MUSTANG
« Tabou », disque de mâles entendus

En 2009, leur premier disque avait été flashé en plein excès de vitesse sur les nationales d’un pays jusque là habitué aux poids lourds. Deux ans après « A71 », les rois mages reviennent pour coller une autre image, à la fois plus précise mais toujours aussi fuyante, de ce que devrait être le rock français dans les cols escarpés. Attendus au tournant par les uns et méprisés par les autres, Mustang change de braquet. Tabula rasa ? «Tabou» l’est. Alors plutôt que de pédaler dans la semoule, Mustang défonce les préjugés. Même les miens.
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BOOTS ELECTRIC
Honkey Kong

Il y a des albums qui donnent la banane. « Honkey Kong » en fait partie, ça déverse son flot de testostérone républicaine sur la platine visqueuse. Je ne peux faire autrement que d’en parler de manière couillue tellement ça ressue la phéromone mâle et, quand même, le bon trip détendu du string. Je bande déjà.
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RICHARD BUCKNER
«Our Blood»

Au rayon des mystères, on trouve encore de belles reliques posées sur l »étalage. Dépoussiérez, dépoussiérez, astiquez les guitares, il en ressortira toujours un grain d’émotion chanté par les voies nasales, comme chez Richard Buckner tiens ! Superbe disque pour les divorcés, les éclopés et autres repris de justice. « Our Blood », un disque où la lumière filtre à travers les barreaux.
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BERTRAND BURGALAT
Interview au coeur de Tricatel

On ne va pas refaire ce que Bester a déjà parfaitement énoncé dans un de ses derniers papiers sur Tricatel, de style ma vie à travers ces disques, ça ferait doublon. Ce n’est d’ailleurs pas un article qu’il faudrait écrire mais un bouquin, incomplet forcément tant la musique proposée par l’écurie en question est totalement indescriptible. Des peintures peut être ? Qu’à cela ne tienne, il faudra encore enfoncer le clou, quitte à rabâcher aux nouveaux arrivants ce que les anciens savent déjà : Tricatel est essentiel.
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BAXTER DURY
(Sea) Sex & Drugs & Rock’n’roll (and Sun)

Il a l’accent cockney, des yeux de cocker et un nouveau disque sous le bras ballant, trois marques de fabrique du flegme anglais qui caractérisent bien sa démarche. Cinq ans après avoir secoué les plaques tectoniques avec un Floor Show secoué au fond du trou, Baxter Dury revient pour recoller les morceaux. Les grumeaux plutôt, car Happy Soup est un potage fait d’eau trouble et de gros boulets qui remontent à la surface. Du père génétique (Ian Dury) au mentor spirituel (Serge Gainsbourg), le “fils de” remonte les courants à la recherche d’une reconnaissance. Après plusieurs ratés, j’ai fini par enfin le croiser.
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THE BLACK BOX REVELATION
My perception

La bouche de Mick Jagger greffée sur les burnes d’Iggy Pop : ça, c’est pour la voix. Pour le rock et le reste, je développe juste en dessous. Mais avant cela, une précision : pour le précédent album de The Black Box Revelation, javais parlé de blues nucléaire. Ca marche toujours. Chronique écrite avec les yeux sur le compteur Geiger trouvé dans la boîte de Pandore.
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DEATH CAB FOR CUTIE (INTERVIEW)
Codes and keys

16 août 2011. 20h. Warner, dans le 8e arrondissement de Paris. J’attends que le téléphone sonne. Bon, soit, au bout du fil je n’aurai pas Ben Gibbard, le songwriter de Death Cab. J’en fais le deuil – espérant pouvoir rattraper le coup plus tard en lui faisant parvenir quelques questions par mail, si ce n’est pas trop demander hein (ce que je ferai, sans réponse de sa part) – et je positive. Depuis San Diego, où le groupe fait escale dans le cadre de sa grande tournée nord-américaine, c’est le batteur Jason McGerr qu’on va me passer. En vingt minutes il devrait tout de même avoir deux ou trois choses intéressantes à me dire.
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ROCK A LA CASBAH #19
From lost highway to happy thoughts

Les deux filles à l’arrière de la voiture hurlaient de toutes leur forces, chantaient et vidaient à une vitesse impressionnante la bouteille de whisky que je les avais aidé à payer sur l’aire d’autoroute. Mini-shorts, débardeurs lâches, et des sourires à faire pleurer un puceau trop avancé dans la vingtaine. Je tenais le volant de manière de plus en plus crispée, rattrapant le retard sur mes dix années de sevrage de la nicotine. La nuit tombait, ça faisait trois bonnes heures que j’avais pris les gamines en stop.
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SOKO
Oh no !

Seule véritable question, que j’entends d’ores et déjà retentir : pourquoi offrir la moindre ligne à cette folkeuse à barbe de Soko dans Gonzaï ? Parce qu’aucun homme n’en parlera comme moi. Parce que le journaliste s’extasie plus qu’il ne s’agace sur cette babosse en toile de tente, poussiéreuse somnambule d’un road trip à l’huile de colza. Alors je me dois d’offrir une franche version des choses, moi qui ne suis point payé à la pompe.
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ZOLA JESUS
« Conatus », un assommoir pour les bénitiers

C’était précisément il y a un an, je sortais à peine d’une rencontre avec Nika Roza Danilova, je l’avais laissée là, presque morte ou pas loin, à tourner ses pouces à moitié rongés avec d’autres journalistes que moi, tous en apoplexie devant son groupe à tête d’hydre, et prêts à se prosterner devant ses mélodies gothiques surtout taillées pour les pannes d’ascenseur. Avec son troisième disque, Zola Jesus prouve aujourd’hui que le temps ne fait rien à l’affaire ; son con est toujours un hiatus et Nika un épouvantail à demi empaillé. Après le réquisitoire, passons aux délibérations du jury.
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GONZAÏ RADIO 13
High Energy (part 1)

Après étude de cas soigneusement triés sur le volet – d’éminents spécialistes en conviendront – il existe au moins deux façons de se lever le matin. Dans un premier cas le sujet est en proie à un positivisme débordant d’énergie, capable à lui seul de saouler toute une assistance prompte à l’étrangler sur le champ, avant de tremper la proverbiale tartine beurrée dans quelque liquide brûlant. On en connaît d’autres qui, eux, après un sommeil agité à travers une nuit non réparatrice et en proie aux rêves les plus délirants, se jettent immédiatement, dès le premier pied posé à terre, sur un ampli, des vinyls, Cds ou ce qu’on voudra, afin de réduire au silence ces strates de voix parasitaires montant en crescendo qui peuvent conduire à une rapide défenestration, au meurtre ou à un abonnement à Armes de Chasse.
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