Du 5 au 11 octobre, le cinéma Le Luminor accueille le festival qui se recentre sur un pays essentiel du cinéma moderne, le Mexique. C'est la quatrième édition et le tapis vert blanc rouge se déroule dans le... 4ème arrondissement : on se demande comment ils feront à la 21ème édition. Le festival vaut plus que le coup d’œil pour l'alignement de coups de poing que les réals sortent de leurs poches. Des films jamais vus, pour dire « pas sortis », « singuliers » et même « éblouissants ». « Viva Mexico », comme ne le chantait pas Luis Mariano.

Le cinéma mexicain… Y a-t-il besoin de rappeler sa puissance avec des pointures qui ont foutu des coups au derrière du cinoche de ces dernières années ? Ils ont éclot comme des fleurs vénéneuses, noires. Renommons-les : Del Toro, Cuaron, Inarritu ((les rois des plans-séquences qui retournent, Gravity et Birdman, écrasants), en somme, des noms qui font tilt en les prononçant, mais encore les Franco, Rodrigo Pla, Diego Luna, du cinéma « auteur » aride et exutoire, culotté et débraillé, social et hargneux.

Ces mexicains injectent du piment dans le biberon, à se demander même ce qu’ils manigancent quand ils roulent leurs fajitas. Tout cela est à l’image d’Amat Escalante. L’animal turbulent figure au menu du séjour linguistique. La Région Sauvage a été projeté à l’Étrange Festival, oui, mais pendant ce temps le gringo se faisait sûrement dorer la pilule d’acide. Accueillons-le au moins ici comme il se doit parce qu’il le vaut. Qu’il s’agisse de se prendre des coups de gun dans le cibouleau (Los Bastardos) ou de se cramer le sexe au chalumeau (Heli), Escalante a toujours l’outil dans sa blouse pour relever l’attention – et les compteurs d’une société mexicaine en déconfiture. Qui le verra le vivra.

Egalement là le culte Arturo Ripstein, disciple de Buñuel (et non l’assistant, ça, c’est des conneries), un homme plus âgé que sa filmographie (qui, elle, en est à 50 piges, quand même) : l’adaptation sur les Tueurs de la lune de miel (Carmin Profond) ou Las Razones del Corazon, soit la relecture de Madame Bovary, c’est lui. Pendant le voyage, il y aura aussi un do-cul sur la prostitution qui n’aura rien à voir avec un truc NRJ12, un autre sur le… rap, une fiction avec des catcheurs nains (la Calle de la Armargura), un papy sur la route avec son cochon (Mr Pig), ou encore un long qui s’intitule en V.F Je te promets l’anarchie (plus belle promesse qu’une lune de miel) et encore plein de tables rondes avec des chips triangulaires. Bref, L’ex-Nouveau Latina, peut donc le redevenir, latino, et les gringos-friendly se blinder la poche intérieure de tequila bon marché, brandir par la fenêtre le drapeau avec l’aigle, les couleurs d’un pays qui porte dans son bide cette pulsation qui fait pogoter les spectateurs sur leurs fauteuils.

http://www.viva-mexico-cinema.org/

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