ADRIEN VIOT
AV (Maria)

7 février 2012. 22h30. Pop In, bar rock du 11e arrondissement de Paris. Dans la salle format garage bas du front du lieu, au sous-sol. Une attente sexy. Curieuse. Ressentie. Pour rigoler, on se lance des « Ouais, ouais, ouais, ouais » potaches inspirés de l’addictif « Venus Bar » d’Adrien Viot. « Ouais, ouais, ouais, ouais » qui foutent un peu le zboub. On dirait qu’on conjure quelque chose (la sensation qu’il va se passer quelque chose ?). Qu’on joue avec des capotes. AV va apparaître.
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EDH
Hiver nucléaire

C’est en écoutant le « Yaviz » d’EDH que je compris que l’apocalypse nucléaire avait finalement eu lieu; que les machines avaient gagné mais que nous n’en avions rien su grâce à cette histoire de mec venu du futur pour retrafiquer notre passé. Bref. L’affaire avait été transparente mais il nous restait ce disque. Et tout allait recommencer à nouveau. La dame de la pochette s’apprêtait-t-elle pas à arracher son visage pour révéler sa vraie nature, celle d’un Terminator ? L’espace d’une chronique, prêtons l’oreille et tendons l’oeil.
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RADIO GONZAÏ #26
La rupture (part 2)

Des mois qu’il attendait d’être joué, et il fallait bien se résoudre à le placer, quel que soit le prétexte : « Shhh Peaceful » de Miles Davis, extrait du sublime et inégalé « In a Silent Way » (1969), effectivement en rupture totale avec le jazz qui se pratiquait alors. C’est sans aucun doute le dernier album de Miles totalement hors cadre d’une époque où le jazz était centré sur la colère, le bruit, l’agit-prop free d’une scène au trois quarts auto-complaisante…
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PACÔME THIELLEMENT
La séance d’Hip Gnose

Apocalypse, fin de l’Histoire et Révélation : 2012, la grande lessiveuse à majuscules. C’est le quatrième âge, celui où le taureau de la dharma ne tient plus que sur une patte. Quand j’ai rencontré Pacôme Thiellement, « Tous les chevaliers sauvages », son nouveau livre sur le rire, était sur le point de paraître. Je ne l’avais pas lu. Mystique débutant obnubilé par « Lost », j’avais trouvé un prophète à qui tirer la barbe pendant plus d’une heure afin d’exiger l’heure exacte de la fin du monde. Récit d’un martyr.
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ROCK À LA CASBAH #41
From Lightnin’ Hopkins to Hunx and his Punx

Souviens toi de ces temps lointains, j’te dis. Que seuls ceux qui bouffent les pissenlits par la racine ont pu connaître. Tu sais, cette époque où tout semblait si simple, ho oui, et si beau. Crois moi, les années 50 furent une guerre crue et joviale entre les noirs et les blancs. Elle nous a filé le syndrome du membre fantôme. J’ai mal de pas avoir été là. J’ai raté un truc bordel ». Ces années allaient marquer à jamais les principes du fun et de l’extase. Aujourd’hui on a plus de classe, putain. Même ton supermarché le plus minable essaye de te filer un semblant de libido. Soixante ans après, c’est presque fautif qu’on se cache pour s’envoyer une dose des débuts de Tina Turner. Comme du viagra. Mais c’est pas n’importe quel shoot non, non un truc bien, un truc vieux, un truc imbattable.
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VCMG
Ssss… peaceful

VCMG c’est l’histoire de Vince Clarke qui demande à Martin Gore si ça le botterait de faire un album de techno minimaliste. Gore répond oui. Et c’est ainsi qu’un an plus tard voici « Ssss ». Et une interrogation nourrie de moult grattements de menton saisit le monde des fans de Depeche Mode : pourquoi ?

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SÉBASTIEN TELLIER
Le roi fainéant

L’incroyable vérité du freak solitaire reconverti gourou pour les masses a longtemps tenu à peu de choses. A un paradoxe surtout : la volonté d’une musique qui, d’album en album, s’est volontairement voulu régressive et qui, d’année en année, a su convertir toujours plus de fidèles. Avec son quatrième album à paraître, « My God is blue », Tellier provoque l’ultime schisme pop avec à l’horizon l’humour sans la violence. Entre dorures et imposture, y’a désormais comme un malaise en fa dièse.
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MIREL WAGNER
Black Metal

Jusque là, tout ce que je connaissais de la scène musical finlandaise c’était un type en treillis avec le crâne rasé et un visage peint en noir et blanc – corpse paint pour les intimes – qui hurlait à la lune sur la pochette de « Death before deshonour » de Goatmoon, groupe solo d’un individu du nom de Blackgoat Gravedesecrator. En fait, c’était rien de plus que du National Socialisme appliqué au black métal.
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ELECTRIC GUEST
Mondo

Poireauter dans une salle d’attente avec un mal lancinant qui ronge le corps et l’esprit. Coiffer son casque Sony, un rien désabusé par une année musicale 2012 fade à souhait ? Monter le son et reprendre espoir, enfin. « Mondo » d’Electric Guest diffuse sa pop meanstraem colorée et rafraîchissante, agissant comme un puissant anti douleur.
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SYMMETRY
Chronique d’une B.O fantasmée

Ça ressemble à la B.O de Drive, ça prolonge la magie de Drive et c’est produit par le mec qui a failli réaliser la B.O de Drive. Quoi donc ? Symmetry, le projet perso de Johnny Jewel, co-fondateur du label Italians Do It Better. Une collection de vignettes instrumentales véhiculant une esthétique très 80’s, un double album qui voulait être soundtrack à la place du soundtrack. Authentique ou synthétoc ? Posons-nous la question.
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TOLOUSE LOW TRAX
Four de Transe

Certains jeux de mots ont, semble-t-il, été conçus pour tenir le chaland à bonne distance afin d’éviter qu’il ne se fasse mal. Tolouse Low Trax, votre amant allemand de ce soir est de ce genre-ci. Tout près et pourtant si loin des currywurst et de la minimale pour touristes, l’homme-machine Detlef Weinrich perpétue la tradition d’avant-garde de Düsseldorf via un troisième album sensuel comme une Révolution industrielle.
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TRISTESSE CONTEMPORAINE
Now futur ?

Un blaze à finir en digipack deluxe collector dans la vitrine de Colette, un son vintage à traîner ses talons aiguilles sur les podiums des fashion weeks, coké de frais, un producteur mi cool mi hype (Pilooski), des débuts prometteurs parce qu’identité sonore forte, une suite dans le fog, parce que branchitude attendant à la porte, une release party en grande pompe au Nouveau Casino à la fin du mois et une question collée au bouton loop : et si Tristesse Contemporaine, c’était juste the XX avec quelques années de plus ?
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EMEL MATHLOUTHI
World New zik

Si je vous dis World Music, révolution tunisienne, violon, chant arabe et textes engagés, je suis sûr que vous partez en courant, je me trompe? Et pourtant, vous auriez tort. Car en dépit de toutes les critiques élogieuse mais réductrices qui paraissent ces jours-ci sur son premier album « Kelmti Horra », Emel Mathlouthi, 29 ans, tunisienne, ne se contente pas de porter un regard critique et polémiste sur son pays en usant des Darbouka et autre Oud, elle s’intéresse aussi et surtout à l’essentiel: la musique.
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EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND
Liquid Love

Avoir des théories déclinistes en ce début de siècle, c’est fatiguant et pas très original. Le souci étant qu’il devient difficile de ne pas tomber dans ce travers : les bars de nuit n’existent plus, les jeunes n’ont que peu d’humilité et l’époque souffre d’un manque évident de “couilles”. « Liquid Love », le nouvel album du trio belge enregistré à NY chez Jon Spencer et Matt Verta-Ray, est là pour nous rappeler qu’on peut fantasmer son présent comme quelque chose de terrifiant, d’électrique. Diablement sauvage.
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