DAN DEACON
« America », l’ère d’un néo punk

Déjà trois ans depuis l’excellence divine de « Bromst » et le concert épique à la Route du Rock. Déjà trois ans qu’on attendait le retour du nouveau messie sans culottes courtes ni crampons. Paré de son plus beau bermuda rose fuchsia, la barbe rousse réfléchie dans ses lunettes « pulvarisées », il revient enfin avec « America », titre simplet pour un hymne au grand Espace.
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DEAD CAN DANCE
« Anastasis », résurrection ratée

« Je suis pas super fan de Gonzaï, me dit un ami. Ce style du genre ’20 h, je suis devant un bar. Je m’allume une clope’… » Certes. Mais comment décrire la musique de Dead Can Dance autrement qu’en évoquant la grande demeure humide et froide de mes cousins normands ? Je lisais un Corto Maltese à la lueur des derniers rayons du crépuscule lorsque j’entendis pour la première fois les synthétiseurs sinistres de « décédé »…
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BEWITCHED HANDS
« Vampiric Way »

« En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées », disait notre bon président Valéry Giscard d’Estaing. Depuis, le Minitel s’est éteint, le Concorde s’est crashé et Bewitched Hands chante en anglais. Réunissant ce qu’il y a de plus lourdingue dans Arcade Fire et de plus agaçant chez MGMT, ils reviennent — une fois de trop — avec « Vampiric Ways », prenant semble-t-il un malin plaisir à faire mentir notre ex-président. Aussi inspiré qu’une éolienne un jour de pluie, Bewitched Hands ouvre la voie à un nouveau rock : propre, renouvelable et sans aucune imagination.
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HOLOGRAMS
Just an illusion

Epidémie de réincarnations dans l’actualité. Snoop Doggy Dogg a lâché le rap après avoir vu la lumière, quelque part en Jamaïque ou plus probablement dans sa tête. Touché par la grâce de Bob Marley, il faudra désormais l’appeler Snoop Lion. Un peu plus au nord, la même histoire. Voici quatre jeunes gens avec l’avenir devant eux et voilà-t-il pas que subrepticement Joy Division, The Cure et les B52’s décident de se réincarner en eux. Résultat, Holograms, avec des gros morceaux de rock, de punk, de post et de wave dedans. Pour le new par contre, faudra repasser.
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BULLION
« Love Me Oh Please Love Me »

Un jour, le chanteur du groupe allemand D.A.F, Gabi Delgado-Lopez, avait confié à un journaliste que « tout ce qui l’entourait était soumis à ses propres règles d’élimination ». Manière de dire qu’en son monde, la seconde chance n’existait pas. Cela avait commencé à l’adolescence, au moment de compiler ses titres préférés. Et l’avait ensuite amené à virer tous les membres de son groupe sauf Robert Görl, ce qui, en plus de faire prendre des épaules à D.A.F, lui a évité de finir homme-orchestre.
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ALEX ROSSI, « L’ULTIMA CANZONE »
Italians do it better

« Les Italiens le font mieux. » Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le nom du très chic label de Chromatics, Glass Candy, Symmetry et consorts, des groupes qu’on pourrait rapidement qualifier de post-italo disco. Seul hic : le post ici serait de trop ; d’une part parce que l’italo disco est indémodable, et d’autre part parce que leur catalogue de chansons ne sonne résolument pas plus moderne que celui de leurs modèles – les bruits de craquements façon vinyle chez Chromatics ou l’obsession Carpenter en général.
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OM
« Advaitic Songs »

Peut-on raisonnablement placer un jeu de mots aussi pourri que « Om sweet Om » pour introduire cinq morceaux qui semblent avoir été enregistrés au fin fond d’une grotte afghane par des soldats américains adeptes de drone – la musique, pas l’instrument de guerre ? Assurément non. Tentons tout de même un « allez l’OM » comme un ultime tagada tsoin tsoin et ouvrons nos manuels bibliques à la première page.
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LUMERIANS
Transmissions From Telos: Vol. IV

Plusieurs hivers après la sortie du « Live at Dunwich » de Giallos Flame chez feu DC Recordings, les Américains de Lumerians apportent la réponse du berger US à la bergère anglaise avec un deuxième long format qui ferait certainement valser Maggie Thatcher sur sa chaise électrique si elle s’était enfoncé une fusée nucléaire au fin fond du cosmos intérieur.
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SMASHING PUMPKINS
« Oceania », le retour aux années collège

Il semblerait que personne n’ait daigné prévenir Billy Corgan que les années 90 étaient finies ; Kurt Cobain est mort et Skyrock désormais premier sur le rap. Neuvième opus du groupe, et démenti formel à tous ceux qui pensaient que Billy s’était ramolli : « Oceania » n’est ni mieux ni moins bien que ses prédécesseurs. Il est exactement pareil.
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RUBIN STEINER
Discipline in Anarchy

Faire danser malin, ça n’est pas à la portée du premier idiot venu. Encore moins s’il est français. Heureusement, il y a Rubin Steiner. Parce que la french qui ne touch plus grand monde, ça commence à bien faire. Son nouvel album, qui sort à la rentrée, devrait servir de parfait antidote aux programmations de plus en plus consanguines des festivals estivaux.
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EOS.MMX
Sous le soleil inexactement

Depuis l’invention de la femme puis de la télécommande, on n’a rien trouvé de mieux qu’une compilation estivale pour tromper l’ennui – voire son petit copain. Beaucoup moins dangereuse quoiqu’aussi bavarde que votre concubine, la deuxième compilation estivale du très chic label Ekler’O’Shock n’assure pas la perte de poids avant l’été, pas plus que ses tubes ne protègent des cancers contre la peau. Tromperie sur la marchandise ?
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THE HIVES
Lex, Hives and rock’n’roll

J’ai toujours aimé la Scandinavie, la Suède plus particulièrement. La nature vierge, l’immensité vertigineuse, presque écrasante, déséquilibrant celui qui s’y perd, comme une toupie en fin de course. On se rappelle alors la petitesse de l’homme et sa place dans le théâtre de l’univers. Un morpion accroché aux poils de cul d’un éléphant. La nature est une leçon d’humilité ; ce qui n’empêche pas les Hives de se déclarer meilleur groupe de rock du monde.
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PEAKING LIGHTS
« Lucifer »

Quand il est annoncé dans les premières lignes de la biographie d’un groupe qu’il est composé d’un couple marié du Wisconsin et que l’enregistrement de leur dernier album a été influencé par la naissance de leur premier enfant, on se dit qu’on a déjà lu pitch plus attrayant. C’est le cas pour « Lucifer », troisième disque d’Aaron Doyes et Indra Dunis, qui amène pourtant le mélomane vers d’autres considérations. Tout le monde aime un bon yaourt. Montrez-moi quelqu’un qui n’aime pas et je vous montrerai un menteur.
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PUBLIC IMAGE LIMITED
This is PiL

Existe-t-il pire torture que d’écouter le nouvel album d’un ancien Sex Pistols quand ce dernier n’a pas cassé de bouteille depuis 1992, qu’on n’a jamais écouté un disque de PiL en entier et que, de surcroît, l’auteur de ces lignes a toujours cru que Public Image Ltd était le nom d’un groupe de rap originaire de New York ? Réponses en quelques lignes avec un papier aussi bon que le jeu de basse de Sid Vicious.
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JACK WHITE
Blunderbuss

À défaut d’être hallucinante, exceptionnelle et révolutionnaire, la sortie du dernier album de Jack White est assez révélatrice de l’époque actuelle : mes amis, l’heure est grave. Les années 2000 que nous pensions obscures et révolues, presque lointaines tant nous souhaitions les quitter, semblent de retour.
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CÂLIN
« Black Chinese II », by its cover

« Black Chinese II » de Câlin arrive chez le journaliste musical sur un carton qui reprend les codes du disque d’or, avec un petit cartel en haut et le disque en doré accroché au centre. Il y a même, à l’arrière, une petite patte en carton qui permet à l’objet de tenir debout. Il faut un sens certain de l’autodérision rétro-temporelle pour utiliser un objet en aussi tragique voie de disparition. Mais de l’autodérision rétro-temporelle, Câlin n’en manque pas.
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