Qui n’a pas rêvé (et fini) de déblatérer sur ses meilleurs disques ? Certains vous diront mission impossible et iront réviser dans leur chambre, un mec de Pitchfork citera des tas de disques qui n’existent même pas quand d’autres placeront toute la discographie de Guns’N’roses ou Lou Reed avant d’aller se cacher. Mais pas mon gars Snug qui a bossé le truc comme un acharné de l’historiographie pop. 

Alors mon gars Snug, il a mis son grain de sel dans le journalisme rock et ça lacère plus qu’un édito de Phil Man les doigts dans la prise, et c’est quand même plus savant qu’une chronique de chez Magic. D’abord il raconte que Brian Wilson il a enregistré ses sons de pets tout seul, que le chanteur des Doors s’appelle Val Kilmer et que c’est Agnès Varda qui l’a tué. Il enchaine sur Jean-Yann Curtis qui s’est pendu le cou à cause d’une belge. Pis, il fait un gros doigt aux années 70 parske ça sent quand même le caca jusqu’à son gars John Vincent Lyndon qu’emmerdait bien la Reine d’Angleterre

Ensuite, c’est le tour des Pixies avec l’autre qui crie comme une truie qu’on sodomise du cul. Pis c’est l’entrée dans les années 90 et là, mon gars Snug a bossé puisqu’il connaît (il y était) toutes les anecdotes backstage de Pavement, Fugazi, Shellac, Nirvana, Sebadoh et Dinosaur Jr. C’est frais comme un petit rosé sur une aire d’autoroute et ça vaudra toujours moins cher que de déménager des photobooks de Bowie coupe mulette. Dommage que mon gars Snug soit mort avant les années 2000, parce qu’avec Radiohead, Arcade Fire et Tame Impala, on se serait bien fendu la djeule. Après, tout ce qui compte c’est que mon gars Snug, il met 10/10 aux frères Gallagher parce que c’est quand même les derniers prolos du rock et, qu’à part dans les lieux alternatifs, les prolos ça court pas les rues, surtout à Paris et encore moins dans le monde du journalisme professionnel où, évidemment, David Snug vient de rentrer avec fracas à l’heure où tout le monde s’en tape royalement des chroniques de diks, du moment qu’on peut se faire chier à retourner des vinyles bien rangés sur une étagère Ikea et sauver l’industrie de l’apocalypse. Avant de le retrouver plus en longueurs dans le prochain numéro de Gonzaï, on lui a posé quelques questions. Allo David ?

Tu sors une bédé où tu compiles tes chroniques de diks. C’est quoi le concept ?

C’est parti d’un pote de Caen qui avait un groupe de hardcore. J’écoute son lien et je lui dis que c’est de la merde, autant qu’un groupe de reggae ou de techno. Il me répond que je suis bien subtil et que je devrais faire des chroniques de disques. C’était ma première. Je l’ai posté et ça a pris de l’ampleur. Après, des gens m’ont demandé d’en écrire d’autres et Marwanny Corporation m’a proposé d’en faire un bouquin en 50 classiques de la pop.

Tu as donc du faire un choix ?

Ouais, forcément. Marwanny m’a demandé de taper dans le Marvin Gaye mais j’y connais rien à part le rock indé des années 90. Franchement, à part les Clash que je n’aime vraiment pas (ndlr : et qui ne sont pas dans le bouquin), j’aime tous les autres groupes dont je parle.

Le but c’est de désacraliser ce qui a fini au musée du rock?

Ouais, inconsciemment. Dans « J’ai pas de projet professionnel », je raconte comment tout le monde se branle aujourd’hui sur le punk-rock mais je tiens à dire que le punk ça a duré un an et qu’après c’est devenu du punk-rock, un truc chiant aux mains de curés d’extrême-gauche. Je revendique aussi le fait de ne pas être un spécialiste. En fait, ça m‘éclate de désacraliser, de dire de la merde.

Tu as dû t’enfiler tous les disques du bouquin ?

Non, pas du tout. Ce n’était pas l’idée.   

Mais c’est quoi un bon disque alors ?

L’important c’est comment il est reçu. Par exemple, j’ai écouté Oasis deux mois en 1996 et même si j’en ai un peu rien à foutre maintenant, je lui ai mis 10 sur 10. Du coup, tout le monde m’est tombé dessus sur internet. Alors, j’ai revendiqué être à fond dedans.

Des groupes récents que tu aimes défendre ?

Ouais, la Femme et Booba, je n’écoute pas vraiment mais je trouve ça plus culotté qu’un énième groupe de garage punk. La Femme, je les ai vus passer sur Canal Plus où leur live était catastrophique. Les gens criaient au scandale alors ça m’a donné envie de faire un truc pour dire du bien. Dans ma chronique je dis que le chant est merdique, qu’ils sont cinq alors qu’ils pourraient être deux… Mais je me dis que ça sert à rien de leur tomber dessus et qu’en 2030, les gosses diront que c’était pas si nul les années 2010, avec La Femme.

La suite de l’interview dans le prochain Gonzaï

Ne vous fatiguez pas à écouter ces 50 classiques de la pop, David Snug s’en est occupé pour vous dans 50 classiques de la pop, chez Marwanny Corporation

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