Consacrer du temps à Funeral Party, ça me tue. Mais on se devait ici de les descendre, six pieds sous terre, comme leur premier album le mérite et surtout pour faire cesser la profanation des Strokes, dont ils seraient les soi-disant successeurs.

Réparons déjà un malentendu : les Strokes sortiront le 21 mars leur nouvel album et même s’ils n’ont plus la vingtaine comme les Funeral Party, leur retour sentira toujours moins le moisi que cet album éponyme du trio californien. On n’écrira pas non plus sur leurs tombes qu’«au moins ils étaient bons en live» puisqu’aux Transmusicales, leur concert n’était qu’un triste amas de lambeaux d’Interpol et At The Drive In, le genre de truc qui fout la chair de poule question bon goût et joie de vivre. Le groupe a choisi son nom d’après un titre des Cure mais le chanteur ne devrait être autorisé à officier que dans un groupe de hardcore et avoir la décence de frissonner un peu plus à l’idée d’être comparé à l’aïeul Robert Smith. Plus triste encore, dans leur single  NYC Sounds Moves To The Sound Of LA, ils expliquent dans un couplet être conscients que tout a déjà été fait et sera refait. Donc on s’en fout, faisons les foufous et piochons un peu partout. Du coup, ils pillent le dance-rock de The Rapture et LCD Soundsystem, et déterrent un chant émo-hardcore qui nous ferait presque regretter le punk collégien de The Offspring.
Quant aux mélodies… On dirait que nos Californiens ont pactisé avec le diable pour racheter les brouillons des groupes britanniques du début des années 2000, tous recalés au moment du jugement dernier. Si je peux sembler m’acharner, il faut comprendre que c’est à cause de ce genre de groupes poussés sur le devant de scène que l’indie rock prend des airs de cimetière. Après la tragédie de Two Door Cinema Club, il faudra donc se préparer à reprendre à Funeral Party un testament qu’on n’a jamais voulu refourguer à de pareils imposteurs. Si le premier single peut faire illusion, le reste de l’album (écoute Youth And Poverty si tu veux souffrir un peu) est  plus creux que le fond des piscines de villas Hollywoodiennes que le groupe voulait nous faire oublier en montrant le côté sombre de la Californie. A côté de ça il existe une scène qui assume ses Beach Boys, son soleil, sa weed et ses trottoirs glauques. Je pense à  Ariel Pink ou à Wavves dans les bras desquels je pars tout de suite me consoler. Et j’ai beau chercher mais, non,  aucune fleur à jeter sur ce disque au moment de refermer ce caveau.

Funeral Party // Golden Age of Nowhere // Sony
http://www.myspace.com/funeralparty

4 commentaires

  1. totalement d’accord
    d’abord berner par le premier titre avec une certaine fougue at the drive in en live
    et puis le classique indie rock de merde
    finalement l’habit ne trompe
    encore des connards sortie des arts decos

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