BLIND DIGITAL CITIZEN
Fantaisie mécanique

Le rockeur du nouveau siècle a souvent la joue creuse et les poches vides. Plus de boulot, pas d’avenir et une famille à nourrir, son lent déclin fait parfois penser à ces ouvriers de l’industrie sidérurgique des années 80 Mais l’inévitable domination du tertiaire sur les machines-outils, c’est aussi l’histoire que chante Blind Digital Citizen, fortement influencé par les remontées mécaniques du vieux chef de chantier Alain B. Un dos-d’âne plane.
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TOY
Le cigare à moustache

Une bouche en forme de matelas pneumatique, des obus de 40 et une jupe s’arrêtant à l’orée du bois. Elle s’appelle Dominique. Elle a les cheveux verts et une carrosserie de compétition. Une excentrique. Dans le taxi qui doit me conduire jusqu’à l’hôtel, elle commence à jouer avec ce qui me sert à pisser. Elle m’excite. Je passe ma main entre ses cuisses et réalise qu’un clitoris de seize centimètres, ça n’existe pas.
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LE TURC MECANIQUE
Démos et merveilles

Parvenir à compiler sur cassette sept groupes anonymes dont la musique rivalise sans peine avec le rock tout confort des pontes de studio, c’est l’incroyable exploit réalisé par une bande de jeunes Parisiens à qui le CD industriel fait « le même effet qu’un calendrier de la Banque Postale ». Alors que le pays tarde à rentrer de plain-pied dans le nouveau siècle, eux proposent une première compilation belle et moderne comme un tableau de Ingres, rebelle comme aux plus belles heures de Creation Records. Vous avez dit têtes de Turcs ?
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SOMMET
Retour vers le (no) futur

A l’instar d’Egyptology et d’une poignée d’autres doux rêveurs, le groupe Sommet rêve de conquête spatiale et de claviers vintage qui flotteraient dans l’espace silencieux tels des satellites à la recherche d’une vie après le rock. Aussi belle soit cette mission impossible, pas facile d’être un homme moderne quand on n’a rien connu d’autre que les vieux génériques des années 80.
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EL GRAN CHUFLE
Waitecas

Le chapeau d’un papier, c’est un peu comme une mineure bulgare égarée au bois de Boulogne passé minuit ; ça dandine du bas de casse, ça racole, mais l’extase n’est jamais garantie sur facture. À peine plus jeunes que Tristane Banon mais nettement plus cosmiques, les chicanos d’El Gran Chufle s’extraient quant à eux du trou noir – rien à voir avec Tristane – pour livrer un OVNI qui sonne comme le duo de Air qui aurait gobé du pris du Peyotl dans un saloon pour Playmobil avec Link Wray dans le rôle du parrain. Voilà pour la notice putassière.
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ALINE
Les danseurs se cachent pour draguer

C’était déjà l’été moite dans mon slibard, et je ne serais jamais allé à cette soirée si on ne m’avait pas mille fois confirmé qu’il y aurait des meufs et de l’alcool trop sucré. Il y avait aussi de la musique, une piste de danse, l’horoscope promettait trois soleils… à tel point que j’avais fini par oublier que le Seigneur, dans sa miséricordieuse négligence, m’avait laissé en chantier en m’abandonnant sur des jambes molles et sans souplesse. L’écoute du premier EP d’Aline n’y a rien changé : je ne sais toujours pas danser.
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COWBONES
By its cover…

Lorsqu’on ouvre le boîtier du compact-disc du dernier album de Fergus et Geronimo – Bester en causait l’an dernier – on trouve écrit sur le disque, à la place du nom du groupe, à la place du nom de l’album, cette question laconique : « YOU STILL BUY CD’s ? »
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ADRIEN VIOT
AV (Maria)

7 février 2012. 22h30. Pop In, bar rock du 11e arrondissement de Paris. Dans la salle format garage bas du front du lieu, au sous-sol. Une attente sexy. Curieuse. Ressentie. Pour rigoler, on se lance des « Ouais, ouais, ouais, ouais » potaches inspirés de l’addictif « Venus Bar » d’Adrien Viot. « Ouais, ouais, ouais, ouais » qui foutent un peu le zboub. On dirait qu’on conjure quelque chose (la sensation qu’il va se passer quelque chose ?). Qu’on joue avec des capotes. AV va apparaître.
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EDH
Hiver nucléaire

C’est en écoutant le « Yaviz » d’EDH que je compris que l’apocalypse nucléaire avait finalement eu lieu; que les machines avaient gagné mais que nous n’en avions rien su grâce à cette histoire de mec venu du futur pour retrafiquer notre passé. Bref. L’affaire avait été transparente mais il nous restait ce disque. Et tout allait recommencer à nouveau. La dame de la pochette s’apprêtait-t-elle pas à arracher son visage pour révéler sa vraie nature, celle d’un Terminator ? L’espace d’une chronique, prêtons l’oreille et tendons l’oeil.
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SYMMETRY
Chronique d’une B.O fantasmée

Ça ressemble à la B.O de Drive, ça prolonge la magie de Drive et c’est produit par le mec qui a failli réaliser la B.O de Drive. Quoi donc ? Symmetry, le projet perso de Johnny Jewel, co-fondateur du label Italians Do It Better. Une collection de vignettes instrumentales véhiculant une esthétique très 80’s, un double album qui voulait être soundtrack à la place du soundtrack. Authentique ou synthétoc ? Posons-nous la question.
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TOLOUSE LOW TRAX
Four de Transe

Certains jeux de mots ont, semble-t-il, été conçus pour tenir le chaland à bonne distance afin d’éviter qu’il ne se fasse mal. Tolouse Low Trax, votre amant allemand de ce soir est de ce genre-ci. Tout près et pourtant si loin des currywurst et de la minimale pour touristes, l’homme-machine Detlef Weinrich perpétue la tradition d’avant-garde de Düsseldorf via un troisième album sensuel comme une Révolution industrielle.
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EMEL MATHLOUTHI
World New zik

Si je vous dis World Music, révolution tunisienne, violon, chant arabe et textes engagés, je suis sûr que vous partez en courant, je me trompe? Et pourtant, vous auriez tort. Car en dépit de toutes les critiques élogieuse mais réductrices qui paraissent ces jours-ci sur son premier album « Kelmti Horra », Emel Mathlouthi, 29 ans, tunisienne, ne se contente pas de porter un regard critique et polémiste sur son pays en usant des Darbouka et autre Oud, elle s’intéresse aussi et surtout à l’essentiel: la musique.
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RICKY HOLLYWOOD
Hom(m)e studio

Se faire appeler Ricky Hollywood lorsqu’on se prénomme en vrai Stéphane Bellity, c’est déjà la preuve d’une ambition qui dépasse de loin les frontières de l’espace Schengen. Rajoutez à cela un curriculum vitae éloquent (Poster Moderne, La Féline) et vous obtiendrez ce garçon moderne perdu dans la masse. Les présentations étant faites, ouvrons le mode d’emploi de cette boîte à rythme si singulière.
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JUDAH WARSKY
Méfiez-vous des barbus

Les barbus n’ont ces temps-ci pas bonne presse. Aux plus sudistes, on reproche d’exploser pour un rien. Aux branchés pileux, de surfer sur la tendance, voire – et c’est même pire – d’avoir troqué la peau de bébé contre une panoplie folk idéale pour se gratter la corde sèche au fin fond du Larzac. Quant aux autres, ils s’appellent Carlos et ce sont autant des comiques fanta(stiques) que des terroristes incarcérés. Et si, au milieu de cet amas de poils pubiens et pubères, le premier album de Judah Warsky chantait pour tout ces Français barbants ?
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