Le Velvet avait la banane, les Stones une langue et Johnny… un chien-loup. À chaque groupe son emblème. Mais à quel moment Hallyday est-il passé du jeune éphèbe au sourire enjôleur à la figure de taulard pétaradant sur la highway 66 avec un canidé tatoué sur le bras ?

Bien sûr, au commencement il y a la fascination pour l’Amérique. En France, si c’est Dick Rivers qui a rencontré Elvis, c’est Johnny qui est allé le plus loin : muscu, Harley Davidson, perfecto à franges, Levis 501, tee-shirt sans manches et… des loups qui hurlent devant la lune ; un motif bientôt repris par tous les fans à veste en jean. Mais pourquoi ?

Un peu d’histoire tout d’abord : dans la culture indienne, le loup est un allié de l’homme, mais aussi un passeur d’âmes. Et pour Gengis Khan, qui prétendait descendre du loup, sa symbolique est multiple : guerrier, séducteur, intuitif, sexuel, fidèle à son clan ou bien encore solitaire.

Pour Johnny, tout commence au début des années 1980, quand la pochette de l’album « Pas facile » marque le début d’une transformation physique avec bras de fer, levée de fonte et fringues en cuir.

Puis vient le spectacle Mad Max, en 1982, et enfin la période road trip Harley, qui scelle son pacte définitif avec les loups : il se fait tatouer la fameuse tête de loup énorme sur tout le biceps. Si on observe en détail cette œuvre, on se rend compte que seuls les yeux sont en couleur : bleus acier, comme ceux de Johnny.

Encart chien loup

Peu à peu, le tatouage fait son effet partout dans l’Hexagone. Déjà présent dans la culture de biker américaine, ce loup mal dessiné sur son bras gauche réussit (presque) à devenir une œuvre d’art pop significative en France, peut-être même l’équivalent de la boîte de soupe Campbell d’Andy Warhol, version camionneur.

 

Aussi bien porté par les hommes que les femmes, ce symbole d’une Amérique collée sur Johnny est depuis décliné en milliers de photomontages à paillettes, mais aussi en poster, tatouages et tee-shirts. C’est typiquement français : à force d’être fasciné par la culture anglo-saxonne, on en vient à en donner sa propre interprétation. Que ce soit au fond de l’Ardèche, à Clermont-Ferrand ou en Seine-et-Marne, vous trouverez toujours quelqu’un qui arbore ce loup, soit pour exprimer son besoin d’évasion, soit pour prouver son appartenance à la meute Johnny. Au moins ce loup-là n’est pas en voie d’extinction ; et on ne sait pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose.

Article extrait du Gonzaï n°22 spécial Johnny Hallyday, toujours disponible sur notre boutique.

5 commentaires

  1. Paix a son Ame.Qui n a pas danse , avec Johnny ? Dans le Rock ,pour le Loup ,je prefere neanmoins ,le Steppenwolf ,ou Howlin Wolf .RIP

  2. Bon, moi et Hallyday, c’est pas fait… Je l’ai suffisamment conchié. Mais dans votre hors-série, y a une sélection genre « les 10 meilleurs albums » ? J’avoue qu’à force qu’on me dise que c’est Dieu, qu’il a inventé les vestes à frange et tout, je suis prêt… déjà à lire ! À écouter, euh. Joker pour l’instant.

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