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DANIEL DARC
Darc was the night, cold was the ground…

J’ai rencontré Daniel en 1988. L’un de mes meilleurs amis, plus âgé que moi, Olivier, vénérait Taxi Girl, et connaissait son chanteur, qui était d’ailleurs facilement approchable. Je faisais mes premières piges pour un journal de l’époque, Guitare & Claviers, et je leur avais dit, comme si c’était de l’or en barre, que je pouvais « décrocher une interview avec Daniel Darc ». Lequel n’avait aucune actualité, puisque son disque avec Bill Pritchard était déjà sorti quelques mois plus tôt, et n’avait pas fait grand bruit. Mais la rédaction, généreuse, avait accepté.
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REG PRESLEY (1941-2013)
On n’est jamais trop glodyte

Je n’aimerais pas être la veuve de Reg Presley, mort le 4 février dernier. D’abord parce que je suis attaché à ma masculinité, ensuite pour le double chagrin d’avoir perdu mon époux et de lire partout qu’il était un idiot. Idiot « savant » certes, « réjouissant » souvent, « superbe et imbécile » au mieux, la presse nationale s’est précipitée sur le cadavre du chanteur des Troggs comme les foules des zoos se ruent sur un animal dépecé par un autre : avec bonne humeur, indifférence du cœur et la satisfaction d’en avoir enfin pour son pognon.
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COCTEAU TWINS
Les enfants terribles

1982, Robert Smith annonçait en clôture du rétrospectivement optimiste album Pornography : “I must fight this sickness, find a cure”. Quelques mois plus tard, il avait visiblement trouvé la solution et offrait à son public le titre “Let’s go to bed”, de quoi devenir encore moins convainquant que sa propre parodie par les Inconnus – nos Monthy Pythons français. En définitive, les goths n’avaient plus qu’à se retourner dans leur tombe. Ensuite tout s’enchaîna très vite. Bowie sortit « Let’s Dance », New Order « Blue Monday », et le compact disc fut lancé sur le marché anglais, contribuant à faire des années 80 l’enfer dont nous nous souvenons encore. Heureusement, quelque part en Écosse, résistait un couple d’irréductibles, les Cocteau Twins.
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THE UNICORNS
La fantasque chevauchée

Difficile d’établir le degré de culte d’un groupe quand l’histoire l’a relégué aux oubliettes, du moins à la poussière des disques durs. The Unicorns, groupe canadien établi à Montréal s’est, par d’étranges circonstances, sabordé au moment où le couple millionnaire Régine et Win s’apprêtait à resituer Montréal sur la carte. Pourtant, alors que la voie lactée s’ouvrait à eux, les Licornes venaient de frapper fort avec un disque lo-fi, ovni, à la déviance foutrement géniale. L’unique testament avant l’explosion en plein vol d’un astre bien perché.

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LCD SOUNDSYSTEM
Il était une fin

Ils se reforment déjà ? Un nouvel album est sur les rails et Gonzaï aurait le scoop ? Quelques dates à Paris, peut-être ? Bien évidemment, rien de tout cela. La vérité est plus prosaïque : fatigués d’attendre qu’un distributeur français se penche enfin sur Shut up and play the hits, nous nous sommes procurés en import ce « docu d’auteur(s) » qui relate le tout dernier concert de LCD Soundsystem – au Madison Square Garden. L’objet est sorti en octobre dernier aux Etats-Unis… et en Angleterre. Mais ici ? Rien.
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THE GUN CLUB
De l’autre coté du désert

Jeffrey Lee Pierce est né en Californie, à la frontière du désert. Le désert peut être une expérience décevante. A quoi t’attends-tu ? Un horizon de sable. Et que vois-tu ? Des montagnes, des routes, des collines, des cailloux. Alors on avance, on veut voir du sable, pas seulement des cailloux. Le désert, c’est encore plus loin, là où la moindre pierre est devenu poussière. Mais cela fait déjà longtemps qu’il n’y a plus rien à voir. C’est aussi ce que l’on peut ressentir dans certaines banlieues, près de l’extrême bord du monde. J’imagine que Jeffrey a grandi quelque part dans ce gradient de vide entre la poussière et le béton. Il fut aussi le président du Fan Club de Blondie.
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SARAH RECORDS, 25 ANS
Portrait d’une éternelle adolescente

Fin des années 80, début de la scène britpop. Le label Creation Records, drivé par l’inénarrable Alan McGee, obtient un succès international en signant le petit groupe d’Écossais The Jesus & Mary Chain. Grâce au pognon des petits Jesus, Creation va produire quelques bombes telles que Primal Scream, My Bloody Valentine ou Oasis et devenir le label historique de la pop anglaise. Cet article ne raconte pas son histoire. Cet article raconte celle de Sarah Records, expliquée par ses deux fondateurs à Gonzaï 25 ans après les débuts.
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DEUX [1982-2013]
Le minimal se fait la malle

Le décès voilà quelques jours de Gérard Pelletier à l’âge de 60 ans marque la fin d’un rêve synthétique imaginé trente ans plus tôt par son groupe Deux, duo synth-pop à la française en avance sur son temps et qui, du coup, n’a jamais connu son heure de gloire. Comme toute une génération de jeunes musiciens semble se réveiller aujourd’hui avec un synthé sous l’oreiller sans pour autant rendre à César ses lauriers, Gonzaï ressort des cartons une interview de Deux, mis en boite voilà cinq ans pour la réédition d’ « Agglomerat ».
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FAUST [INTERVIEW]
So far, so good

A l’occasion de leur passage samedi prochain pour une Gonzaï IX sous le signe d’Halloween aux cotés de Cercueil et Le Prince Harry, remontée des archives pour Faust avec une interview téléphonique réalisée en 2008. Avec, à l’autre bout du fil, le leader historique Jean-Hervé Péron, et son cortège de souvenirs krautrock ; un mot dont ils assument, à juste titre, la co-paternité avec Neu ! et Can.
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NICK KENT
Apathy for the Devil

À mi-chemin entre autobiographie et analyse de la musique des seventies, truffé d’anecdotes drôles ou sordides, le livre de l’un des rock critics les plus influents de l’histoire paraît enfin en France, impeccablement traduit. Rédacteur au New Musical Express durant la période faste du magazine, Nick Kent a intimement fréquenté le gratin et la lie des rock stars devenues mythiques. Surtout, cette légende vivante du journalisme se révèle un garçon attachant, cultivé, humble et drôle. Qui se trouvait au bon endroit, au bon moment. Ou le contraire.

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FLEETWOOD MAC
Micmac chez les Mac

Il y a des records qui ne seront jamais battus. Comme celui de la plus grosse pyramide du monde, par exemple. Plus personne ne fait de pyramides de nos jours, les gens leur préférant des pierres tombales, jugées plus discrètes. Ce qui se justifie par le prix du foncier : dans le désert, on peut se permettre de voir large. À Paris, c’est différent. Et avec ses travées de caveaux haussmanniens néo-gothiques grecs bien tassés, le cimetière du Père Lachaise est plein depuis si longtemps qu’il n’y a plus de place pour nos cadavres à nous. Ni même pour celui de Fleetwood Mac, récemment déterré grâce à un Tribute aux airs d’épitaphe.
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John Sinclair : Kick out your revolution, motherfuckers !

« John Sinclair, t’es pas clair » dixit John Lennon. La première fois que le nom de cet olibrius m’est parvenu aux oreilles, c’était par le biais des pérégrinations de Beatle John, exilé au pays de l’oncle Sam, qui en tandem avec maman Yoko fricotait avec tous les cinglés révolutionnaires chevelus du début des seventies. Et Dieu sait qu’en AmeriKa ils étaient tout un bataillon pour la révolution des peuples opprimés, un joint au bec, le buvard sous la langue, le Petit Livre rouge dans la poche arrière du jean et, pour les plus couillus, une mitraillette en bandoulière. Avec aussi un peu de plastique planqué dans le cul, au cas ou l’envie de faire péter le système leur viendrait au réveil.
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ROTOMAGUS
Stairway to hell : The Sky Turns Red

Abandonnés sur le bord de la Nationale 7 par la postérité, les Rouennais du groupe Rotomagus n’ont jamais connu le summer of love ni les lauriers du temps où ils croisèrent la route de Led Zeppelin ou des Who. Une quarantaine de saisons après leur séparation, Julian Cope puis le label Martyrs of Pop les prennent en stop pour un dernier tour de piste. Et, une fois n’est pas coutume, l’exhumation du corps est plus céleste que prévu…
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LAIBACH
The nazi side of the moon

En dépit de son chant teuton sur des hymnes martiaux, Laibach n’est pas un groupe nazi, mais slovène. Leurs titres sont à la fois un manifeste éthique – « Live is life », une dénonciation des limites tautologiques du langage – « Leben Heisst Leben » – et un abrégé de théologie – « God is god », explorant la face cachée de la pop. Précisément celle où se cachent les sbires de Hitler, si l’on en croit « Iron Sky », film à paraître dont ils signent la BO. Une histoire de nazis de la lune qui reviennent sur terre… Laibach aussi revient, avec un album de reprises et une tournée à venir. Introduction donc à « An introduction to Laibach… »
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