fin du monde, à se lancer au format papier. Ca n’a pas été de tout repos, et après un énième rendez-vous avec un « éditeur » prétextant que « le projet éditorial était intéressant mais qu’il ne pourrait rien pour nous », nous avons finalement décidé de nous tourner vers le crowdfunding pour financer nos numéros grâce aux lecteurs (vous, donc) ; une solution de la dernière chance qui finalement nous arrangeait bien tant l’idée d’avoir à dépendre de qui que ce soit nous révulse.

Trois ans plus tard, et après avoir creusé notre sillon en toute indépendance et à la sueur de notre front, nous décidons aujourd’hui de nous frotter à la distribution kiosque pour perdre encore plus d’argent être plus visible et mieux distribué, mais sans rien trahir de la promesse initiale : être un magazine anti-promo consacré aux outsiders de la pop, et dans lequel on trouverait l’esprit noble d’un fanzine couvrant l’époque à sa manière, sans publi-rédactionnel dégueulasse ni obsessions pour les starlettes déjà vues mille fois partout. C’est ainsi, aujourd’hui, que tout (re)commence. Le chemin sera long (ou court, fonction des ventes) mais nous sommes fiers du travail réalisé jusque là ; de notre ligne éditoriale impitchable aux grands décideurs comme de nos récentes couvertures qui, non, ne ressemblent à aucune autre. Vous avez évidemment le droit de penser le contraire, c’est votre droit en tant que lecteur. Le notre, en tant qu’éditeur, reste de penser que nous imprimons le meilleur canard du monde. Sans quoi aucun des efforts accomplis jusque là n’aurait de sens, tant l’énergie nécessaire pour gravir cette petite colline nommée « aventure de presse indépendante » est faramineuse. Le magazine Gonzaï, c’est 800 € de capital, quatre actionnaires et une quarantaine de journalistes assez fous pour croire en un projet comptablement irréaliste et qui, pourtant, continue année après année d’exister.

La suite reste à écrire. Plutôt que de teaser bêtement sur la couverture du numéro à acheter en kiosque dès aujourd’hui avec en couverture un dossier sur les 25 ans de la Loi Evin (dictature du bien-être, paquet neutre, hygiénisme à outrance), il m’est apparu plus judicieux de revenir en quelques images marquantes sur ce qui rythme nos nuits depuis janvier 2013, à savoir : un magazine fait avec passion. Parce que seul ce détail compte.

Novembre 2012 : premier rendez-vous chez le banquier pour créer la SARL Gonzaï Media. La grande aventure comptable est en marche
Novembre 2012 : premier rendez-vous chez le banquier pour créer la SARL Gonzaï Media. Une grande aventure comptable est en marche.
Janvier 2013, quelque part en France : visite de l'imprimerie pour le premier tirage du magazine. On a beau faire les malins, c'est une émotion.
Janvier 2013, quelque part en France : visite de l’imprimerie pour le premier tirage du magazine. On a beau faire les malins, c’est une émotion. (Bon en fait là c’est une photo du Gonzaï n°4 mais vous avez compris l’idée)
Arrêt sur l'image de Daniel Schneidermann présentant la couverture de Gonzaï n°1. Je vous parie un an d'abonnement à Internet qu'il n'a jamais ouvert le magazine.
Arrêt sur l’image de Daniel Schneidermann présentant la couverture de Gonzaï n°1. Je vous parie un an d’abonnement à Internet qu’il n’a jamais ouvert le magazine.
Réception des premières photos prises par des abonnés aux goûts... étranges.
Réception des premières photos prises par des abonnés aux goûts… étranges.
Première séance d'expédition chez les abonnés, sous le regard inquiet de notre directeur de rédaction.
Première séance d’expédition chez les abonnés, sous le regard inquiet de notre directeur de rédaction.
Gonzaï n°3 by Elzo. L'une de nos plus belles couvertures à ce jour pour un énième dossier compliqué à pitcher.
Gonzaï n°3 by Elzo. L’une de nos plus belles couvertures à ce jour pour un énième dossier compliqué à pitcher.
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Gonzaï, un magazine de 7 à 777 ans.
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Un projet de couverture par Terreur Graphique resté dans les cartons avec un Clint Eastwood au front très national… on n’aurait pas du hésiter en fait.
Un caméo dans Fluide Glacial (crédit : Bastien Vivès?).
Un caméo dans Fluide Glacial (crédit : Bastien Vivès?).
Nos abonnés, encore et toujours, qui nous envoient des photos-GIF-Chat encore plus fortes que chez Kon-Kon-Bini.
Nos abonnés, encore et toujours, qui nous envoient des photos-GIF-Chat encore plus fortes que chez Kon-Kon-Bini.
Septembre 2013 : première tentative de placement sauvage du magazine en kiosque avec ce qui restera certainement comme la couverture la plus affreuse de tous les temps.
Septembre 2013 : première tentative de placement sauvage du magazine en kiosque avec ce qui restera certainement comme la couverture la plus affreuse de tous les temps.
Séance expédition du magazine chez les abonnés mais putain, le livreur est encore en retard..
Séance expédition du magazine chez les abonnés mais putain, le livreur est encore en retard..
Gonzaï, un magazine définitivement fait avec des marabouts-de-ficelle.
Gonzaï, un magazine définitivement fait avec des marabouts-de-ficelle…
La preuve avec cette fausse lettre de remerciement manuscrite. Les abonnés n'y ont vu que du feu.
La preuve avec cette fausse lettre de remerciement manuscrite. Les abonnés n’y ont vu que du feu.
Quand Hitler rencontre un bébé qui n'a pas encore l'âge de faire un selfie, ça donne l'une des meilleures (ou pires) photos jamais reçue par l'un de nos lecteurs. "Il est (abon)né le divin enfant"...
Quand Hitler rencontre un bébé qui n’a pas encore l’âge de faire un selfie, ça donne l’une des meilleures (ou pires) photos jamais reçue par l’un de nos lecteurs. « Il est (abon)né le divin enfant »…
Notre mascotte, le Pape du Cool, prenant la pose pendant que l'équipe colle des timbres. Ah, les charmes du Do It Yourself...
Notre mascotte, le Pape du Cool, prenant la pose pendant que l’équipe colle des timbres. Ah, les charmes du Do It Yourself…
trapenard
Invité au Grand Journal en 2015, nous avions dentiste alors on a envoyé un numéro pour parler à notre place.
Vendredi 5 février, Gonzaï pour la première fois en kiosque dans une maison de la presse qui n'a rien compris au placement. A partir de là, c'est à toi de jouer.
Vendredi 5 février, Gonzaï pour la première fois en kiosque dans une maison de la presse qui n’a rien compris au placement. A partir de là, c’est à toi de jouer.

 

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