THE LOVED DRONES
The Tangible Effect of Love

Un label belge (Freaksville), deux rosbeefs cinglés de synthés (Android 80 et Man From Uranus), un expert es-Fender Rhodes (Georges Hermans), un flûtiste de travers (Jean-François Hustin), une icône de l’underground folk des seventies (Emanuelle Parrenin) et un producteur au pseudo – relativement – plus connu que son patronyme (Benjamin Schoos, alias Miam Monster Miam) : non, il ne s’agit pas de l’Agence tous risques de la console de son, mais du combo improbable ayant couché sur bandes « The Tangible Effect of Love », sous le nom de The Loved Drones. Quittons donc ce chapeau très name dropping pour voir l’effet que ça fait sur les oreilles.
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PHILIP GLASS REWORK
Ca passe ou ça glace

La récente sortie du disque a été passée sous silence et pour cause, « Rework » est l’hommage des plus bavards à l’un des plus discrets des génies du vingtième siècle. Conçus comme une revisite up to date du répertoire de Glass, les remixes commandés par un esprit certainement torturé parviennent à transformer le minimalisme en presque rien du tout.
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LES MOTIFS DE L’ANONYMAT
Les repêchages de 2012

Le chroniqueur musical est une vache comme les autres. La vitesse le bouscule. L’image d’Epinal du bovin épanoui ruminant son herbe fraiche en regardant passer les trains Corail de province est aussi éculée que celle du chroniqueur infusant un album sur sa platine vinyle armé d’une plume, d’une feuille blanche et d’inspiration. Le TGV qui sillonne la France en croix à plus de 300 km/h a ulcéré les charolaises et les Limousines au même titre que le haut débit a noyé les rocks critics.
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FRUSTRATION
Malaise dans la civilisation

Lorsque Borges apprit qu’il avait vendu trente sept exemplaires de son “Histoire de l’éternité”, il eut une impression de foule. Trente sept personnes, hommes et femmes avec des chapeaux différents, chacun son livre dans sa main. Il ajouta : « à mon époque c’était mieux, on ne pensait pas en termes de public, on écrivait pour un tout petit cénacle, pour quelques amis ». Quelques amis, voilà ce qui suit de salle en salle le groupe Frustration. Et ils commencent à être nombreux.

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ESBEN AND THE WITCH
Les gens de l’automne

Le 21 janvier 2013 – soit un mois jour pour jour après cette fin du monde qui aura surtout permis aux fabricants d’abris antiatomiques de s’en mettre plein les fouilles – sortira le nouvel album d’Esben and the Witch. Intitulé « Wash The Sins Not The Face ». Le disque est succulent mais si vous voulez mon avis, il ne sort pas du tout à la bonne date…

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THE SUBSONICS
In the Black Spot

Les périodes de fêtes et les anniversaires sont toujours doccasion d’injecter un peu de botox dans les chairs putréfiées de vieilles gloires d’antan, histoire de faire gonfler le chiffre d’affaires de majors déjà bouffies et obèses. On réédite donc le coffret officiel de luxe du Velvet Underground pour fêter leurs 40e anniversaires avec la banane de Warhol pour étendard. L’histoire d’une œuvre d’art devenue un simple logo, sorte d’accomplissement pour le publicitaire artiste.
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RACHEL ZEFFIRA
Déserter l’ennui

Gros plan sur le conducteur depuis l’extérieur du véhicule. Le paysage en reflet sur le pare-brise, on devine les arbres. Au volant, le mec est serein. Il a passé le cap de la quarantaine sans trop d’écueils. Il porte une chemise blanche Paul Smith parfaitement repassée et sa fille lui gribouille des dessins moches, comme tous les enfants. Le brushing impeccable, le sourire bright, il fait l’amour à la voiture. Ce mec s’appelle Laurent Delahousse.
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FOXYGEN
Lavoisier avait raison

La force des disques de grands cambrioleurs, c’est qu’il est impossible de remarquer l’effraction, impossible de savoir où se finit le plagiat et où débute la véritable partie originale. De ce point de vue, le cas Foxygen est remarquable. Disque de faussaire ou de faux fossoyeurs, leur « We are the 21th Century Ambassadors of Peace and Magic » confirme surtout que les lois de la physique s’appliquent aussi au Rock’n’Roll.
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TOP ALBUMS 2012
L’année vue et entendue par Gonzaï

Il aura fallu plusieurs conciliabules, la mort de trois secrétaires et un huissier de justice pour se mettre d’accord sur l’utilité d’un top de fin d’année. Les délibérations et la tentative d’un consensus à la François Hollande n’ayant pas été concluantes, nous vous livrons ici un top anti-collégial où chacun des membres de Gonzaï joue de son petit violon pour vous servir son instant préféré d’une année riche en sorties dispensables. Sortez les tamis, on a pourtant trouvé des pépites.
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Poni Hoax : Exile on mainstream

Le critique musicale se prend parfois pour un généalogiste, palliant sa difficulté à décrire par des mots ce qui est vibration éphémère par la convocation de noms glorieux et de lignées prestigieuses. Ne rechignant pas, souvent avec quelque mauvaise foi, à évoquer des hybridations étranges pour décrire tel son nouveau – du Tri Yan stoogien joué par Moroder par exemple – un peu rétif à la classification. Il arrivera cependant qu’un disque, parfois, résiste à toutes ces tentatives : « State of War », troisième disque de Poni Hoax que nous avons écouté en avance, est l’un de ceux là.
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FAIRHORNS
Comme Beak au rasoir

Son look de fils ainé de la famille Adams ayant trop trainé au cyber café ne plaide pas en sa faveur, mais Matt Williams a su trouver en Beak une famille d’adoption où porter les cheveux gras et collectionner les synthés pourris n’est pas synonyme de déshéritage. Avec son projet solo nommé Fairhorns, le clavier fou de Geoff Barrow repousse les limites de l’inaudible, du moins pour ceux ayant découvert le solfège grâce à Nagui et NRJ.

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TOY
Let myself be hype

Les Avro Lancasters décollent depuis le jardin de Winston « gros cigare » Churchill pour exploser la gueule de ces nazis de milliers de bombes. Des centaines d’hélices vibrent dans l’air tel un sexTOY dans la chatte à ta mère tandis que les tirs de DCA redoublent à mesure que l’on avance au-dessus des lignes ennemies. Musique patriotique. Les Messerschmitts au cul, Brême en ligne de mire, faites péter la sono, c’est la guerre en dolby surround !
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MUSTANG REPREND
Des reprises pour éviter la méprise

Échaudés par le succès tout confidentiel de leur « Tabou » sorti l’année dernière, les rois mages gominés redonnent des signes de vie avec un EP de reprises de chansons françaises qui s’il ne tordra pas le cou aux mauvaises langues (sic), permettra au moins de prouver que nulle besoin de regarder vers l’Amérique pour trouver la bonne étoile du Berger, comme dirait Sheila.
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METZ
L’attaque des drones

Taper Metz sur le Net, c’est ne rien attendre de plus qu’une fin de soirée à boire de la bière éventée. Mis à part le fait qu’il est possible de visionner en ligne son conseil municipal, ces quatre lettres googlées nous apprennent toutes sortes de trucs dont on a le droit de se foutre comme du dernier vomi de JF sur son ami François. Ce n’est donc pas un secret de révéler que Metz demeure cette ville capable de ne laisser aucun souvenir aux gens de passage. Or, aux dernières nouvelles, Metz a été transplanté à Toronto. Et si, dans l’idée, ce déménagement semble plutôt funky, c’est penser peut-être un peu trop vite que Toronto est, du monde, la plus gaie des cités.
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MATTHIEU CHEDID
Je dis haine

Rarement dans l’histoire du rock français on aura vu tant de fausse modestie mise au service d’un tél égo. Au fur et à mesure que la consonne grossit sur les affiches, le mojo tant vanté se dilue inlassablement dans un grand vide interstellaire composé de caissières en manque d’amour, de jeunes parents accros au Feng shui et d’adolescentes en quête d’un monde plus vert. Et m….
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BRYAN FERRY ORCHESTRA
The Jazz Age

« Après quarante années à faire des disques, à la fois en solo et avec Roxy Music, j’ai pensé qu’il serait intéressant de revisiter quelques-unes de ces chansons, de les approcher de façon instrumentale (…) et d’apporter une nouvelle vie à ces chansons, une vie sans mots ». Ça commence comme ça, avec les notes d’une pochette infâme qui n’augure de rien de bon, à moins que l’idée d’écouter des reprises de Roxy Music en mode salon de thé dansant des années 20 ne vous excite davantage qu’un nouvel album soporifique de Brian Eno. Ce qui mérite une discussion, petit doigt levé, en trempant la madeleine de Proust dans ce « Jazz Age » aux couleurs sépia.
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