RICHARD C. SARAFIAN [1930-2013]
Richard le vivifiant

Disparu le 18 septembre dernier, Richard C. Sarafian est remémoré aujourd’hui comme l’homme d’un unique film culte – et qui aboie « culte » avec la meute jappe « Tarantino » quelques secondes plus tard. Derrière cette image réductrice se cache un personnage plus complexe qu’il en a l’air et dont la vie et l’œuvre réservent leur lot de beautés éparses et d’anecdotes permettant d’esquisser le portrait d’un des derniers contrebandiers du cinéma.

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SPRINGSTEEN AND I
Born to lose

Bruce Springsteen occupe bel et bien une place à part dans la musique populaire contemporaine, seul rock-star à même de conjuguer les deux vertus nécessaires pour assumer des charges aussi lourdes que celles de « barde de l’Amérique » ou de « working class hero » : l’envergure médiatique et le refus du cynisme. Tout l’inverse du documentaire musical produit par Ridley Scott et présenté cet été, dont on retiendra surtout que le sel du Boss ne se dilue pas facilement dans l’eau.
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EN PAYS CANNIBALE
Récit d’une projection presse

Un « trip tease » pour une mise à nu de l’envers de la came filmée à la seringue, c’est un peu la promesse de ce film que je m’en allais découvrir un peu avant tout le monde. Où la projection devait-elle avoir lieu ? Vers Pont de l’Alma, Avenue Montaigne, Rue François 1er avec les Champs à proximité ; un endroit qui tient moins de la décadence – quoique – que de l’appel au crash…
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TURKISH STAR WARS
The Ottoman empire strikes back

Un soir de printemps à l’heure où noircit la campagne, dans mon appartement non encore capitonné, j’ai subitement décidé de soulager ma conscience agitée en me plongeant dans un film turc des années 80. Je conçois que cette pratique peut paraître étrange pour les duchesses, mais cette méthode est aussi efficace que 60mg de Diazepam. Après quelques pénibles recherches dans l’insondable toile virtuelle, j’ai débusqué un film unique en son genre nommé « Dünyayı Kurtaran Adam », plus connu sous l’appellation « Turkish Stars Wars ».
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4:44 LAST DAY ON EARTH
Il faut sauver le lieutenant Ferrara

Est-ce bien un film d’Abel Ferrara que l’on vient de voir ? Peu de rock, plus de drogues, pas une goutte d’alcool alors que dans quelques heures, à 4 heures 44 minutes exactement, ce sera la fin du monde. Même Audrey Pulvar aurait au moins lancer un de ces désormais légendaire « Let’s Rock ! » Et là non, le bad lieutenant s’est rangé et passe les dernières minutes de sa vie enfermé dans un loft new-yorkais avec une jeune altermondialiste. Mais à y regarder de plus de près et en tendant l’oreille, on peut entendre Ferrara appeler à l’aide. Et surtout se foutre de notre gueule, saloperie de menteur. Rédemption mon cul.
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URI ZOHAR
Du cinéma à la synagogue

Il y a à peine un mois, Israël nous a envoyé une petite bombe cinématographique. On a pu découvrir à la cinémathèque un réalisateur israélien jusqu’ici inconnu au bataillon : Uri Zohar. Des films libres et choc entre les comédies italiennes et Cassavetes, mais qui permetent surtout de découvrir l’itinéraire d’un cinéaste qui après avoir été une icône de la contre culture est devenu un rabbin ultra orthodoxe. Le fameux humour juif ? Non même pas. Un peu comme si en France Joël Séria ou Bertrand Blier devenaient subitement prêtres. Un peu comme si Olivier Dahan se mettait à faire des films. Un choc, un vrai.
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AU NOUVEAU LATINA
Soirée « road-trip » ce samedi

A égalité avec l’amour, la route est sans doute le thème le plus redondant dans l’art : photo, musique, cinéma, littérature, blagues, estampes japonaises… Toutes ces formes prennent souvent le parti du mouvement pour la simple et bonne déraison de nous emmener « autre part », sans que le spectateur se casse la tête à chercher un billet d’avion sur Last Minute.com. Tout ça pour dire que samedi soir le cinéma Latina prend ses spectateurs en stop pour une soirée spéciale « on the road » avec projection du film « The Hitcher » (1986) et expo ricaine du photographe Dom Garcia. Attachez les ceintures !
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ACE IN THE HOLE
Death by entertainment

Coincé entre « Sunset Boulevard » et « Sept ans de réflexion », « Le Gouffre aux chimères » (1951) qui ressort cette semaine est une perle entre deux diamants. Loin de ses comédies légères, Billy Wilder y dirige un Kirk Douglas impitoyable dans une fable particulièrement dure. Où l’on apprend que si les journalistes sont responsables de la mort de Lady Di, ce n’était certes pas un coup d’essai.

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HPG
High Pleasure Guaranteed

Hervé-Pierre Gustave (connu sous l’acronyme HPG) a marqué le monde du porno. Acteur dans plus de 600 films (à vérifier quand même), importateur du gonzo en France, il a décidé ces dernières années de tourner le dos au cul pour se lancer dans le cinéma dit traditionnel. Après « On ne devrait pas exister » et « Il n’y a pas de rapport sexuel », HPG invite l’ex-pensionnaire de la Comédie-française Rachida Brakni et le King Cantona devant sa caméra pour son premier long-métrage de fiction, « Les Mouvements du Bassin ». Pour cerner celui qui a construit sa vie sur l’image (devant et derrière), rien de tel qu’une interview en séquences vidéo. Moteur ! Action !
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WOODY ALLEN
Chronique d’une dégénérescence assumée

C’est un fait. Pour des raisons qui échappent à toute démarche analytique efficiente, certains cinéastes semblent intouchables, ad vitam aeternam. Systématiquement sacralisés, même sur la pente descendante. Se révéler irrité, voire, au pire, indifférent face à leur œuvre peut valoir un véritable scandale lors de dîners mondains politiquement corrects. C’est le cas de Woody Allen. Encensé en France, relativement noyé parmi ses confrères outre-Atlantique. D’une grossière fadeur, son dernier « caprice européen » en date confirme nos soupçons : l’heure de la retraite est irrésistiblement proche.
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SERGE DANEY
L’état (de) critique

Est-il vrai que l’on a tendance à oublier de plus en plus vite ? Qu’est-ce qui restera alors de Gonzaï quand Bester ne pourra plus payer le terme ? Un avatar de chien enfroufrouté sur une recherche Google Images ? Même si Serge Daney était une voix forte, il faut croire qu’une voix forte a quand même besoin d’être passée, transmise, repassée, re… De la pub, du buzz, qu’elle a besoin, la voix. Bref, une journée d’études sur ce damné de Daney, vingt ans après sa mort, dans un lieu de culte comme la Cinémathèque, ce n’est jamais de trop. Opé’ pour un debrief ?
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