J. EDGAR
G-men

Clint Eastwood livre, avec « J. Edgar », un objet étrange. Sous couvert d’un biopic historique, il filme une histoire d’amour contrariée. Sans grand recul, il nous plonge dans la psyché retorse et tourmentée de son héros. Sinueux mais parfois un peu vain, le film déroule le combat idéologique d’Edgar Hoover comme le combat d’un homme contre lui-même.
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TAKE SHELTER
Le chaos rampant

Tout le monde connaît l’histoire des trois petits cochons. C’est une histoire que l’on raconte aux enfants qui vivent dans des maisons en pierre : c’est une histoire qui rassure. Pour les enfants qui vivraient dans des tipis ou des cabanes en bois, je pense qu’il faut l’éviter. « Take Shelter », c’est l’histoire du troisième petit cochon qui serait devenu psychotique, et qui déciderait de se construire en annexe un abri antiatomique, un refuge ultime, qui parerait à tout.
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MILLENIUM
Dérapage en Grand Nord

Après avoir biographié avec talent la vie de Marck Zuckerberg, David Fincher replonge dans l’enquête policière avec « Millenium » et retrouve avec passion sa lubie du tueur en série. Le dernier en date, « Zodiac », était d’une rare intensité, un casse-tête insensé et psychopathe, dont la force de l’intrigue aspirait littéralement. Avec « Millenium », le pari était sans doute trop risqué. Ce qui faisait la force de « Social Network » est ici la faiblesse de « Millenium » : son scénario.

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PHILIPPE GARREL
J’existe…

Quand Garrel réalise son tout premier film, il n’a que 16 ans. Le titre, « Les enfants désaccordés », pourrait s’appliquer à toute sa filmographie. 48 ans plus tard, il revient avec « Un été brûlant », et j’ai toujours cette impression que Garrel fait des films comme si c’était la première fois. Rencontrer une fille, la séduire avec son lot de timidité, de naïveté, de passion exacerbée, et puis l’embrasser. Parfois se dessinera une rupture… et un nouveau film.
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JEAN DUJARDIN
Le corps impatient

Il aurait pu devenir le pire gâchis de la comédie française de ces dix dernières années, et il a fallu une belle rencontre (Michel Hazanavicius), des risques importants et une perpétuelle remise en question pour aborder frontalement l’empire du cinéma français. Le côté obscur, refusant les rires et autres bouffonneries, s’est senti obligé de s’abaisser devant ce corps en furie, qui parle, danse et intellectualise discrètement tout ce qu’il touche.
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DRIVE
(Avis contre) Taxi sans driver

« Drive » a reçu le Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, illustrant le principe des honneurs à contretemps, lequel consiste à rater les bons films d’un réalisateur pour primer les suivants. La loi de l’honneur à contretemps implique souvent que le film primé soit raté, comme le prouve « Drive », promenade médiocre et sans intérêt dans les rues de Los Angeles.
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LETTRE À JACQUES AUDIARD
Ma vie de cinéphile…

Le cinéma reste un acte d’amour. J’en fais les frais constamment et honteusement, j’avoue aimer ce supplice. Se retrouver devant un film qui te brouille les pistes, te retranche dans tes convictions sur un réalisateur que tu n’as pas toujours porté dans ton cœur, et finalement te mets hors-jeu, cela s’appelle vivre une rupture et c’est parfois jouissif ! Un film, « Le Prophète », un regard, Jacques Audiard et un critique de cinéma, assis quelque part dans les couloirs d’un festival, vidant ses tripes dans une lettre personnelle, sans se soucier si son destinataire la lira un jour….
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