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Georges Marchais et le jazz : death of the cool

Novembre 1997, il pleut sur le cimetière de Champigny-sur-Marne. Ce matin-là, on enterre une icône, ce qui est plutôt rare dans ce bastion paumé du communisme. Après 30 ans de luttes un peu dérisoires, Georges Marchais vient de passer l’arme à (l’extrême) gauche dans la plus grande indifférence. Quelques impers’ du KGB ça et là, Robert Hue – forcément, Liliane – bien sûr – et puis… la trompette de «Bitches Brew» qui chante la nostalgie pour les derniers camarades. De la mort du jazz à la chute du mur de Berlin en passant par la naissance de Myspace, voici donc le cortège de la culture commune.
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THE SMITHS
There is a light that never goes out

Alors que je comatais tranquillement sur mon lit, voilà qu’un son m’extirpe de ma rêverie et vient se loger dans ma tête pour ne plus en sortir. D’ailleurs, il y a de fortes chances pour que j’écrive ce papier afin d’exorciser cela, car je n’écoute plus que le groupe à l’origine de cette situation depuis deux semaines. Et même si je les adore – au grand désespoir du rédac’ chef – j’aimerais bien pouvoir écouter autre chose que les Smiths.

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POLITIC’SHOW
Les Festivals de nos politiques

Vous avez toujours imaginé votre programmation de festival idéale, mêlant les références les plus obscures et inavouables aux dernières tendances du moment. Vous vous levez parfois le matin en vous disant que putain, s’il n’y avait ne serait-ce qu’un seul festival digne de ce nom, vous prendriez direct vos places un an à l’avance, évitant ainsi la cohue des grands départs et leur lot de surtaxes par la compagnie Sans Nommer Celle-ci Forcément.
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LULU GAINSBOURG
Saynète d’un copier-décoller

« Maintenant le mourant va mourir. Sans alcool, sans tabac, sans coups de Bambou, juste avec sa gloire frelatée : c’est maigre pour se rendre au Jugement Dernier. Il n’aura même pas la satisfaction de voir partir son Lulu au service militaire, lui qui aime tant l’armée, l’ordre, le flic, le rock, la mort aussi, tous ces ersatz de virilité qui lui interdisent de se concentrer sur la vraie question : Pourquoi ne suis-je donc pas un génie ? ». Jamais en manque d’une bonne punchline antisémite, Marc-Edouard Nabe avait encore une fois devancé tout le monde. C’était un soir d’octobre 1989, Serge était encore tout et Lulu n’était rien. C’était le bon vieux temps, Jean-Marc usait encore les bancs de son école de commerce provinciale.
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BERNARD LENOIR
Fondu au Lenoir

Du bout des lèvres et à reculons, il a enfin fini par céder son fauteuil. « Entre musique pas comme les autres et vie au grand air, j’ai enfin choisi ». Le communiqué de presse est laconique et le temps aux adieux ; Bernard Lenoir dit au revoir à toute une génération de rockeurs boursouflés par la tristesse, avec l’élégance d’un Giscard d’Estaing qui aurait tourné le dos à la cheminée. Avant même de rappeler que ce présentateur, culte pour certains et grabataire pour d’autres, atteint aujourd’hui l’âge des séquoias increvables, ne serait-il pas temps de se regarder droit dans les yeux pour s’avouer qu’il était grand temps pour ce John Peel français de couper les micros ?
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STEPHEN J. CANNELL
The american ghostwriter

Son ombre a plané sur tous les génériques des années 80 et son nom fut longtemps un gage de sécurité pour ceux qui cherchaient à perdre trente minutes le cul rivé dans un sofa. Assis derrière son fauteuil en cuir, il jetait nonchalamment trois feuilles de script à la gueule du spectateur rassasié, comme une marque de fabrique imprimée sur la rétine de millions d’adolescents téléphages. Le 30 septembre dernier, Stephen J. Cannell a définitivement rangé la machine à écrire, destination le dernier étage de la post-production. Après la coupure pub, il n’y avait plus grand monde pour applaudir.
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NO(W) FUTUR
Ou le déclin des icônes

Italie, 1909. ll fait beau à Palerme, Venise peut-être. Le rital ne porte pas encore la chemise noire (qui plus est mal cintrée, NDR). Filippo Tommaso Marinetti conduit sereinement, sur l’une des routes n’ayant pas encore connu le nivellement marqué par les obus de la première guerre mondiale. Les ailes de la voiture effleurent des pylônes, quand soudain c’est l’accident. Marinetti, âgé de 33 ans, vient tout simplement d’éviter la mort, ejecté de son véhicule et précipité par la vitesse dans les égouts d’une usine.
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AMERICAN IDOL
Déclin de l’empire américain

Des nuits complètes à absorber la TV, toutes les images à portée des yeux, l’expérience psychédélique ultime… Ou du moins la seul véritable pour notre époque. L’acide à été remplacé par des émissions creuses, peuplées de blondes vêtues de robes noires répétant les mêmes phrases durant des heures entières. C’est le cauchemar de Ray Bradbury à la sauce Fahrenheit 451. Puis l’ouverture des réseaux câblés a permis de voyager dans le temps et l’espace. Ainsi la TV est devenue le meilleur microscope pour disséquer le monde américain… via American Idol.
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