Femmes ! Quelle est votre place dans le catch ? Je vous le demande. Réunions de poupées gonflables, second degré outrancier, psychologie évacuée. Le no man’s l

Femmes ! Quelle est votre place dans le catch ? Je vous le demande. Réunions de poupées gonflables, second degré outrancier, psychologie évacuée. Le no man’s land de votre représentativité catchesque s’étend à perte de vue. Arrêtons cette mascarade, l’affaire est sérieuse. Femmes, il est temps de réagir et de s’offrir une ligue de catch féminine digne de ce nom !

En plus d’être considérées comme des potiches à la télévision, dans le rock, dans le monde de l’entreprise, comme des obstinées du régime et de la psychologie à deux balles par les magazines féminins écrits par des crétines qui mettent des moon boots l’été, les femmes n’ont pas non plus le beau rôle sur les rings qui demeurent le théâtre d’une miso-misogyne mascarade. Il est temps de prendre les armes ! L’enjeu est de taille : ce sport possède un rayonnement international et constitue donc une vitrine de choix pour une véritable représentativité paritaire. L’égalité avec les mâââââles peut et DOIT passer par là, à des années-lumière des communiqués de ces pisse-vinaigres de Ni Putes, Ni Soumises ! Dans ta gueule, Isabelle Alonso ! Monte sur le ring si t’es une femme ! Et il fallait bien une étincelle pour mettre le feu aux poudres…

Par delà l’Atlantique, au pays de l’Oncle Sam, JV Rich, un adolescent de 19 ans, a gagné quelques millions de dollars à la loterie. Avec le pactole, il s’est offert une ligue de catch baptisée du nom de Wrestlicious, show télévisé qui débutera au prochain automne. Concept ? Des tétons, du cul : le retour ! Avec plus de second degré, et une galerie de stéréotypes (la fermière, l’alerte à Malibu, la fille du régiment) digne de Confessions intimes, sur laquelle il sera une nouvelle fois impossible d’adhérer sur le long terme… Si ce petit avorton mérite d’être châtié comme il se doit par des catcheurs mexicains assoiffés de vengeance et de haine, pour excès de second degré, il met le doigt sur une bien sinistre affaire, révélatrice de l’insignifiante part laissée au catch féminin.

Le catch excite les foules depuis le XIXe siècle, et malgré ses nombreuses qualités qui ont su confirmer sa longévité, il n’est pas à l’abri de se retrouver au creux de la vague. Conscient de cette menace potentielle, la World Wrestling Entertainment (WWE) et son ancêtre la WWF, vitrines du catch international, décide de diversifier son activité et s’ouvre à la gente féminine en créant championnats, ceintures, titres de suprématie : autant de Graals pouvant légitimer une pratique.

Avec un postulat pour les dirigeants et des bookers (en fait ceux qui scénarisent les combats et autres intrigues) de la WWE : jouer sur la corde hormonale…

L’idée repose sur le titillement du sacro-saint fluide : la testostérone, la vraie, celle qui fait des allers-retours entre l’hypophyse et le pénis (ou l’hypophyse et les ovaires pour les lesbiennes) et fait bander, et réunit les cheveux blonds, les cheveux gris. Relancer l’intérêt ? Redresser serait donc un mot plus juste. À grands renforts de tétons, de miches à volonté, d’additions du genre 95C + 95C + 95C, et autres chutes de rein, le tout servi dans des combinaisons moulantes-fluorescentes, avec décolletés fournis (en sus bien entendu). Niveau combats, les filades de divas de la WWE sont un subtil mélange combinant crêpage de chignon, minois boudeur et tirage de cheveux. La cour de récré sur un ring : ne manque que le saut à l’élastique et la marelle. Et bordel de m….. AUCUNE MOCHE DANS LE TAS ! Les rousses pourraient enfin avoir leur mot à dire, mais non… On veut des boudins, que diable ! Et des canons ! Comme dans la vie de tous les jours !

Résultat des courses : la mayonnaise ne prend pas, à moins d’être sacrément bas du plafond. Et la raison est évidente : une fois passé le plaisir des yeux, se présente le néant dans toute sa splendeur, le néant abyssal. Profil psychologique (vaguement) esquissé et de la chair, juste de la chair, rien que de la chair. Donc : zéro crédibilité, zéro identification. Ploc Floc Ploc. C’est trop. Il est grand temps de reprendre la main.

Mais il est facile de critiquer sans proposer. Primo : je ne tomberai pas dans le même travers que mes camarades de gauche. Secondo : « Tous les hommes sont des connards sauf moi », comme disait Lester Bangs. Dans les semaines qui viennent, je vous présenterai mes propositions de script pour un catch meilleur : je suis Clément, LE NOUVEAU BOOKER DU CATCH FEMININ !

Toute idée sera la bienvenue. Tout chèque pour payer mon loyer aussi.

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