« Soigner votre déprime grâce à un cocktail tropical », « changer de teint grâce aux sœurs sourire », « profiter du vide sonique au Pitchfork Festival pour faire le plein de réseaux sociaux ». A l’heure de la presse 2.1, un étrange complot médiatique souhaite nous refiler du bonheur en plaquettes musicales. Si certains journalistes enfilent la blouse de pharmaciens délivrant des traitements lyophilisés, rappelons que notre nature aime développer ses propres anticorps. Et comme un bon vieux baume du tigre, Cold Pumas pourrait être de ceux-là.

Cold Pumas a bien compris que produire une musique malaisante (Persistent Malaise, le nom du premier LP) peut, contre toute attente mainstream, faire du bien. Du bien au groupe lui-même qui n’a pas l’air d’avoir attendu qu’un patron de label vienne lui enseigner la médecine FM du bon goût. Du bien niveau cardio pour un groupe qui, au vu de sa dépense, a manifestement trouvé là un exutoire pour combattre cette nausée héritée par tout un tas de noeuds contemporains. Du bien à la vie sociale d’un groupe enfin qui ne voit peu d’intérêts à se limer les ongles pour être adopté par une masse informe biberonnant ses vidéos. A l’inverse, le groupe de Brighton préfère l’ombre où l’on se réfugie pour triturer sa peau, dépouiller ses cordes et voir ainsi jaillir la lumière crue d’un mal en action. Un peu comme un fauve qui, par quelques coups de griffe, s’amuse dans son coin à voir agoniser une proie qui ne dit son nom mais que la petite meute de fidèles reconnaitra.

Auteur de deux albums et d’une poignée de singles, le quatuor post-punk s’en sort donc un peu mieux que la moyenne du carnaval indé pour mériter sa note de bas de page. Sur son dernier LP en date (« The Hanging Valley »), Cold Pumas prouve même qu’il sait allier solide concision et refus d’un binaire stéréotypé. Entre ses sillons, on y entend le grincement d’une corde raide prête à lâcher façon Joy Division. On reconnaît la macération d’un bain de mélodies bientôt oxydé par des saillies rappelant celles de feu Sonic Youth. Aussi, contre les antibio et pour les montées de fièvre, la créature aime escalader ces reliefs krautrock d’où l’on voit soudre le réveil de la terre. Enfin, en écho à cette rythmique qui pique les tympans et de ces tartines élevées au carré, une voix monocorde s’épuise à creuser cette froide tension. Et si cela ne fait pas encore de Cold Pumas l’anticorps idéal contre l’ordonnance du bon goût, on dira qu’une telle prescription a la politesse d’agir comme traitement de fond.

Cold Pumas // The Hanging Valley // Faux Discx (Gringo Records)
https://coldpumas.bandcamp.com/

1 commentaire

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    @ 1 jet d’ENCRE

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