Un jour d'été comme les autres, puis une info qui tombe sur le fil d'actualité de Facebook. Un lien vers un titre, un clic et une chanson qui finit par tourner en boucle toute la journée. Le cœur regonflé et le bulbe en surchauffe, il fallait en parler. C'était "What You've Taken" des Broken Hands.

Ça fait bien six mois que j’en crève, de ne pas avoir le temps d’en parler. Plus exactement depuis le 2 juillet 2011, où un post d’Edwin Collins sur son wall Facebook devait redonner de l’intérêt à la consultation de ce bourbier d’infos lénifiantes qu’on s’inflige bêtement au quotidien : « Broken Hands, oh yes cool friends of mine, listen up folks, produced by Seb and me. » En-dessous, un lien vers le téléchargement gratuit de What You’ve Taken par les Broken Hands, encore totalement inconnus en France.
Je ne savais pas qu’Edwyn Collins s’était mis à produire en compagnie de son vieux pote ingénieur du son, Sebastian Lewsley. Du coup ma curiosité était devenue aussi grande que mon excitation, un clic après j’étais à l’écoute du titre et je restais scotché comme un ado après la première pelle de sa vie. Une rythmique puissante au service d’un indie blues rock explosif qui hurle son groove par l’intermédiaire de la voix de son bad boy, Dale Norton. De quoi me redonner l’envie de traverser la Manche, de me remettre à flairer l’odeur des pubs aux briques sales et boire quelques pintes bien fraîches en discutant de musique et de football sur fond de basse endiablée. Le MP3 a tourné en boucle tout l’après-midi, me remuant la tripaille dans tous les sens. Il fallait que j’en parle, alors j’ai cherché des infos sur les quatre youngsters : Dale Norton, Vocals/Jamie Darby, Guitar/Thomas Ford, Bass/Callum Norton, Drums. J’ai appris qu’ils venaient de Canterbury, qu’ils avaient à peine vingt ans et déjà un putain de talent et du punch à revendre. J’ai demandé à  Paperhouse Music de m’envoyer leur CD et une présentation presse. Quelques semaines plus tard j’ai reçu, by air, de Londres, une enveloppe contenant un 45 tours et une page A4 avec logo du label AED Today’s technology [1]. Flashback extraordinaire vers une époque où il était encore normal de recevoir des disques noirs  par avion de la terre d’Angleterre, comme si le CD n’avait jamais existé – c’était avant le tunnel sous la manche. J’ai humé longtemps l’odeur du vinyle frais et caressé les sillons de cet objet ressurgi comme par miracle du passé. Sur la face A, Brother, titre dégoulinant de tripes couchées sur un piano vengeur. Sur la face B, What You’ve Taken enfonce le clou d’un come-back réussi vers les sommets d’un blues rock ressuscité.

Ce n’est pas par hasard si les youngsters ont trouvé leur nom de groupe dans un vieux western des années 50, un nom de chef indien (Broken Hands) sorti tout droit du film de Robert D. Webb, White Feather (plume blanche). Un rappel au passé mais aussi à la lutte des minorités pour leur survie.

http://brokenhands.co.uk/

[1] AED Today’s Technology est le label créé par Edwyn Collins et James Endeacott (anciennement Rough Trade). AED (Analogic Enhanced Digital) propose un disque 45 tours vinyle en édition limitée et le téléchargement des titres en numérique. Le CD est banni de l’affaire.

4 commentaires

  1. Poulpy ça y est t’as fait ton coming-out de Broken Hands! C’est vraiment bien! (où l’on retrouve rough trade dis donc d’ailleurs, marrant)

  2. Ah ah mais oui Blandine, j’essaie de placer Rough Trade un maximum de fois dans mes chroniques, j’ai un contrat juteux avec le label. Je n’ai pas de badge mais j’ai des idées, moi ! Sinon je conseille vraiment l’écoute de la face B – j’ai toujours préféré les face B, je ne sais pas pourquoi – What You’ve Taken c’est simplement poulpifiant de chez tentaculaire.

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