DAN DEACON
« America », l’ère d’un néo punk

Déjà trois ans depuis l’excellence divine de « Bromst » et le concert épique à la Route du Rock. Déjà trois ans qu’on attendait le retour du nouveau messie sans culottes courtes ni crampons. Paré de son plus beau bermuda rose fuchsia, la barbe rousse réfléchie dans ses lunettes « pulvarisées », il revient enfin avec « America », titre simplet pour un hymne au grand Espace.
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DEAD CAN DANCE
« Anastasis », résurrection ratée

« Je suis pas super fan de Gonzaï, me dit un ami. Ce style du genre ’20 h, je suis devant un bar. Je m’allume une clope’… » Certes. Mais comment décrire la musique de Dead Can Dance autrement qu’en évoquant la grande demeure humide et froide de mes cousins normands ? Je lisais un Corto Maltese à la lueur des derniers rayons du crépuscule lorsque j’entendis pour la première fois les synthétiseurs sinistres de « décédé »…
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ROCK À LA CASBAH #58
Dan Sartain

Souvenez-vous de ce gamin tout droit sorti des « 400 coups » de Truffaut, les genoux cagneux et des conneries plein la tête. Dan Sartain pourrait être ce sale gosse. Ou cet autre, en culotte courte, qu’on retrouve dans la publicité au cadre bucolique pour les saucisses de Strasbourg avec ce slogan devenu culte : « Le plaisir des choses simples ». À dire vrai, Dan Sartain est la saucisse Herta du rock’n’roll. Un autodidacte, amoureux des Ramones et de Jimi Hendrix, qui conjugue la simplicité à tous les temps, de manière géniale.
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JAY MASCIS
Rencontre avec un Dinosaur Senior

Comme son ancêtre préhistorique, il fut un temps où Dinosaur Jr. régnait en maître sur la planète rock ; Jay et Lou étaient des stars de fanzine et leurs fans ne savaient pas encore qu’ils allaient rapidement passer de la beuverie des festivals à la machine à café du premier CDI. Bref, tout ça, c’était avant l’apparition d’Internet. Ces mêmes rockeurs n’avaient pas encore gagné trois tailles de jeans et Jay Mascis ne portait pas encore ces binocles de soudeur au chômage. Et donc : presque 30 ans après les débuts, rencontre avec une espèce d’autiste en voie d’extinction.
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ROCK À LA CASBAH #57
From one-woman band to Pussy Riot

Les voilà au soleil couchant, sortant plumes et paillettes, enfourchant guitares et drum kits : les filles de feu. Il y a les one-woman bands, les girls groups, les effeuilleuses… Au début, de simples muses reléguées au fond des cuisines flambant neuves des 50’s. Depuis, les filles se sont émancipées et ont défriché les chemins que les hommes s’étaient tracés.
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BEWITCHED HANDS
« Vampiric Way »

« En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées », disait notre bon président Valéry Giscard d’Estaing. Depuis, le Minitel s’est éteint, le Concorde s’est crashé et Bewitched Hands chante en anglais. Réunissant ce qu’il y a de plus lourdingue dans Arcade Fire et de plus agaçant chez MGMT, ils reviennent — une fois de trop — avec « Vampiric Ways », prenant semble-t-il un malin plaisir à faire mentir notre ex-président. Aussi inspiré qu’une éolienne un jour de pluie, Bewitched Hands ouvre la voie à un nouveau rock : propre, renouvelable et sans aucune imagination.
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CRANES RECORDS
De chair et d’os

Contrairement à certains confrères se trouvant dépourvus lorsque vient le moment de se sortir les doigts de l’ampli, le jeune label du Mans nommé Cranes Records prouve qu’il n’a pas que la peau sur les os. Interview de ces Jean Moulin du shoegaze qui signent, avec leurs premières sorties dignes des années Creation, une alternative au Radio Londres de Grand-papa.
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HOLOGRAMS
Just an illusion

Epidémie de réincarnations dans l’actualité. Snoop Doggy Dogg a lâché le rap après avoir vu la lumière, quelque part en Jamaïque ou plus probablement dans sa tête. Touché par la grâce de Bob Marley, il faudra désormais l’appeler Snoop Lion. Un peu plus au nord, la même histoire. Voici quatre jeunes gens avec l’avenir devant eux et voilà-t-il pas que subrepticement Joy Division, The Cure et les B52’s décident de se réincarner en eux. Résultat, Holograms, avec des gros morceaux de rock, de punk, de post et de wave dedans. Pour le new par contre, faudra repasser.
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BULLION
« Love Me Oh Please Love Me »

Un jour, le chanteur du groupe allemand D.A.F, Gabi Delgado-Lopez, avait confié à un journaliste que « tout ce qui l’entourait était soumis à ses propres règles d’élimination ». Manière de dire qu’en son monde, la seconde chance n’existait pas. Cela avait commencé à l’adolescence, au moment de compiler ses titres préférés. Et l’avait ensuite amené à virer tous les membres de son groupe sauf Robert Görl, ce qui, en plus de faire prendre des épaules à D.A.F, lui a évité de finir homme-orchestre.
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ÉTIENNE JAUMET
Le murmure des machines

Pied de nez ou clin d’œil à la (dé)fête de la musique, voilà que Gonzaï organisait ces jour-ci le retour de the Married Monk, petits copains de Yann Tiersen mais surtout rescapés des années 90 et du label Rosebud.
Une bonne occasion pour faire le grand ménage de printemps, petits papiers à l’appui, sur l’un de leurs membres, Étienne Jaumet : un esthète du clavier, un mec qui refuse toute étiquette pourvu qu’on le laisse faire son bonhomme de chemin. Portrait d’un homme-orchestre à l’approche du nouveau disque de Zombie Zombie. Et généalogie d’une rencontre.
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BLIND DIGITAL CITIZEN
Fantaisie mécanique

Le rockeur du nouveau siècle a souvent la joue creuse et les poches vides. Plus de boulot, pas d’avenir et une famille à nourrir, son lent déclin fait parfois penser à ces ouvriers de l’industrie sidérurgique des années 80 Mais l’inévitable domination du tertiaire sur les machines-outils, c’est aussi l’histoire que chante Blind Digital Citizen, fortement influencé par les remontées mécaniques du vieux chef de chantier Alain B. Un dos-d’âne plane.
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ALEX ROSSI, « L’ULTIMA CANZONE »
Italians do it better

« Les Italiens le font mieux. » Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le nom du très chic label de Chromatics, Glass Candy, Symmetry et consorts, des groupes qu’on pourrait rapidement qualifier de post-italo disco. Seul hic : le post ici serait de trop ; d’une part parce que l’italo disco est indémodable, et d’autre part parce que leur catalogue de chansons ne sonne résolument pas plus moderne que celui de leurs modèles – les bruits de craquements façon vinyle chez Chromatics ou l’obsession Carpenter en général.
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OM
« Advaitic Songs »

Peut-on raisonnablement placer un jeu de mots aussi pourri que « Om sweet Om » pour introduire cinq morceaux qui semblent avoir été enregistrés au fin fond d’une grotte afghane par des soldats américains adeptes de drone – la musique, pas l’instrument de guerre ? Assurément non. Tentons tout de même un « allez l’OM » comme un ultime tagada tsoin tsoin et ouvrons nos manuels bibliques à la première page.
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LESCOP [INTERVIEW]
Poésie glaciale pour aventure égoïste

Un brin craintif et blanc comme un épileptique pendu au son de Joy Division, Lescop n’est pas le sosie de voix d’Etienne Daho, il ne fait pas dans la new wave réchauffée ni dans la musique française de couvent. Lescop n’est pas celui que l’on fantasme à tous les coins de rue, Mathieu n’est pas celui qu’on croit. Il est juste lui, saltimbanque d’une génération froide à qui Marlene Dietrich, les nuits blanches et la boîte à rythme inspirent autre chose que la vie normale.
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BEAK >
Geoff Barrow fait son come-b(e)ack

Bref, c’était un mardi. Ça faisait 72 heures que le patron m’avait refilé le deuxième album de Beak>. La pochette n’évoquait pas grand chose et les deux flèches dessus rappelaient surtout le logo de Citroën. Quant à la musique, une espèce de déflagration pour autistes bercés trop près du mur (du son). Tout ça me faisait transpirer à l’avance. Bref, j’allais devoir rencontrer Geoff Barrow, plus connu pour avoir déprimé toute une génération de gamins avec son groupe Portishead.
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LUMERIANS
Transmissions From Telos: Vol. IV

Plusieurs hivers après la sortie du « Live at Dunwich » de Giallos Flame chez feu DC Recordings, les Américains de Lumerians apportent la réponse du berger US à la bergère anglaise avec un deuxième long format qui ferait certainement valser Maggie Thatcher sur sa chaise électrique si elle s’était enfoncé une fusée nucléaire au fin fond du cosmos intérieur.
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